Le point de la crise en Israël

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Nethaniahou est donc revenu ce vendredi des Etats Unis, et peut enfin se consacrer à faire de l’ordre sur place, dans son propre gouvernement, quand la situation est plus tendue que jamais, risquant d’entrainer la chute de la coalition actuelle.
Quel est le problème en fait ? Celui de la formulation d’une nouvelle loi sur l’enrôlement des jeunes étudiants en Tora et leurs sursis. Ce n’est pas qu’une loi n’ait pas été prévue, et ce n’est pas que cette situation n’ait pas été prise en compte dans les accords entre les divers partis politiques au pouvoir, mais c’est la suite des événements qui a engendré cette situation délicate : la cour suprême qui, une fois de plus, a déclaré cette loi inacceptable sur le plan déontologique, non sans accorder un an pour en rédiger une nouvelle (qu’elle n’annulera pas une fois de plus ?), les partis religieux qui craignent la chute du gouvernement et veulent à tout prix que cette loi soit préparée et acceptée, et le reste à l’avenant.

Malgré les apparences, il faut tout de même répéter que la question de l’enrôlement des jeunes des Yechivoth fait partie des accords gouvernementaux, et tout parti qui les a signés s’est engagé par là-même à veiller à régler ce problème.

Quand Liebermann vient et refuse d’y apporter son accord, il ne fait autre chose que de transgresser ses propres engagements et jouer en traitre par rapport à ses associés. On le comprend : il n’a pas grande marchandise à vendre, sent que les élections ne sont plus éloignées, et monte sur la vague qui s’appelle anti-‘haridisme, dans l’espoir de cueillir les voix des Russes, traditionnellement et farouchement anti-religieux, selon les bonnes traditions qu’ils ont reçues dans leur pays.

Liebermann se place en concurrent à Yaïr Lapid, qui lui aussi reprend cette voie (alors qu’un temps durant il a joué au rapprochement avec les partis orthodoxes – ce qui prouve la solidité du personnage et sa profondeur idéologique), ce qui semble lui réussir pas mal, puisqu’il se situe en seconde position d’importance parmi les partis en présence.

La position de Kakhalon est plus difficile à comprendre, mais lui aussi y met du sien, exigeant que la loi du budget… 2019 soit votée avant Pessa’h. Son discours consiste à dire que, sans cela, les pauvres, les indigents et les handicapés en souffriront, mais il semble bien que ce Ministre des Finances pourrait tout aussi bien résoudre le problème de l’aide à apporter à ces gens en difficulté dans le cadre du budget actuel… Il désire tout simplement se montrer plus « social » qu’en réalité, d’autant plus que ses projets de correction de la situation dans le pays sur le plan financier n’ont vraiment pas abouti : les prix des appartements n’ont pas baissé, et le reste à l’avenant.

 

Netaniahou veut mettre fin à cette crise, bien qu’il se peut qu’il ne soit pas opposé à ce que le gouvernement tombe et que le peuple soit appelé aux urnes pour appuyer en masse la candidature de Netaniahou, qui se présenterait alors comme la victime des partis de gauche et de l’establishment qui le sous-tend. Cette présentation semble avoir le vent en poupe, puisqu’actuellement le Likoud a droit à un bon score, avec 34 députés. Toutefois, nul ne dit que d’ici d’éventuelles élections Netaniahou ne fera pas l’objet d’une accusation en bonne et due forme, et alors risque de perdre tout le crédit actuel.

Donc cela n’est pas évident qu’il soit de son intérêt de décider présentement de se présenter devant les urnes.

 

Quelles sont les exigences de Netaniahou de ses actuels associés gouvernementaux ? Il exige de la part de Liebermann de s’engager à ne pas démissionner même en cas de procès contre lui. Il attend de la part de Kakhalon de s’engager de la même manière. Quant aux partis orthodoxes, il veut un accord généralisé sur ce projet de loi les concernant.

 

Alors, quoi ? La seule vraie solution consiste à attendre, afin de voir ce qui va se passer par la suite. Personne, parmi nous, ne peut le prévoir…

 

 

 

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