Portez pour de bon des lunettes roses !

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Autour de la table du Chabbath, n°337 Beha’alotekha

On sait que le Chabbath il existe la Mitsva du ‘Oneg Chabbath : faire que le Chabbath soit un « délice » (Choul’han ‘Aroukh 242). Par exemple faire un bel allumage de bougies le vendredi soir ou encore préparer de bons petits plats pour le Chabbath, c’est aussi la manière d’accomplir ce « ‘Oneg Chabbath« . Cependant existe-t-il une Mitsva d’être joyeux le jour du Chabbath ? On sait que les jours de fêtes, Yom Tov, il existe une Mitsva de boire du vin et aussi de manger de la viande pour accomplir la Mitsva d’être joyeux pendant Yom Tov (C. A. 529). Qu’en est-il du Chabbath ? Peut-on boire et manger de la viande le 7ème jour ? Le Choul’han ‘Ahoukh explique que le Chabbath, tout Juif doit faire en sorte que ce soit un temps de délice agrémenté de bons mets. Cependant il n’y a pas de Mitsva de manger de la viande ou de boire du vin (en dehors du kidouch). Le Rambam précise que le jour de Yom Tov un Juif doit être joyeux mais le Chabbath, il est juste mentionné le « Oneg » et les honneurs du Chabbath. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de Mitsva de Sim’ha/joie le Chabbath ! Seulement dans notre paracha il est mentionné un passage sur les clairons dans le campement du désert (Beha’alotekha 10,1). Il s’agissait de deux trompettes en argent qui sonnaient lorsque Moché voulait réunir le Clall Israël, pour annoncer l’entrée du Chabbath ou lors de l’approche des sacrifices. Or le verset dit: « Et le jour de vos joies vous sonnerez des trompettes». Et le Sifri (Midrach) explique que les jours de joies sont les Chabbathoth !! De là certains apprennent que le jour de Chabbath il existe quand même une Mitsva d’être joyeux (c’est la raison pour laquelle dans la prière du Chabbath est intercalé le passage : « Yisme’hou bemalhoutekha chomeré Chabbath/Se réjouiront les gardiens du Chabbath !». Donc le Chabbath il existe bien une Mitsva d’être joyeux !

Pourtant comme on l’a vu, les Poskim n’ont pas rapporté de Mitsva particulière de manger de la viande et de boire du vin contrairement au Yom Tov. Donc on pourra manger ‘halavi (lait) le jour du Chabbath sans enfreindre la loi juive. A condition que ce soit un «délice» pour la personne. Donc lorsque le Sifri enseigne que Chabbath c’est un jour de joie, c’est spirituel! Le fait qu’un homme reçoit l’âme supplémentaire du Chabbath c’est la vraie raison de Sa joie pendant Chabbath !

Et puisqu’on a parlé de la joie, on donnera à nos lecteurs deux idées qui pourront nous aider à accéder à celle-ci. La première c’est le Pirké Avoth qui enseigne : « Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort !» Une des clefs de ce bonheur c’est d’être satisfait de son lot. C’est-à-dire que la course au « Toujours Plus » est le meilleur moyen d’être un parfait insatisfait. C’est uniquement lorsque le regard est porté sur soi-même en voyant le BON de sa situation que ce regard, permet d’accéder à ce bonheur tant recherché car il ne se trouve pas en dehors de soi…. Il est certain que cela passe par une dose d’Emouna/de foi en Hachem. Il faut savoir que si on a grandi dans tel contexte, avec telle santé, et telle situation familiale, c’est voulu du Ciel…

Cette semaine on dira mieux encore, car le feuillet « Hachga’ha Pratit » rapporte un court extrait de saints livres qui méritent d’être connu du public, le Sefer Hamin’ha du rav Ya’akov Skoli (élève du Rachba, époque médiévale) dans Paracha Mattot-Massé (Dracha 64), Sefer Hessed LeAvraham, grand-père du ‘Hida (Maïm 4, Nahar 11), rabénou Be’hayé (Devarim 22.8). Il est écrit (dans Sefer Hamin’ha) : « Ecoute bien ! Avant qu’un homme ne descende sur terre, on lui montre (du Ciel) toutes les difficultés de sa vie (à venir) et AUSSI tout le bien qui découlera des épreuves. On lui révèle le bien et le mal de chaque épreuve ; par exemple la richesse, les avantages et inconvénients, ainsi toutes les épreuves qu’il aura au cours de sa vie. Son Chidoukh (présentation), ses enfants, tout ce qui va se dérouler dans sa vie, et même les difficultés de la pratique religieuse, tout ce qui va se passer dans sa vie sera voulu et accepté par la personne, que ce soit pour le bien ou non ! Le ‘Hessed LeAvraham écrit : « Ce qui nous arrive dans notre vie était voulu par l’homme avant que l’âme descende. Notre choix c’est fait d’une manière des plus conscientes. Et même si maintenant on se dit : « J’aurais préféré avoir une autre vie… », la réponse est : lorsqu’on a choisi notre vie avec ses épreuves on l’a fait en toute connaissance de cause, car on connaissait les tenants et aboutissants. Dans notre vécu, nous n’avons pas le recul suffisant pour voir que c’est pour notre bien. D’après cela, aucun homme ne peut se plaindre : « Pourquoi ma vie est noire, tandis que chez mon ami c’est tout rose ? » Tout est fonction de notre libre-arbitre car on a fait alors ce choix. On doit dire merci à Hachem pour notre difficulté (ndlr Que D’ nous en préserve) car de cette manière on héritera du monde éternel ». (Fin des extraits qui ne tiennent pas de ma plume) Intéressant, n’est-ce pas ?

Autre point, est que l’homme peut accéder à la joie à travers son service divin grâce à la pratique de la Tora. Car l’homme sait qu’il s’occupe de choses importantes et justes.

Ma ché haya, haya… Tadlik hanechama !

Cette semaine je vous ferai partager cette histoire véridique assez impressionnante. Cette histoire démarre il y a quelques années où un jeune couple affilié à la ‘Hassidout ‘Habad décide de s’installer en Chine à Chengado la cinquième ville du pays forte de 15 millions d’habitants dont 200 faisant partie de la communauté. Comme mes lecteurs le savent, l’Admour (le rav) de Loubavitch, paix en son âme, a développé grandement au sein de sa ‘Hassidout le concept de l’aide à son prochain et particulièrement dans le domaine de la pratique du judaïsme. Depuis longtemps, des milliers de ‘Hassidim Loubavitch se sont installés dans tous les recoins du monde afin d’aider leurs prochains en quête de spiritualité ou encore des vacanciers qui se retrouvent loin de chez eux et dans l’incapacité de pratiquer le Chabbath ou les lois de Cacherouth, kol hakavod. Donc notre jeune couple, les Hoenig, décident de s’installer en Chine et ils ouvrent leur maison ainsi qu’une synagogue avec un restaurant cacher méhadrin à tous les Juifs de passages. La majorité des gens qui fréquentent leur centre sont des touristes provenant d’Israël et d’Amérique à la recherche du bonheur sur terre… Ces derniers temps, le couple a eu une grande joie par la naissance d’un garçon. Le père a averti toutes ses connaissances que la Brith-Mila se déroulerait dans la ville de Chengado et il invite tous ses amis à venir participer à la Mitsva. Et comme ce n’est pas tous les jours que cette ville excentrée en Chine a le mérite qu’une Brith-Mila se déroule sous ses cieux, le jeune père demanda à son grand-père, le fameux rav David Yts’hak Grossmann chlita de Migdal Ha’émek (ville du nord du pays, où les Yeux de Hachem sont rivés depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année) de venir pour l’occasion. Le rav Grossmann accepta et fit le long trajet aérien afin d’honorer la cérémonie. La famille Hoenig invita aussi toutes leurs connaissances afin qu’ils viennent passer le Chabbath qui précède le jour de la Brith. Tous les convives arrivèrent et des dizaines de Juifs se rencontrèrent dans leur maison. Le vendredi soir après la se’ouda ils firent le « Chalom Zakhor » (petit repas que l’on fait en l’honneur de la Brith qui doit avoir lieu dans les jours à venir). Au moment où tout le monde était attablé et que le rav Grossmann présidait l’assemblée, des coups répétés s’entendirent à la porte. Il s’agissait d’un jeune homme hirsute plein de terre et épuisé qui entra dans la salle. Il parlait en hébreu, il s’appelait Roï. Il n’y avait pas de doute c’était un jeune israélien en vadrouille au pays des rizières. Seulement lorsqu’il vit toute l’assemblée et en particulier le rav Grossmann à la table d’honneur il faillit perdre connaissance… Il était tellement étonné qu’il avait du mal à parler. Il répétait que c’était un prodige de voir le rav ici, en Chine, alors qu’il avait pensé à lui  quelques heures auparavant. Et il raconta sa courte histoire. « Cela fait quelques jours que je me suis perdu dans la forêt de la région. Dans un premier temps j’avais des vivres mais assez rapidement j’ai tout fini, ni de quoi manger ni de quoi boire. La situation était désespérée… J’ai décidé de monter sur un arbre afin d’essayer de scruter au loin la présence d’autochtones qui pouvaient m’aider, en vain ! J’étais perché sur un arbre et je commençais vraiment à désespérer. Je me suis dit que mes heures étaient comptées… J’étais très fatigué, sans force ni plus aucune envie de faire quoi que ce soit pour m’en sortir… Je me suis rappelé alors de mon passé et de mes années où j’étais dans un lycée de Jérusalem (étatique/’Hiloni). A une certaine période de l’année l’établissement avait décidé de se rendre dans le nord du pays à Migdal Ha’émek pour voir à quoi ressemblaient les institutions d’éducation orthodoxe. A l’époque je ne connaissais rien de la pratique religieuse et de ce monde. Toute la classe du lycée est arrivée dans le centre éducatif tenu par le rav Grossmann. Il nous a reçus, chez lui, et avec beaucoup de joie et tout au long de la rencontre, il n’a fait que chanter une chanson. Ce refrain était tellement sympathique que toute notre classe l’a fredonné c’était, en version originale, « Ma ché haya – haya. HaYakar lehat’hil mi hat’hala. Aba te’hadich li legamré, tadliq li hanechama. En version française, « Ce qui est du passé, appartient au passé. Le principal c’est de commencer depuis le début. Mon Père (Hachem) renouvèle moi entièrement : Allume mon âme« .

Mais revenons sur l’arbre. Dans ce moment tragique, ce chant m’a redonné de l’espoir, tout n’est pas perdu ! J’ai aussi fait une prière à D’ afin qu’Il me sauve. C’est juste à ce moment qu’un ouvrier chinois est arrivé près de de mon endroit. Il entendait le son de ma voix qui chantait le refrain et c’est ce qui l’a guidé jusqu’à moi. Je suis descendu, il m’a pris avec lui dans sa voiture et après avoir bien roulé, nous sommes arrivés en ville. Lorsque je suis arrivé, il y a quelques heures, j’ai demandé aux passants où se trouvait la synagogue. On m’a orienté vers la maison tenue par les Hoenig. Et le grand miracle c’est que précisément je vois le rav Grossmann qui siège à la table d’honneur alors que quelques heures avant j’ai pensé à lui (son enseignement m’a donné de la force pour m’en sortir). C’est un miracle ! Tout le temps du récit, Roï avait des larmes aux yeux. A ce moment, tous les amis ont commencé à chanter, « Aba tadliq hanechama… ». Plus tard, le rav Grossmann annonça la Techouva intégrale de ce jeune homme, qui devint un vrai Ba’al Techouva. Bravo !

Coin Hala’ha, cette semaine on commencera, avec l’aide de D’, une série de cours sur le Mouksé à Chabbath. Nous savons que le jour du Chabbath il existe de multiples lois comme ne pas trier, cuire ou encore allumer une flamme. Seulement les Sages ont interdit le déplacement d’objets à Chabbath. La raison de ce décret est multiple.

  • Pour que les gens ne passent pas leur temps à déplacer inutilement des objets et en viennent à oublier la Mitsva du repos du Chabbath.
  • De la même manière que le Chabbath, la parole d’un homme est différente des jours de semaine (par exemple je ne peux pas dire : « Demain je vais prendre la voiture » car le Chabbath je ne peux pas conduire pareillement je ne pourrais pas agir, et pas seulement parler comme en jour de semaine et déplacer des objets à ma guise.
  • Autre raison, de crainte que si je déplace toutes sortes d’objets j’en vienne à faire un travail interdit comme prendre un stylo et en venir à écrire.
  • Dernière raison, de peur d’en venir à transporter un objet du domaine privé dans le domaine public et de transgresser l’interdit de Hotsaa (préface du Michna Beroura § 308).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold Soffer

Une bénédiction de Zéra’ chel kaïama (descendance) pour Ilana Bat Arièle.

Une bénédiction à Mendel Melloul et son épouse (Raanana) pour avoir un Zéra chel kaïama et de la réussite dans la parnassa.

Nouveau, pour ceux/celles qui désirent faire une annonce particulière (naissance, mariage etc.) « La magnifique Table du Shabbat » se propose de diffuser vos faire parts et bénédictions

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