Pour la première fois, une tombe d’enfant originaire du Yémen a été ouverte. Qu’y a-t-on trouvé ?

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Les travaux d’ouverture de la tombe du garçon Ouziel Khoury, soupçonné d’être une des victimes de ce que l’on appelle « l’affaire des enfants yéménites enlevés » ont été arrêtés ce matin après la découverte de deux corps sous la pierre tombale, puisque l’ordonnance du tribunal n’a été donnée que pour la sépulture d’Ouziel, une nouvelle ordonnance est donc nécessaire pour prélever des échantillons de tous les corps de la tombe en vue d’une analyse ADN.

Deux corps ont été découverts aujourd’hui (lundi) sous la pierre tombale d’Ouziel Khoury, que l’on craint être l’un des enfants yéménites enlevés. Cette tombe a été ouverte ce matin, pour la première fois dans l’histoire du pays, pour une enquête officielle. Au vu de la situation, on ne sait pas lequel des deux corps est celui de Khoury ni même si l’un d’entre eux est le sien. Le grand soupçon depuis lors est que des enfants de cette origine aient été pris et accordés à des familles cherchant à adopter un enfant – sans l’accord ni même l’information des parents biologiques à qui on annonçait le décès de leur enfant à l’hôpital – n’importe quel corps ayant alors été déposé dans la tombe, si tant est…

L’ouverture de la tombe a eu lieu après une bataille juridique de cinq ans, et après que le tribunal ait rejeté les demandes de l’État selon lesquelles l’ouverture de la tombe devrait être reportée d’un mois en raison de l’humidité du sol, et a ordonné l’ouverture de la tombe.

Puisqu’on y voit les restes du corps d’un enfant appartenant évidemment à une autre famille, la poursuite de la procédure nécessite l’intervention du tribunal, si bien que les fouilles ont été arrêtées dès la découverte de la dépouille supplémentaire. Selon la loi, si les restes de deux personnes ont été découverts lors de l’ouverture de la tombe et qu’il est impossible de savoir laquelle d’entre elles est pertinente, il faut laisser la tombe telle quelle, fermer la pierre tombale et retourner au tribunal.

Le ministère de la Santé a émis l’hypothèse qu’une situation similaire pourrait se produire, puisque des dizaines d’enfants, pour la plupart issus de familles yéménites, ont été enterrés les uns à côté des autres dans le cimetière de Segoula.

L’avocate Rachel Dotan, qui représente la famille, a affirmé ce matin après le retrait de la pierre tombale, que la tombe avait été ouverte dans le passé à leur insu. « Nous avons des questions lourdes d’après ce que nous avons vu – il y avait des fragments de béton à côté de la tombe, qui ne se trouvent dans aucune autre tombe. Il y a des coups sur le côté de la pierre tombale, qui était également surélevée par rapport aux autres », a déclaré l’avocat. Un proche a ajouté : « Espérons que la vérité éclatera. »

L’ouverture de la tombe a été rendue possible après de longues procédures judiciaires et après que le tribunal a autorisé les membres de la famille d’Ouziel Khoury, qui était bébé lors de l’affaire des enlèvements au Yémen, à ouvrir sa tombe afin d’effectuer des tests ADN et de vérifier qu’un membre de leur famille y est effectivement  enterré. La procédure a été enregistrée sur deux caméras avec audio à la demande de la famille.

La famille d’Ouziel Khoury va désormais être contrainte de revenir devant le tribunal pour de nouvelles audiences, au cours desquelles il lui sera demandé d’obtenir l’autorisation des membres de la famille dont la dépouille est inhumée à proximité des restes du corps attribués à leur proche.

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