Qui sont les Cohanim de la génération ?

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AUTOUR DE LA TABLE DU CHABBAT, 284 Korah

Dans la paracha est marqué quelque chose d’assez terrible : le pouvoir destructeur de la dispute ! On connaît les faits : Kora’h est de la tribu des Léviim, ceux qui sont préposés au sein du Clall Israël à la garde du Temple et à porter les ustensiles saints durant les années du désert. Kora’h est aussi un proche cousin d’Aharon, et d’après la hiérarchie familiale, il aurait dû être nommé  chef de la famille de Kehat une des branches de la tribu. Or c’est Elitséfan, un cousin plus éloigné qui a été nommé par Moché. Suite à cela, Kora’h formera une rébellion contre Moché, notre Maitre en prétextant  que la nomination d’Elitsafan n’étant pas agréé par le Créateur mais par Moché, en conséquence, la Tora était une invention de Moché ! Lors du déroulement de la dispute Moché a demandé à Kora’h et ses accolytes, les 250 chefs de tribus, d’amener le lendemain des encens devant le Sanctuaire afin que Hachem tranche Lui-même qui sera choisi grand prêtre (Kora’h convoitait la grande prêtrise). Sans attendre le lendemain, le verset mentionne que Moché s’est rendu devant la tente de Kora’h afin que ce dernier revienne sur sa décision. Mais en vain, Kora’h et sa bande auront même des invectives contre Moché notre Maitre. De là, les Sages (rapporté dans Rachi 16,12) apprennent qu’un homme doit tout faire pour faire cesser la dispute !

La fin de Kora’h et de ses compères fut terrible puisque la terre s’est ouverte sous leurs pieds et tous furent engloutis dans les abîmes. De plus, une terrible épidémie se propagea parmi tous ceux qui ont soutenu Kora’h : au total il y aura 14 700 morts ! Tandis que les 250 chefs qui ont approché les encens seront brûlés par un feu qui sortira du Sanctuaire ! Après ces tragiques événements, D’ demanda à Moché de prendre les encensoirs des 250 chefs afin de recouvrir l’autel des sacrifices. L’intention était d’en faire un mémorial afin qu’à l’avenir on ne vienne pas s’opposer à la prêtrise (C’est peut-être aussi une allusion à ce qui se déroule en Terre sainte de nos jours… Le pouvoir n’est toujours pas en place et la discussion centrale –qui secoue la classe politique- est de savoir comment s’y prendre (ou pas) contre la minorité des redingotes noires du pays où les Yeux de Hachem veillent depuis le début de l’année jusqu’à la fin… Donc cette paracha tombe parfaitement bien… afin que les politiciens de Jérusalem réfléchissent un tant soit peu et ne viennent pas à prendre des décisions contre les collelim et les Ba’houré Yechivoth. Car mes lecteurs le savent parfaitement bien, les Avrékhim, les hommes mariés qui étudient la Tora à longueur de journées, et les jeunes des Yechivoth sont à l’image des Cohanim du temps de la traversée du désert (et de toutes les autres périodes historiques du Clall Israël )… C’est eux qui amènent la bénédiction sur la terre d’Israël, n’est-ce pas mes chers lecteurs ?).

Le verset énonce : » Et qu’on en vienne pas à faire comme Kora’h et son assemblée. » (17.15). Les différents commentaires sont en discussion à savoir la teneur de cette injonction. D’après le Ramban (rapporté dans le Sefer Hamitsvot chorech 17) ainsi que le Smag (Lo Ta’assé 157) Rabénou Yona (Cha’ar 3.58) il s’agit d’une interdiction de la Tora de provoquer une dispute dans la communauté… au même titre que Kora’h n’avait pas le droit de faire cette controverse. Cependant, le Rambam (idem) considère qu’il s’agit uniquement d’un récit de la Tora mais pas d’un véritable interdit (la dispute est bannie certes, mais il n’existe pas un verset écrit noir sur blanc). Cependant, le ‘Hafets ‘Haim dans son introduction aux lois du langage tranche à partir de la Guemara Sanhédrin (110) qu’il existe bien un interdit de la Tora de provoquer une dispute. Donc on apprendra de « Kora’h » qu’un homme ne doit  participer à AUCUNE dispute (genre : pourquoi on ne m’a pas appelé depuis belle lurette à monter au Séfer Tora… Certainement qu’ils n’aiment pas mon origine (Ashkenaze/Séfarade), donc je vais leur montrer de qui ils se moquent ?!)… Et le ‘Hafets ‘Haim de rapporter les Sages : »La dispute d’une manière régulière dans la maison amène sa destruction, une dispute dans la synagogue entraîne sa dislocation puis sa destruction. Dans la ville c’est le meurtre ». Et le ‘Hafets ‘Haim d’expliquer que lorsqu’il existe la paix entre les hommes cela entraîne par ricochet la paix dans les Cieux… Et le contraire est vérifié puisque lorsqu’il existe la mésentente dans le Clall Israël, dans les Cieux il existera aussi la controverse. Ndlr : certainement qu’il s’agit au niveau des anges du service divin. Donc la protection du Clal Israël sera moins assurée…

Seulement il existe une limite à ce principe. La Tora enjoint à l’homme de se comporter d’après l’éthique et la morale. Par exemple ne pas voler, truander, « embrouiller » son prochain… Donc sous prétexte de faire la paix avec son prochain et les hommes on ne pourra pas faire « un » avec tous les idéaux qui peuvent circuler dans ce grand monde… Cette paix et entente entre les hommes n’est recherchée que si elle amène une plus grande morale. Mais si par prétexte de faire la paix on devra accepter l’inacceptable (et j’en passe les couleurs, et de nos jours il existe tout un panel…) , alors il n’y a aura pas de valeur à cette grande recherche de fraternité entre les hommes… Un peu à l’image de ce qui s’est passé au début du 19° siècle en Hongrie. Le ‘Hatham Sofer a dicté à sa communauté religieuse et à d’autres d’Europe Centrale de se dissocier du judaïsme libéral qui était très implanté en Europe. Et c’est grâce à cette lourde décision que les communautés orthodoxes ont pu continuer à perdurer et que le monde juif religieux reste vivifiant jusque de nos jours, alors que les communautés libérales ont moins d’adeptes… Et pour cause, leurs descendants s’assimilent.

Je finirais par une courte anecdote. Il s’agit d’une famille en Israël, il y a une vingtaine d’année en arrière qui s’apprêtait à faire le mariage de leur fille… Comme on le sait, une fille à marier… Or, deux semaines avant la date, la famille du ‘hathan prend contact avec la famille de la kala et annule sine  dié le mariage ! La déception est terrible, et la honte submergea la jeune fille. Le père de la kala est lui aussi bien retourné. Il décide de rencontrer le rav de Jérusalem, rav Israël Yacov Fisher zatsal du Badats « Ha’éda Ha’harédit », un homme avec une grande redingote noire (voir ma digression précédente). En lui demandant s’il pouvait réclamer de lourdes indemnités à la famille qui avait rompu les liens car il s’agissait d’une famille nantie. Le rav répondit : « Tu es dans ton plus grand droit. Cependant, tu dois savoir que dans le cas où ils refusent, tu dois tout faire pour effacer dans ton cœur la colère et la vexation, car dans le cas contraire, provoquer une dispute dans les familles d’Israël est une grande faute qui est dangereuse pour toute la collectivité !  Tout le temps où tu ne pardonne pas l’autre famille alors dans les Cieux la faute reste présente. Or, la Michna (Kidouchin 40) enseigne que le monde est jugé d’après la majorité des actions. S’il existe plus de fautes que de bonnes actions alors le monde va à sa perdition. Donc pour Hachem… évite la dispute et pardonne ! »

Comment 10 années de rancune s’effacent en un instant!

 Cette semaine comme on a parlé du danger de la querelle, on rapportera un intéressant sipour sur le sujet. Il s’agit d’une anecdote véritable qui s’est déroulée il y a près de 20 ans en Terre promise du High Tech! Il s’agit d’un Avrekh qui avait de grosses difficultés à boucler ses fins de mois… Tellement qu’il demanda conseil auprès de son rav, comment faire pour affronter ce problème? Le rav lui dira d’aller suivre une formation pour accéder avec l’aide d’Hachem à un poste rémunérateur. Notre avrekh entreprit une formation en comptabilité. Dans le même temps un bon ami du Collel, Aharon, effectue le même parcours. A la fin de la formation qui  dura plusieurs mois, notre ancien Avrekh trouve une place dans une boite au service de la comptabilité. Tandis qu’Aharon  ne trouve pas de travail. Cependant, avec le temps la boite agrandit son activité et voilà que se libère une place dans le service comptable. De suite, notre ancien Avrekh fait part à son ami Aharon de la place vacante. Aharon fit les démarches nécessaires et au final il sera accepté. Béni soit Hachem ! Notre homme était très content qu’Aharon partage le même lieu de travail. De plus, dès la fin de la journée (8h-15h) les deux amis allaient directement au Collel pour étudier la Tora (ce n’est pas parce que l’on travaille que l’on n’étudie plus !). Notre homme raconta : « Tout allait bien dans le meilleur des mondes, je prenais de l’ancienneté et dans le même temps je faisais tout mon possible pour aider mon ami Aharon à comprendre tous les rouages de la société : quoi faire et quoi dire, etc… Mon aide lui fut très précieuse. Après une période de 5 années, le directeur de notre service comptable passa la main. Sur la liste des prétendants j’étais sûr de l’emporter car j’avais acquis une grande expérience, plus que quiconque ! Seulement, au détour d’une conversation avec Aharon, il me dit d’une  manière toute naturelle : « Hier le PDG m’a appelé à son bureau et m’a dit qu’il me choisissait pour la direction du service commercial ! » Les paroles d’Aharon sont entrées comme une lame dans mon coeur ! «Quoi, c’est toi qui prend cette place ! Or c’est moi qui t’ai mis le pied à l’étrier et de plus j’ai beaucoup plus d’expérience que toi ! Pourquoi tu n’as pas dit que j’étais plus apte que toi et que c’est moi qui devrais prendre la place! Pourquoi tu n’as pas fait comme je l’ai fait pour toi il y a 5 ans lorsque j’ai parlé en ta faveur afin que la société t’embauche. Pourquoi tu ne t’es pas rappelé de tout ce que j’ai fait pour toi?!» J’ai piqué une grosse colère et au départ je faisais porter la faute sur le patron mais très vite j’ai eu beaucoup de rancune contre Aharon ! Finalement, c’est lui qui obtint le poste tant convoité et moi : je n’avalais pas la couleuvre! Pourtant Aharon savait que j’avais une  grande famille de 7 enfants tandis qu’il n’en avait «que» 4 et à la maison je pensais déjà aux mariages des enfants… Cette place de responsable rapporte le double de mon salaire actuel et donc c’était l’assurance d’économiser en prévision des mariages! Je gardais dans mon cœur de LA haine contre Aharon le jour où il est devenu chef et ce sentiment ne m’abandonna pas durant les dix années suivantes ! Jusqu’au jour où j’étais au bout du fil pour convenir avec un chadkhan/entremetteur qui me disait qu’il avait une superbe proposition pour mon fils qui était un bon Ba’hour Yechiva. J’écoutais ses paroles avec beaucoup de suspicion car je n’avais pas beaucoup économisé d’argent. Le chad’han me dit qu’il s’agissait pas moins de la fille de mon responsable Aharon qui a une bonne fille pleine de qualités, sachant bien tenir une maison, s’habillant modestement d’une bonne famille, en un mot une superbe proposition ! Et le chad’han me chuchota au téléphone : « Tu sais, Aharon est même prêt à acheter un appartement aux jeunes mariés à condition que son futur gendre continue d’étudier la Tora  » La nouvelle me sidéra ! Il rajouta même : « C’est Aharon qui m’envoie à toi car il tient à cette présentation ! » Après avoir examiné cette proposition pour savoir si la jeune fille était effectivement comme on me l’avait décrite (et c’était vrai), nos deux familles se réunirent et cassèrent l’assiette des fiançailles ! Alors que pendant 10 ans je n’adressais pratiquement plus la parole à Aharon, nous voilà réuni pour célébrer la fête autour de nos deux jeunes  tourtereaux ! J’étais très mal à l’aise tout le long de la réception et Aharon vint à ma rencontre et il me serra la main en disant : « Hachem m’a gratifié de cet argent et je veux l’investir afin que mon gendre (ton fils) devienne Talmid ‘Hakham ! » Et moi, j’étais alors complètement perdu dans mes pensées… 10 ans que je lui gardais rancune ! 10 ans que je pensais au mariage de mes enfants : comment vais-je faire pour les marier ?! Et voilà qu’Hachem me montre que tout cet argent, qui a été donné au départ à Aharon finalement va revenir à mon fils ! Chose que même si j’avais été responsable du service je n’aurais pas pu économiser pour le mariage de mon fils, car j’ai de nombreux autres enfants… C’est alors que je planais dans mes réflexions en demandant à Hachem pardon pour tous les sentiments de haine et de rancune. Pardon à D’ d’avoir considéré que c’était Aharon qui m’avait  volé ma place. Pardon d’avoir eu toute cette haine gratuite… » Fin de l’histoire vraie. Elle nous apprend que la querelle naît souvent d’un manque de confiance et de foi dans le Boré ‘Olam. Ce qui se passe dans nos vies, pour le bien ou pour le meilleur,  est directement voulu du Ciel : pour notre BIEN !

Coin Halakha: Est-ce qu’on a le droit de dire des paroles de Tora (bénédictions, prières) alors qu’on est immergé sans vêtements dans l’eau (comme dans un Mikvé, mer ou fleuve) ?

Dans le cas où notre corps est entièrement immergé (sauf la tête) dans de l’eau translucide, on devra opérer une séparation entre le bas de notre corps et le buste (par un quelconque vêtement ou placer nos bras collés à notre buste en dessous de notre cœur). De plus, on devra faire attention de ne pas regarder notre nudité au travers de l’eau.

Dans le cas où notre torse est au-dessus de l’eau, même translucide, on n’aura pas besoin d’opérer une séparation entre le haut du bas, en faisant attention de ne pas porter son regard vers le bas.

Si on se trouve dans de l’eau vaseuse, non-translucide à condition qu’il ne se dégage pas d’odeurs nauséabondes, on n’aura pas besoin d’opérer une séparation même si le corps est complètement immergé.

Dans tous ces cas, il faudra veiller à porter une Kippa (couvre- chef) sur notre tête.

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut    

David GOLD  Sofer écriture ashkénaze et écriture sépharade

Prendre contact tél:00972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

Je m’apprête à sortir avec l’aide de D’ le livre de la deuxième année de publications. Pour ceux qui veulent faire des dédicaces, prière de prendre contact avec le mail habituel.

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