Reconnaître D’ comme guérisseur

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Paracha Béchala’h

« Aucune des maladies dont J’ai frappé, l’Égypte ne t’atteindra, car Moi, l’Éternel, Je te guérirai » (Chemoth 15,26).

Lorsque, dans le monde entier, se propage une nouvelle maladie inconnue des médecins et qui n’a pas de remède, c’est un rappel de la dépendance de l’homme face au Créateur de l’univers. C’est parfois la raison essentielle pour laquelle D’ envoie une maladie, dans le but de renforcer la Emouna, la foi. Lorsque les hommes se renforcent dans leur foi, ils peuvent éviter d’être contaminés par ce mal dans leur entourage, et ceux qui sont atteints peuvent guérir grâce à leur Emouna et leurs prières adressées à D’.

Un jour, un malade atteint d’une maladie dangereuse rendit visite à son rav, rabbi Mordekhaï de Neshkiz zatsal, pour lui demander un conseil lié à sa maladie, après que les médecins lui avaient annoncé leur impuissance à le guérir. Le rabbi lui suggéra de se rendre à Anipoli, où se trouvait un professeur qui le guérirait. Lorsque l’homme arriva à Anipoli à la recherche de ce professeur, les résidents locaux se moquèrent de lui ; en effet, Anipoli est une petite bourgade où ne réside pas même un simple médecin. Le ‘Hassid leur demanda comment ils procédaient lorsqu’ils étaient atteints d’une maladie à traiter d’urgence. Ils répondirent qu’ils n’avaient d’autre choix que d’adresser une prière à Hachem. Notre homme retourna à Neshkiz et rapporta au rabbi les propos des résidents des lieux. Le rabbi lui dit alors : « Le professeur chez lequel je t’ai envoyé, c’est le Créateur qui nous a dit dans Sa Tora : « Moi, l’Éternel, Je te guérirai. » L’homme adressa alors une prière à D’ et eut le mérite de guérir.

Nous retrouvons ce thème dans la paracha de ‘Houkat (Bamidbar 21,8) : lorsque les enfants d’Israël étaient dans le désert, une épidémie se déclencha qui se transmettait par des morsures de serpents. D’ prescrit alors à Moché rabbénou de façonner un serpent en airain et de le suspendre sur un poteau en hauteur ; toute personne mordue devait regarder ce serpent et guérissait. Nos Sages commentent ce passage : la guérison intervenait par le fait que le peuple d’Israël levait les yeux au ciel et asservissaient leur cœur à leur Père céleste. Ils devaient voir un serpent planté sur le haut d’un pylône en levant les yeux, afin d’éveiller en eux la crainte face à cette maladie incurable transmise par le serpent. Ainsi, par ce geste, leur crainte du Ciel s’éveillerait, ils pouvaient prendre conscience que tout dépend de Lui, et prier de tout cœur.

De plus, ce serpent en airain nous rappelle le serpent originel qui avait affirmé à Adam et ‘Hava (Beréchit 3,5) : « Vous serez comme D’ », il les avait séduit en leur faisant croire qu’ils étaient animés de la même force que D’ et ainsi, ils commirent la faute de l’Arbre de la Connaissance et dans ce sillage, la mort fut décrétée. Ainsi, le serpent rappelait aux enfants d’Israël dans le désert qu’il faut se renforcer dans la croyance de la Providence divine afin d’échapper à la mort.

Nos maîtres, dans la Guemara de Berakhot, commentent le verset de Kohélet ( 3,14) : « D’ a arrangé les choses de telle sorte qu’on Le craigne » : le tonnerre n’a été créé que pour redresser la tortuosité du cœur. Lorsque le cœur de l’homme se courbe envers le Ciel, par arrogance, estimant qu’il est capable de tout grâce à ses propres forces et son intelligence, le tonnerre intervient alors, qui peut faire des dégâts et contre lequel on ne peut se protéger, pour rappeler à l’homme qu’il dépend des bontés du Créateur. Le Baal Chem Tov explique que c’est le même principe pour les autres dangers qui sèment la crainte en l’homme, comme un malade en danger de mort : leur but est d’éveiller la crainte divine.

Nos maîtres, dans le traité de Pessa’him, relatent que le roi ‘Hizkiyahou avait dissimulé un livre de remèdes énumérant toutes sortes de médicaments adaptés à diverses maladies. Rachi explique que la raison pour laquelle il l’avait caché tenait au fait qu’il dressait une liste de remèdes à toutes les maladies, et l’homme ne se soumettait plus lorsqu’il était malade.

Ainsi, les Tsadikim expliquent que, dans chaque génération, apparaissent des maladies dont le remède est inconnu. Une fois le remède trouvé, tout le monde soupire de soulagement et s’imagine avoir trouvé la sérénité, mais ils découvrent alors qu’une nouvelle maladie incurable a fait son apparition. En effet, D’ désire introduire une maladie incurable, afin que les hommes ne s’imaginent pas que tout est entre leurs mains. Ainsi, animés de peur, ils ressentiront le besoin de prier au Créateur, loué soit-Il, et de surveiller leurs faits et gestes.

À ce sujet, l’Admour de Skulen m’avait fait part d’une réflexion de son père, l’Admour Rabbi Noam Eliézer de Skulen : nous récitons dans la prière de Yotser Or, que D’ « crée des remèdes », employant le verbe au présent (Boré refouoth) et non Bara refouoth (a créé des remèdes) au passé. En effet, il existe toujours des maladies inguérissables, mais D’ crée constamment de nouveaux remèdes par l’intermédiaire de Ses messagers, les médecins, à qui Il octroie la force et la pensée d’inventer le traitement au moment fixé dans le Ciel.

Nous retrouvons également ce thème chez les Égyptiens, une nation supérieure au niveau de la force et de l’intelligence à l’époque. Ils faisaient entièrement confiance à leurs propres forces, et reniaient la Providence divine. Mais D’ leur envoya les dix plaies. Tous leurs sages et magiciens ne trouvèrent aucun stratagème contre ces plaies et ils furent contraints de reconnaître la Providence du Créateur.

Ainsi, D’ dit aux hommes de cette génération du désert : aucune des maladies dont J’ai frappé, l’Égypte ne t’atteindra : Je ne vous enverrai aucune maladie incurable, car seul ceci peut avoir une influence sur vous, car Moi, l’Éternel, Je te guérirai : c’est la croyance que D’ est médecin. Lorsque les Bené Israël se renforcent dans leur Emouna, les maladies ne sont plus nécessaires, et on a droit à une vie en bonne santé.

Ce principe est valable pour les Juifs à toute époque. Il est certes nécessaire de faire sa part d’efforts en consultant le médecin, mais il faut veiller à ne pas avoir confiance dans les médecins au point de les considérer comme des guérisseurs aptes à guérir par leurs facultés et leur intelligence. Il convient d’avoir toujours à l’esprit que l’essentiel est de multiplier les prières à D’ afin qu’Il envoie un rétablissement complet et par la force de la Emouna et de la prière, on peut obtenir une guérison complète.
Chabbath chalom !

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