Records de l’hypocrisie occidentale

0
1403

Editorial du Yated Nééman, le 10 juin

 

Le jour de la « Nakba » que les Palestiniens ont fêté à la fin de la semaine dans le cadre des manifestations de protestation de masse auxquelles ils se livrent actuellement est le jour anniversaire de la défaite arabe à la guerre de 1967. À l’origine, il était censé avoir lieu le 5 juin, le jour du déclenchement de la guerre, mais il a été reporté de trois jours, afin de le combiner avec les manifestations de masse et avec la chute de la journée de fin du Ramadan. Il faut se souvenir, pour ceux qui ont déjà oublié, ou pour la jeune génération qui n’a pas encore vécu à cette époque, du contexte de la défaite que les Palestiniens célèbrent là.

Il y a 51 ans, avant même l' »occupation » et les « colonies », lorsque l’État d’Israël n’était qu’un point insignifiant sur la carte, il y avait unanimité dans le monde arabe sur le fait que l’Etat d’Israël, celui qui avait à peine dix-neuf ans, devait disparaitre du monde. Les millions de Juifs qui étaient là, y compris des centaines de milliers de réfugiés de l’Holocauste, qui avaient échappé de peu des camps d’extermination, devaient être jetés dans la mer et exterminés. Ce n’était pas une déclaration théorique, mais une intention réelle, exprimée clairement par tous les Arabes. Ce que disent de nos jours juste le Hamas, le Jihad et d’autres organisations terroristes, avec le soutien de Téhéran, était alors le discours généralisé émanant de tous les états arabes, qui voulaient effacer l’humiliation qu’ils avaient éprouvée durant la guerre de 1948, quand ils ont échoué dans leurs efforts pour anéantir le nouvel État juif dès sa création.

Le monde civilisé, celui qui s’était promis après l’Holocauste qu’il n’y aurait pas une seconde version d’un tel génocide, a regardé dans l’indifférence les préparatifs faits par les Etats arabes pour la grande guerre qui visait à jeter tous les Juifs à la mer. Les dirigeants israéliens de l’époque ont fait alors le tour du monde pour tenter d’obtenir un soutien international pour bloquer les intentions arabes, mais ils ont rencontré un « manque d’intérêt pour le public » face à l’angoisse locale. Personne au monde n’était vraiment inquiet du fait que l’Etat d’Israël pouvait  été effacé de la carte, et certainement aucun pays n’avait l’intention d’intervenir en son profit. Le dirigeant égyptien de l’époque a rejeté les forces de l’ONU stationnées à la frontière du Sinaï pour empêcher l’armée égyptienne d’entrer dans le Sinaï, suite à la campagne du Sinaï qui a eu lieu environ une décennie plus tôt, et l’armée égyptienne a commencé à marcher vers la frontière israélienne dans le sud. Simultanément, les forces syriennes et jordaniennes ont été déployées, de sorte que l’État d’Israël était entouré de tous ses côtés, et le sentiment de beaucoup était qu’il y avait un nouvel Holocauste, que le Ciel l’entrave, qui se préparait.

Le rabbinat militaire a été invité à préparer des lieux de sépulture pour des dizaines de milliers de victimes (!), dans le cadre des préparatifs à la guerre qui menaçait d’exploser.

Les miracles visibles qui ont accompagné la guerre, qui ont provoqué sa fin rapide en seulement six jours, ont stupéfié le monde, mais n’ont pas changé son approche de base. Cinq mois après la guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la célèbre résolution 242, qui appelle au retrait d’Israël des territoires occupés à la suite de la guerre, afin de « trouver une solution juste au problème des réfugiés ».

Nul mot n’a pas été mentionné dans cette résolution pour faire au moins allusion à l’agression arabe et la condamner, et inviter les Arabes – en tant que condition du retrait d’Israël – reconnaissent l’existence de l’Etat d’Israël.

Le gouvernement français dirigé par De Gaulle est arrivé au sommet de l’hypocrisie en annonçant l’instauration à la fin des hostilités un embargo absolu sur les armes destinées à Israël. Jusqu’à la guerre, l’armée israélienne se ravitaillait en France… Depuis lors, les Français ont poursuivi leur politique hypocrite : l’un de ses moments les plus impressionnants date de la dernière déclaration du président français actuel, Macron, après sa rencontre avec Netanyahou, selon lequel le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem  a entrainé la mort de gens. Il ne cligna même pas des yeux lorsqu’il prononça ce mensonge hideux qui venait effacer les terribles vagues de terrorisme menées par ces organisations terroristes, notamment après les tristement célèbres jours d’Oslo, quand le gouvernement israélien a accepté de faire des concessions de grande envergure et de se retirer de presque tous les territoires occupés en 1967, en échange d’un accord de paix.

Ce sont les faits alors, et ils n’ont pas beaucoup changé même après 51 ans, au moins en ce qui concerne les Palestiniens, qui aspirent toujours encore à la destruction de l’Etat juif, et la présence d’une hypocrisie globale de la part du monde éclairé.

De quoi parle-t-on ? Que représente le jour de la « Nakba » ? Il s’agit du jour de la défaite arabe après la guerre de 1948. La « Naksa » ? Celui des lendemains de la défaite après la guerre de 1967. Alors qu’une partie des Etats arabes a accepté l’existence de l’Etat d’Israël, et que même deux d’entre eux ont signé un accord de paix avec lui, les Palestiniens n’ont pas accepté ce fait, et ils ne semblent pas avoir l’intention d’y adhérer dans un proche avenir. Leur objectif déclaré était, et est toujours, de détruire l’Etat juif, et toute la différence entre telle ou telle organisation terroriste n’est que sur la manière d’y parvenir. Agir par étapes, en prenant une bouchée de plus des territoires occupés, ou viser l’annihilation totale, sans accepter les étapes intermédiaires.

Le monde occidental, celui qui restait impassible lorsque la menace d’anéantissement planait sur l’Etat d’Israël, continue avec la même politique hypocrite, même aujourd’hui. Tous les pays occidentaux savent que l’accord nucléaire avec l’Iran est un accord des plus déplorables, et sans le désir sans retenue du président américain à l’époque de présenter une sorte de réalisation politique sérieuse après ses échecs à la suite de l’effondrement du printemps arabe, il aurait été possible avec un peu plus de pression de parvenir à un bon accord conduisant effectivement au démantèlement total du programme nucléaire iranien. Dans tous les pays occidentaux on sait pertinemment que le principal ennemi de l’Etat d’Israël est l’Iran, qui ne cache pas son ambition d’arriver à son élimination. Les armes nucléaires qu’elle aspire à atteindre ne servent qu’à la même fin ! Et malgré cela, le monde reste sur ses positions,  préférant les gains économiques énormes dans les contacts avec l’Iran, plutôt que de suivre des considérations morales et éthiques.

La personne qui a brisé l’idylle entre les parties favorables aux accords est l’actuel président américain, qui ne suit pas les règles du political correct, la rectitude politique, et dit la vérité dans le visage, même si certains ont du mal à l’accepter. Il n’y a pas d’explication naturelle et logique de la façon dont ce président, qui n’est pas engagé à toute l’hypocrisie diplomatique et dont la sympathie pour Israël est authentique et non affectée, est arrivé à la tête de la grande puissance du monde actuel – et bien sûr tout cela n’est que par la grâce du Ciel – mais cela indispose grandement les grands pays occidentaux, car il dévoile toute leur hypocrisie. Le fait que ces pays coopèrent avec les diverses organisations réunies sous le toit des Nations Unies, organisme qui est devenu une arène de propagande antisémite, montre de manière encore plus flagrante sa petitesse face à la position américaine exprimée à maintes reprises dans les discours pénétrants du représentant des États-Unis auprès des Nations Unies. Le monde continue de condamner Israël pour son activité le long de la frontière de la bande de Gaza, pour empêcher la bande de meurtriers de traverser la frontière légitime du pays, même s’il n’y a pas eu d' »occupation » israélienne depuis de nombreuses années, car il n’y a pas de limite à l’hypocrisie foncière, qui a de solides fondements ici dans l’État d’Israël, dans les organisations et les organismes qui sont soutenus par des fonds d’aide provenant de ces pays occidentaux, peut-être dans le cadre des bénéfices de leurs accords avec l’Iran…

Aucun commentaire

Laisser un commentaire