Richard Spencer cite Israël comme exemple d’un « ethno-état » à suivre

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Richard Spencer, who leads a movement that mixes racism, white nationalism and populism, speaks at the Texas A&M University campus Tuesday, Dec. 6, 2016, in College Station, Texas. Texas A&M officials say they didn't schedule the speech by Spencer, who was invited to speak by a former student who reserved campus space available to the public. (AP Photo/David J. Phillip)

La ville avait été placée sous haute sécurité, craignant des débordements comme à Charlottesville en août.

« Va te faire foutre, Spencer! », ont lancé en chœur les manifestants lorsque l’homme de 39 ans est apparu sur la scène du Phillips Center for performing arts de l’Université de Floride (UF), avant d’entonner chants et slogans antiracistes.

Après avoir persévéré quelques instants, il a quitté la scène avant de revenir une poignée de minutes plus tard pour tenter de prononcer son discours.

« Vous essayez d’arrêter un mouvement qui grossit et qui va résister », a-t-il lancé, au milieu des huées des antiracistes, largement en surnombre par rapport à sa trentaine de supporteurs.

Violentes invectives et insultes de part et d’autre ont ensuite fusé.

Lors d’une conférence de presse juste avant son entrée en scène, il avait déclaré: « Nous ne sommes absolument pas des suprémacistes blancs », disant préférer le terme d' »identitaires ».

Les militants antiracistes s’étaient également rassemblés non loin de la salle de spectacle. Un groupe de plusieurs dizaines d’entre eux, munis de pancartes, a scandé des slogans. Un avion a survolé le site tirant une longue banderole affirmant que « l’amour l’emporte sur la haine! L’amour vaincra ».

Des messages plaidant pour la diversité avaient été écrits à la craie sur des trottoirs.

« Je suis en colère que les suprémacistes blanc viennent où j’habite. (…) J’espère qu’il n’est pas venu ici pour recruter », a confié à l’AFP Autumn Doughton, écrivaine de 37 ans, qui manifestait dans ce groupe devant une rangée de policiers leur barrant la route.

Car les alentours du campus ainsi que ses voies d’accès avaient été fermés à la circulation par des camions remplis de sable et les cours prévus près du Phillips Center avaient été annulés. Drones, tireurs d’élite, hélicoptères et des centaines de policiers étaient visibles.

Le gouverneur de Floride Rick Scott avait déclaré lundi l’état d’urgence dans le comté d’Alachua, où se trouve Gainesville, une ville de 130.000 habitants. Cette décision a permis de mobiliser des moyens de police supplémentaires.

Suprématie ‘blasphématoire’

Quelques heures avant ce discours, l’ancien président George W. Bush (2001-2009) avait estimé lors d’une conférence à New York que « l’intolérance et la suprématie blanche, sous quelque forme qu’elles soient, sont blasphématoires envers les principes américains ».

« L’intolérance semble enhardie. Nos débats politiques semblent plus vulnérables aux théories du complot et aux manipulations », avait-il lancé, en allusion aux positions du président Donald Trump sans le citer.

M. Trump avait suscité la stupeur parmi la classe politique américaine, y compris dans son camp républicain, par des commentaires ambivalents après les violences de Charlottesville en août. Il avait déclaré qu’il y avait des torts –mais aussi des gens « très bien »– « des deux côtés ».

Une militante antiraciste avait été tuée par un sympathisant néo-nazi qui a foncé dans la foule avec son véhicule, lors de ces confrontations entre partisans de la suprématie blanche et militants antiracistes.

C’est Richard Spencer qui avait mené ce jour-là, comme à de multiples occasions, le cortège des extrémistes de droite et des néonazis.

Les responsables de l’université de Floride ont expliqué n’avoir accepté qu’avec réticence la venue du responsable de l' »alt-right » sur le campus, mettant en avant la liberté d’expression.

« Les dirigeants de l’UF ont dénoncé la rhétorique suprémaciste blanche de Spencer mais l’université, en tant qu’entité publique, doit permettre l’expression libre de toutes les opinions », a-t-elle relevé sur son site internet.

Elle a précisé que le mouvement de Richard Spencer paierait 10.500 dollars pour la location de la salle ainsi que les frais pour la sécurité à l’intérieur du bâtiment. En revanche, le coût de la sécurisation du campus et d’une partie de Gainesville incombera à l’université, qui l’estime à 500.000 dollars au moins.

Source www.i24news.tv

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