Le scénario libanais du Hamas

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Abu Ubaida (C), spokesman of the Ezzedine al-Qassam Brigades, the military wing of the Palestinian Islamist movement Hamas, speaks during a memorial in the southern Gaza aStrip town of Rafah on January 31, 2017, for Mohamed Zouari, a 49-year-old Tunisian engineer and drone expert, who was murdered at the wheel of his car outside his house in Tunisia in December 2016. The armed wing of Hamas said that the Jewish state was responsible for the murder in eastern Tunisia, of Mohamed Zaouari, described as a leader of the Islamist movement specializing in the development of drones. / AFP PHOTO / SAID KHATIB

L’explosion d’une bombe qui a blessé 4 soldats de Tsahal et de nouveaux tirs de roquette sur l’ouest du Néguev indiquent que les groupes terroristes de Gaza se sentent galvanisés par les tensions croissantes sur le front nord d’Israël. Même si la réalité est plus nuancée.

La charge piégée qui a explosé le 17 février auprès d’artificiers de Tsahal avait été dissimulée dans un drapeau palestinien accroché sur la barrière de sécurité, à la faveur d’une manifestation organisée la veille par le Hamas. L’incident est venu douloureusement rappeler aux forces de sécurité israéliennes qu’elles ne doivent jamais relâcher leur vigilance. Si deux des quatre soldats ont été sérieusement touchés, leur état n’inspire pas d’inquiétude. L’aviation de Tsahal a riposté en frappant pas moins de 18 objectifs du Hamas, l’opération la plus importante depuis la fin de la guerre de 2014. L’organisation islamiste palestinienne a quant à elle publié un communiqué vengeur, affirmant que sa « défense aérienne avait fait fuir les appareils ennemis ». Une façon pour le mouvement terroriste de copier le Hezbollah et la Syrie, qui avaient célébré une semaine plus tôt le crash d’un F-16 israélien, de retour d’une opération en territoire syrien.

Au-delà de cette imitation, surtout destinée à l’opinion palestinienne, se cache un vrai débat au sein de la direction du Hamas entre ceux qui prônent une alliance totale avec l’Iran et ceux qui préfèrent la réconciliation avec l’Autorité Palestinienne. Le Hamas qui avait tourné le dos à Téhéran en 2011 avec l’éruption des révoltes arabes et de la guerre civile en Syrie, s’est récemment rapproché de la République islamique, pour retrouver une aide financière. Pourtant, l’ancien chef du bureau politique du mouvement islamiste, Khaled Meshaal, qui en reste une figure influente, a commencé à se ranger du côté des partisans de l’unité palestinienne. Ses arguments sont pragmatiques : le plan de paix que prépare le président américain Donald Trump est sérieux. Il faut lui opposer au plus vite un front palestinien uni, seul moyen de convaincre les Arabes sunnites de les aider à repousser l’initiative américaine.

Alliance totale avec l’Iran

En outre, le Hamas, quoi qu’il en dise, n’aura jamais la puissance de feu du Hezbollah pas plus qu’il ne peut compter sur le soutien logistique d’une armée alliée. Depuis les accrochages de ces derniers jours, la direction islamiste adresse des messages discrets à Israël pour l’assurer qu’il ne recherche pas l’escalade. Ce qui n’a pas dissuadé Tsahal de frapper durement l’infrastructure du Hamas, dont deux tunnels terroristes, au cours des deux derniers raids de l’aviation israélienne.

Israël ne tient pas non plus à se laisser entraîner dans une nouvelle confrontation au sud. Mais pas au point de laisser les tirs de roquette reprendre, même de façon sporadique, sur les communautés de l’ouest du Néguev. Dans la nuit du 17 février, un projectile s’est abattu sans exploser sur le toit d’une maison d’un kibboutz frontalier. Le lendemain soir, une autre roquette explosait en zone inhabitée sans faire ni blessé ni dégât.

Source www.actuj.com

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