Sur la paracha : Pour la sécurité en Erets Israël

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 Autour de la table de Shabbat, n° 334 Be’houkothaï

Pour la sécurité en Erets Israël

Notre paracha est une belle introduction à la fête qui s’annonce prochainement : Chavou’oth (la fête du Don de la Tora). Elle commence par : »Im Be’houkothaï télé’hou ve-èth Mitsvotaï tichmerou ve’assitem etc…« / Si vous allez d’après Mes décrets et gardez Mes lois et Mes commandements… » les versets qui suivront, décrivent une série de grandes bénédictions comme la prospérité et la paix.

Les Sages, de mémoire bénie, demandent dans le Midrach (Torath Cohanim, rapporté dans Rachi) de quels décrets s’agit-il (Be’houkothaï) ? Et le Midrach de continuer : « Si on considère que « les décrets » sont une allusion à l’application des Mitsvoth, ce n’est pas juste car le verset fait de suite mention (d’une manière explicite) à l’application des Mitsvoth (« Ve-èth Mitsvotaï tichmerou »). Donc lorsqu’il est mentionné « Voici ces décrets » il s’agit (toujours d’après les Sages) du ‘Amal BA Tora / l’effort dans l’étude de la Tora. C’est-à-dire que l’assiduité dans l’étude est la clef des plus grandes bénédictions pour la communauté juive parmi lesquels : « Le glaive des ennemis ne seront pas visibles en Terre sainte »….

[On aura appris cette semaine quelque chose : la multiplication des Yechivoth et des collelim en Erets, et dans le monde, est le gage de la sécurité de Sion et aussi des communautés de Gola (de partout dans le monde). Il serait donc judicieux que si parmi mes lecteurs (toujours de plus en plus nombreux… ken yirbou) qui ont un « long bras » (auprès du ministère de la Défense) qu’ils leur fassent savoir au plus vite cette donnée, afin de permettre aux contribuables israéliens de payer moins d’impôts au trésor de l’Etat.]

Cependant il ne s’agit pas que d’efforts intellectuels (sans souci de faire vivre son étude dans la vie de tous les jours) car dans la suite il est écrit, « Vous garderez les Mitsvoth ». C’est-à-dire que l’étude de la Tora n’a de valeur que si l’on veille à son application. Par exemple, dans le Collel du rav Acher Bera’ha chlita de Raanana, où j’ai le mérite d’étudier la Tora toute la journée, l’étude très approfondie est portée sur les lois du Chabbath, en particulier, les lois du « Mouktsé ». (Ce sont des objets que l’on ne peut pas déplacer durant le jour saint du Chabbath). Donc si, à D’ ne plaise, le Chabbath qui suit ma semaine chargée, je viens à ne pas faire cas de toute les catégories de Mouktsé et je déplace librement, par exemple, en prenant à la main mon ordinateur portable, alors qu’il était placé malencontreusement sur une chaise, j’aurais enfreint les lois du Mouktsé (car un portable n’est pas déplaçable même si j’ai besoin de l’endroit où il est posé. Ce qu’on appelle Mouktsé ma’hmat ‘hissron kiss) et toute mon étude de la semaine (8 heures fois 5) n’aurait plus aucune valeur… Il aurait mieux valu que je passe ma semaine à l’ombre des cocotiers. Qui plus est, toutes les bénédictions, propres à l’étude de la sainte Tora, ne se déverseraient pas dans le monde. Dans le judaïsme authentique, il ne peut y avoir dissociation entre la pratique et l’étude.

Autre point à noter. Le verset emploie l’expression « Télé’hou » c’est-à-dire « aller ». Si vous allez d’après mes décrets (les efforts) ». Le saint Or Ha’haim enseigne que c’est un sous-entendu au fait qu’un homme doit veiller à ce que lors de ses déplacements il fasse une place à la Tora. (A l’exemple de tous ces Rabanim qui, lors de leurs voyages en avion passent leur temps à l’étude de la Guemara, et non à regarder les feuilletons très intéressants ou les revues du Duty free). Donc c’est l’idée que l’étude de la Tora doit remplir la vie de l’homme, et ne pas être seulement confinée au Beth Hamidrach (ce qui est déjà pas mal…).

Le terme employé pour désigner l’étude de la Tora c’est Be’houkothaï/ Mes décrets. Peut-être est-ce aussi une allusion au fait que l’étude de la Tora orale la Guemara est d’accès rugueux. Je m’explique, pour bon nombre d’esprits cartésiens, le Talmud déroute l’esprit des étudiants formés d’après le modèle éducatif européen. En effet, le Talmud ne ressemble en rien avec, Lehavdil, les manuels du droit du commerce ou civil. Car d’une manière générale les matières séculaires enseignent des théorèmes de bases d’après lesquels s’articulera le cas étudié. Or, dans la Guemara il n’y pas de principe directeur au départ. C’est une suite de discussions et de controverses entre plusieurs avis (Rabanim du temps de la Guemara…). C’est à l’enseignant, le rav qui donne le cours, de faire ressortir les conclusions et d’éclairer la route sinueuse à son élève. Autre chose encore, il est possible que la Guemara traite pendant plusieurs pages d’une hypothèse qui au final sera repoussée. Malgré tout, la sainteté de la Tora s’appliquera même à ces textes qui ne seront pas conservés en conclusion.

Le Kéli Yakar note que « Be’houkothaï » est un sous-entendu au fait que notre étude doit avoir des heures fixes. Peu importe les imprévus, un homme doit fixer un temps dans sa journée pour l’étude, « Hok velo y’aavor »/ quoi qu’il arrive…

Je finirais par une anecdote que j’ai lu sur le Prince de la Tora, rabbi ‘Haïm Kanievski zatsal, que le Clall Israël vient de perdre et c’est certainement à cause de cette grande perte qu’on vit en Terre sainte une période très mouvementée, car et pour cause, le Tsadik et l’éminent Talmid ‘Hakham n’est plus là pour protéger son peuple… Une fois est venu un père avec son fils voir le rav afin qu’il donne sa bénédiction à l’enfant. Le garçon avait atteint les 13 ans, l’âge de sa Bar Mitsva. Le rav donna sa bénédiction et le père de famille ému lui dévoila : « Les médecins m’ont informé que j’ai une maladie gravissime qui siège, lo ‘alénou, dans mon corps, c’est juste une question de temps. Ils me préconisent de devancer la date de la Bar Mitsva afin que je puisse y assister car dans quelques semaines, d’après leurs conclusions je ne serais plus de ce monde. » Le père avait des larmes aux yeux. Le rav Kanievski lui demanda : « Fixes-tu un temps pour l’étude de la Tora ? » Le père répondit : « Je suis Avrekh' ». Le rav reposa sa question : « Fixes-tu un temps d’étude ? » Le père ne comprenait pas le sens de la question puisqu’il lui avait déjà répondu qu’il était Collelman passant sa journée à l’étude au Colell. Le rav Kanievski lui sourit (dommage qu’on n’ait pas vu son visage) et lui dit : « Ma question est de savoir si tu as dans la journée une étude qui te plait (même de quelques minutes) que tu aimes et que tu n’annules en aucune circonstance! L’Avrekh réfléchit et dit : « Si je prends sur moi cette régularité dans mon étude, je continuerai à vivre ? » Le rav lui donna sa bénédiction… Le père de famille revint à la maison, en ayant décidé de fixer coûte que coûte un moment d’étude qu’il ne déplacerait pas dans la journée… Les résultats furent, que dans les deux semaines qui suivirent, les médecins, firent à nouveau des examens et la maladie avait disparu ! Notre grand malade assista donc à la Bar Mitsva de son fils à la bonne date… Et il vivra encore de très longues années.

Prier pour nos enfants

Comme nous sommes à quelques jours de la fête de Chavou’oth, cette semaine j’ai décidé de traduire librement une prière qui est habituellement lue la veille du mois de Sivan. C’est la prière du Chlah Hakadoch (éminent rav d’Europe Centrale il y a 3 siècles). Il disait qu’il était bon de lire cette prière à tout moment de l’année et en particulier la veille du mois du Don de la Tora (Roch ‘Hodech Sivan).

De plus, les parents que nous sommes liront cette prière et verront combien dans les générations précédentes les parents souhaitaient très fort, que leurs enfants grandissent dans la Tora et la crainte du Ciel. Le souci de la parnassa, la subsistance, n’était pas le principal, bien que ce fût une préoccupation aussi, ainsi que l’accès aux grandes carrières… (Ndlr je n’ai jamais encore vu dans tous les recueils de prières une seule fois où il est marqué : »Maitre du Monde, fait que mon fils devienne médecin ou ingénieur… »…). Passons aux choses sérieuses :

« Tu es D’, avant que le monde ne soit créé et après sa création. Tu es Hachem depuis toujours et Tu as créé ce monde afin que l’on Te connaisse au travers de Ta Tora. Comme les Sages de mémoire bénie l’enseignent à partir du verset « Beréchith / Au commencement… » Pour la Tora et le Clall Israël Tu as créé ce monde. C’est Ton peuple que Tu as choisi d’entre toutes les nations. Tu as donné la Tora de vérité et Tu nous as rapprochés d’elle.

Par rapport à la signification de cette Création du monde, Tu as écrit dans la Tora deux commandements : « Croissez et multipliez-vous » ainsi que « Enseignez à vos enfants la Tora ». Ces deux Mitsvoth marquent une même chose : ce monde n’a pas été créé pour le néant. Cette création a pour but que tout le Clall Israël et ma descendance s’occupent d’étudier la Tora.

C’est pourquoi je m’adresse à Toi le Roi des rois et j’ai une supplication. Mes yeux sont dirigés vers Toi afin que Tu écoutes ma prière. Je Te demande d’avoir des fils et des filles qui eux-mêmes auront une descendance jusqu’à la fin des temps. Le but étant que moi et eux tous s’occupent de la Tora. De l’approfondir, de l’enseigner, garder (les Mitsvoth) et d’accomplir toutes les paroles de la Tora avec amour. Eclaire nos yeux dans la Tora et fais adhérer nos cœurs à Ta crainte et à Tes Mitsvoth.

Notre Père, donne à chacun une longue vie. Qui est comme Toi qui se souviens de ses créatures. De la même manière que nos patriarches ont prié pour une vie pleine de crainte, je Te supplie que ma descendance soit cacher (apte) et sans défauts. Seulement que la paix et la droiture (devant Hachem et les hommes) ainsi que l’étude de la Tora y réside. Que chaque membre de ma descendance puisse connaitre les secrets des versets de la Tora, la Michna, le Talmud, pour une vie remplie de Mitsvoth, pleine de générosité et de bons traits de caractères. Et que la subsistance soit assurée à tous, la bonne santé et aussi la grâce. Qu’il y ait de l’amour, de la fraternité et de la paix. Et que ma descendance ait son zivoug, son partenaire provenant d’une descendance d’érudits et de Tsadikim.

Tu connais tous les secrets du monde et ceux des cœurs. Tu sais que mon intention est uniquement dirigée vers Toi. C’est pourquoi répond à ma prière (favorablement) en l’honneur des saints Patriarches Abraham Yits’hak et Ya’akov et en l’honneur du roi David afin de sauvegarder et protéger mes fruits (ma progéniture).

On finira par lire ce Psaume : Chir Ham’aalot, Achré kol yeré Hachem haholekh biderakhav. yegui’a kapékha ki tokhal achrékha veTov lakh. Echtekha keguéfen poria biyarketé bétékha banéra kichtilé zétim saviv lechoul’hanekha. Hiné ki ken yevorakh guéver yéré Hachem. Yevarékha Hachem mitsion ourehé betouv Yerouchalaim kol yémé ‘hayékha. Ourehé banim levanékha Chalom ‘al Israël.

Ana Hachem choméa’ tefila yekoum banou hapassouk Va-ani zoth ebriti otam amar  Hachem Roukhi acher ‘alékha oudevaraï acher samti Befikha lo yamouchou mipikha oumipi zarhakha ou Mipi zéra zarakha amar Hachem mé’ata ve’ad ‘olam. Yihou leratson imré fi vehiguaïon libilefanékha Hachem tsouri vegoali.

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold

Une Berakha pour Réfaël Zaouid et son épouse (Boulogne) « Na’hat dikedoucha » (bonne éducation des enfants) et dans la parnassa

Une Berakha à Eric Laloum et son épouse (Tel Aviv) dans l’éducation des enfants (Na’hat dikedoucha) et la parnassa

En dernière minute, une belle Meguila de Ruth sur parchemin (Beit Yossef, 21 lignes) vous est proposée à l’approche de Chavou’oth. Prendre contact au mail 9094412g@gmail.com

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