Trump fait l’éloge du roi Salman et de son fils après la purge

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ARABIE SAOUDITE : « Certains de ceux qu’ils sont en train de traiter durement ‘dépouillaient’ leur pays depuis des années », a estimé le président américain.

Donald Trump a exprimé mardi la « grande confiance » qu’il a dans le roi Salman d’Arabie saoudite et dans le prince héritier Mohamed ben Salman (MBS), ajoutant sur Twitter qu' »ils savent exactement ce qu’ils font ».

Les autorités saoudiennes ont procédé ce week-end à une spectaculaire vague d’arrestations touchant les plus hauts cercles du pouvoir et de la famille royale, renforçant ce faisant le pouvoir du prince héritier.

« Certains de ceux qu’ils sont en train de traiter durement ‘dépouillaient’ leur pays depuis des années », a ajouté le président américain, qui poursuit ce mardi en Corée du Sud sa tournée en Asie.

Onze princes, des dizaines d’anciens membres du gouvernement et quatre ministres en exercice de même que des hommes d’affaires ont été arrêtés à la demande d’un organe de lutte contre la corruption dont le roi Salman a annoncé la création et confié la présidence au prince héritier.

En affichant ainsi sa confiance, Trump renforce encore la relation entre Washington et Riyad qui s’est considérablement resserrée depuis son arrivée à la Maison blanche, les deux administrations partageant une analyse commune sur la nécessité de freiner l’expansion de l’Iran, le rival régional de l’Arabie saoudite.
Sous Barack Obama en revanche, les liens s’étaient distendus, les Saoudiens estimant que le prédécesseur de Trump accordait moins d’importance à l’alliance historique entre Riyad et Washington qu’à la conclusion des négociations menées avec l’Iran sur le programme nucléaire de la république islamique.

Pour son premier déplacement à l’étranger en tant que président, Trump a choisi Riyad où il s’est rendu au mois de mai. Son gendre et conseiller, Jared Kushner, qui entretient des relations étroites avec « MBS », est rentré récemment d’Arabie saoudite, conduisant certains observateurs à se demander s’il n’avait pas été mis dans la confidence des projets du prince héritier.
La Maison Blanche, rendant compte de son voyage, s’était bornée à dire qu’il s’inscrivait dans ses efforts en vue d’une relance du processus israélo-palestinien.

Tour de force
La purge spectaculaire annoncée samedi soir constitue la dernière initiative en date prise par le prince héritier Mohamed ben Salman pour affirmer l’influence de l’Arabie saoudite et affermir son pouvoir.
Le prince héritier, observe un responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat, « est devenu le principal moteur de la politique saoudienne ». « Il a agi énergiquement pour écarter des opposants, concentrer le pouvoir décisionnaire et s’imposer comme l’héritier incontesté de la succession Saoud », ajoute-t-il. « Il cherche à raviver la confiance de l’opinion dans la monarchie Saoud en diversifiant l’économie, en allégeant les restrictions religieuses et en menant de vastes réformes sociales », poursuit ce responsable américain.

Robert Malley, vice-président de l’International Crisis Group et ancien conseiller d’Obama pour le Moyen-Orient, estime pour sa part que « c’est un tour de force impressionnant que d’avoir neutralisé pratiquement toutes les sources d’opposition potentielle, de dissension, de rivalité, qu’elles soient religieuses, liées au médias, à la politique ou à l’armée ». « D’un autre côté, ajoute-t-il, il est toujours risqué de se faire trop d’ennemis en même temps. »

Source www.lorientlejour.com

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