Tunisie: report de la loi visant à « criminaliser » les relations avec Israël

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Mardi 20 février aurait pu devenir une date charnière dans l’histoire des relations entre la Tunisie et Israël : un projet de loi visant à « criminaliser » les relations avec l’Etat hébreu devait être débattu au Parlement tunisien (l’Assemblée des représentants du peuple – ARP), mais la question a finalement été reportée jusqu’à nouvel ordre.

Alors que les deux pays entretiennent une relation complexe, la déclaration américaine du 6 décembre reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël a renforcé la ferveur des défenseurs de la cause palestinienne, une position historiquement défendue par la Tunisie et plus globalement soutenue par le monde arabe.

Au lendemain de l’annonce, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à travers la Tunisie pour protester, les parlementaires ont appelé à une mobilisation nationale, et le drapeau palestinien a été déployé à l’ARP sous le sloggan « Al-Qods (Jérusalem ndlr), capitale éternelle de Palestine » scandé par les députés.

AFP / KHALIL MAZRAAWIStatut de Jérusalem: manifestations en Tunisie et en Jordanie
AFP / KHALIL MAZRAAWI

 

L’occasion de ressortir du tiroir le texte anti-israélien proposé par le Front populaire en 2015 – une coalition de partis de gauche et extrême gauche – était donc parfaite, mais surtout vivement réclamé par l’opinion publique et l’opposition gouvernementale.

Malgré ce contexte, la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures du parlement a décidé le 9 février de reporter de manière indéterminée ce projet de loi qui devait être examiné en séance plénière le 20 février.

Le Front populaire a alors dénoncé un « recul face aux ingérences des grandes puissances ».

Niant avoir agi sous une quelconque influence, le président de la commission qui a annoncé le report de l’examen du texte, Naoufel Jemmali, affilié au parti Ennahda, a affirmé que la mesure était « d’une dangerosité extravagante pour l’économie tunisienne », a cité Le Monde.

« C’est l’appréciation de l’intérêt national de la Tunisie et non des pressions extérieures qui a guidé notre attitude », a-t-il ajouté.

« La Tunisie ne vit pas en autarcie. Une telle loi serait catastrophique pour la survie du pays », a de son côté lancé un député du parti au pouvoir Nidaa Tounès, Wafa Makhlouf.

Mais d’après une source parlementaire citée par le quotidien français, les « amis occidentaux de la Tunisie », dont l’Allemagne, auraient, dès fin décembre, fait comprendre à la coalition tunisienne la nécessité de ne pas adopter le texte.

D’après plusieurs médias locaux, des rassemblements ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes de Tunisie en soutien au projet de loi anti-israélien, répondant à l’appel des partis d’opposition et organisations pro-palestiniennes.

Source www.i24news.tv

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