Un Premier ministre en Egypte, qui n’est pas passé par l’ENA…

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Autour de la table de Chabbath, n° 363 Vayéchev

Refoua Cheléma pour Sara Bath Sara (famille Hervé, Deauville) parmi tous les malades du Clall Israël.

Conseil judicieux pour devenir Premier Ministre sans passer par l’ENA

Notre paracha traite des tribulations de Yossef en Egypte. On le sait, Yossef a été vendu par ses frères comme esclave (voir mes développements des années précédentes au sujet des différentes causes). Il descendra vers le pays du sphinx et deviendra major d’homme du chef des abattages (Potiphar) de sa majesté. Or Yossef était particulièrement brillant et beau (il avait alors 17 ans). Il attirera la convoitise de Mme de Potiphar qui fera tout pour l’entrainer dans la faute. Ce n’est que grâce à un courage hors du commun qu’il évitera la séductrice. Mais finalement, il sera envoyé dans les geôles (il semble qu’à cette période antique, la voix d’un jeune hébreu n’avait que peu de chance de se faire entendre auprès des tribunaux égyptiens. Peut-être que le phénomène a changé depuis lors ?). Il y passera dix années de sa vie dans un trou noir non loin de Ramsès et de ses pyramides.

Un jour, deux coéquipiers d’infortune se levèrent de bon matin avec une mine défaite. Le jeune Yossef , qui avait dans les 27 ans, leur demanda » « Bonjour, pourquoi votre face est si triste aujourd’hui ? » Les deux prisonniers répondirent qu’ils avaient fait un rêve étrange. Yossef leur dira : »la solution des rêves est dans les mains de D’, expliquez-moi votre songe ». Chacun lui racontera son rêve. Au maître échanson (le ministre préposé aux vins), Yossef dit que bientôt il retrouverait sa place au palais royal. Le second aura moins de chance puisqu’il lui dit qu’il aura la tête tranchée… Et effectivement son interprétation se révélera juste. Pharaon fera un festin le jour de son anniversaire et replacera le maitre échanson à sa place tandis que le second sera exécuté. Ce n’est que deux années plus tard que Pharaon fera deux étranges rêves et le maitre échanson se rappellera du jeune Juif qui est encore dans les cachots de Ramsès (bravo pour ce retour de manivelle tardif, alors que Yossef lui avait demandé explicitement qu’il l’aide dès son retour au palais royal. On est ingrat ou on ne l’est pas) ! Grace à son analyse formidable des rèves, (la suite vous est connue) Yossef sortira illico-presto de sa cellule et deviendra la personne la plus importante de toute la royauté égyptienne (après Pharaon).

De ce saisissant passage le rav Schwardon zatsal apprenait l’importance de s’intéresser à son prochain. Cela commence par un simple « Bonjour, comment tu vas aujourd’hui ? » et cela peut finir comme devenant le premier ministre de la République française ! Et comme mes lecteurs sont de plus en plus érudits, ils feront un raisonnement à fortiori (Kal va’Homer). Si déjà en s’occupant de deux compagnons d’infortune (non-juifs) Yossef a pu atteindre des sommets dans la hiérarchie égyptienne (sans passé par l’ENA), donc à plus forte raison, celui qui s’inquiétera du sort de ses propres frères (de la communauté) pourra être sûr d’amener une plus grande bénédiction encore, pour lui et sa famille (car Hachem tient à ce qu’il existe des liens de fraternité et d’amour entre les membres du Clall Israël, comme on le chante bien le jour de Kippour, « Celui qui fait la paix dans les Cieux (entre les anges), fera aussi la paix entre nous (dans la communauté) »).

Le rav Harrar de Bené Braq pose une intéressante question. Comment Yossef a pu s’intéresser au sort des deux égyptiens ? Or Yossef est un jeune déraciné, vendu par ses frères, sans attache ni espoir de revenir dans le cocon familial. En un mot, un être seul qui doit affronter de nombreuses épreuves. Dans des conditions extrêmes, un homme se renferme et il est incapable d’offrir à son entourage du réconfort et un regard fraternel. Seulement pour Yossef ce sera différent. Il avait la force d’aider ses compagnons d’infortune et de leur dire un cordial « Chalom Aleikhem ! » La réponse donnée à cette grande énigme est que Yossef a développé une très grande confiance en D’. C’est ce qu’enseignent les Sages sur le verset : « Et Hachem était avec Yossef … », (39.3) à chaque fois qu’il devait entreprendre quelques choses il disait : »Avec l’aide de D’, BéEzrat Hachem » (Midrach Tanhouma rapporté dans Rachi). C’est cette fois qui lui permettra de garder sa sérénité malgré tous les événements noirs de sa vie.

Donc cette semaine on aura appris que pour (bien) passer les évènements de la vie on devra se renforcer dans la confiance en Hachem. C’est Lui Qui vient à notre aide. De plus, on devra savoir que même les événements difficiles sont organisés depuis les Cieux pour notre plus grand bien. C’est ce qu’écrit le roi David dans les Tehilim (131) : « Je suis comme un nourrisson auprès de sa mère ». C’est-à-dire que même si dehors (au-delà des bras de sa maman) il y a des intempéries, le froid, la pluie, la grêle, le bébé ne ressent rien car il est douillettement blotti. Pareillement pour l’homme plein de Emouna, il se sent dans les bras de D’. Il sait qu’il est guidé dans sa vie à la manière d’un gros porteur qui peut entamer un atterrissage, sans aucune visibilité, car le pilote sait qu’en bas il y a des hommes dans la tour de contrôle qui surveillent son trajet en direct et vont l’aider dans sa descente.

Et certainement de ce passage il existe une allusion à la fête de Hanoucca. En effet, les Sages de mémoire bénie ont interdit de faire une quelconque utilisation des bougies de Hanoucca. On devra uniquement les regarder. Or le propre d’une flamme est d’illuminer son entourage (afin d’en profiter). Donc si notre allumage de Hanoucca ne peut pas servir à un quelconque autre usage, il reste que ces flammes viennent illuminer celui qui les allume. C’est donc une invitation, que les Sages nous proposent de venir, nous aussi, éclairer notre entourage. Hanoucca est donc un appel à tous d’éclairer sa maison par de la Tora, de la joie et des bonnes actions (comme Yossef a pu éclairer ses compagnons).

Cette semaine la Table du Chabbat a fait de la haute voltige

Commencer avec un 4/4 et finir à la Yechiva

Cette semaine je vous propose cette anecdote pour comprendre que la foi en Hachem, c’est magnifique. Mais il faut obligatoirement l’associer à la pratique et l’étude de la Tora.

Il s’agit d’un Roch Yechiva dont je vous ai déjà rapporté quelques anecdotes assez édifiantes à son sujet, le rav Noa’h Weinberg zatsal (qui est décédé voici quelques années). Il était Roch Yechiva de « Aish Hatora », une Yechiva américaine, qui est située juste en face du Kotel /mur occidental de Jérusalem. Une fois, alors qu’il était dans son bureau, frappe à la porte un jeune américain qui demande à rencontrer le rav. Le Rav Weinberg le fait entrer et découvre un grand gaillard, avec de longs cheveux (genre hippie) avec un grand et lourd sac à dos. Le jeune demande en américain, « Are you the Roch Yechiva? En français, « êtes-vous le Roch Yechiva ? » Le rav Weinberg répondit dans sa grande humilité, « effectivement c’est de cette manière que certaines personnes m’appellent« . Le rav lui dit de s’assoir, et il lui demanda comment il s’appelait. « Aibi » (diminutif d’Avraham en américain). Aibi demanda au rav tout de go, « quel est le but de la Yechiva? » Le rav se demandait d’où pouvait provenir ce garçon pour poser une telle question… Cependant il ne voulait pas être trop abrupt dans sa réponse et choisit d’être à l’écoute de ce jeune. Le rav lui répond : « Et toi, qu’en penses-tu ? » Aibi bomba le torse puis prit une grande respiration avant de dire au rav, « la Yechiva c’est une institution qui existe afin de donner aux hommes la possibilité d’être proche de D’, n’est-ce pas? ». Le rav répond : »Oui, oui… ». Aibi repris la parole est dira : « Sachez que je n’ai pas besoin de la Yechiva ! Tu sais (en s’adressant au rav Weinberg), Hachem m’a fait de nombreux prodiges ! « Aibi pris sa main gauche dans celle de droite et dit : « Moi et Hachem on fait comme cela (en serrant fort ses deux mains) ». Donc je suis déjà très proche de D’ et je n’ai pas besoin de la Yechiva ! » Le rav répondit : « Je suis très flatté d’avoir devant moi un homme qui est tellement proche de D’ ! Mais comment sais-tu que tu es proche de Hachem ? » « C’est très facile, j’ai un hobby, c’est de faire des excursions dans les montagnes à côté de chez moi en Amérique. Je prends ma puissante moto tout terrain et je fonce dans les chemins sinueux montagneux. Dernièrement j’ai pris mon engin, et je me suis lancé à toute vitesse pour gravir les pentes très abruptes. A mon retour je dévalais à très grande vitesse le flanc de la montagne sur un chemin aussi très étroit et sinueux… Cependant je vis en face de moi un autre bolide (4/4) qui montait à toute allure sur le même chemin et il ne pouvait pas me voir car il était dans le virage en contre bas. Moi j’arrivais très rapidement dans la descente. C’était la collision frontale obligatoire et la fin de ma courte vie. Ma respiration s’est arrêtée, à ma gauche c’était les rochers (la pente abrupte) et à ma droite c’était le précipice avec une petite plateforme qui surplombe le magnifique paysage tandis que le bolide fonçait… Je n’avais plus rien à perdre, j’ai braqué le guidon de ma moto sur la droite, je percutais la rambarde de sécurité et voilà qu’en quelques fractions de secondes j’effectuais un vol plané dans le précipice au-dessus de la rambarde et me voilà dans le vide 15 mètres au-dessus du sol rocailleux… A ce moment je me sens hurler de toutes mes forces, « Elokim/D’ ! », ce cri ne provenait que de moi (ndlr il semble que notre hippie des routes américaines n’était pas un adepte des synagogues pour crier au moment critique le nom de Hachem…), le paysage était désertique, cela ne pouvait provenir que de moi… Ma moto tombe alors sur des rochers 15 mètres en contrebas et s’écrase comme on peut écraser un bagel (petite friandise) entre deux doigts de la main… Seulement le miracle s’opèrera comme au cinéma (mes lecteurs le savent déjà que le ciné, ce n’est pas vraiment la réalité)… Je sortis complétement indemne de cette chute vertigineuse avec seulement quelques égratignures… » Aibi se tait, puis reprend : « N’est-ce pas que c’est un grand miracle ? N’est-ce pas que Hachem est proche de moi et m’aime pour m’avoir sauvé de cette chute mortelle ? » « Tu as raison, Il n’y a aucun doute, si Hachem t’a sauvé c’est qu’Il t’aime ! » Un grand sourire ornera le visage d’Aibi, il tendit la main au rav Weinberg et se tourna en direction de la porte pour prendre congé du vénérable Roch Yechiva. Le rav attendit qu’Aibi ouvre la porte et s’engouffre dans le couloir pour l’appeler. « Aibi, Aibi ! » Le jeune se retourna. Le rav : « Je suis totalement d’accord avec toi que c’est Hachem qui t’a fait ce prodige. Mais j’ai une question à te poser, qui est celui qui t’a projeté du haut de la falaise ? Aibi ouvrit grand la bouche sans émettre de son. Je lui proposais alors cette réponse : »D’après ton explication c’est Hachem qui t’a sauvé…Cela ne fait pas de doute… Mais il semble fort probable que c’est Lui aussi Qui a organisé que précisément au moment où tu dévalais la pente à toute vitesse, vienne en face de toi ce 4/4 à toute vitesse… Pourquoi voudrais tu que Hachem te mettes dans le grand danger pour que dans la fraction de seconde d’après Il te sauve d’une manière miraculeuse ? » Aibi n’avait pas de réponses. Continua le Roch Yechiva : « C’est fort probable que Hachem essaye de te faire réfléchir… Peut-être que c’est un appel afin que tu te réveilles ! Et si tu refuses d’écouter le message, est-ce que tu désires qu’Il te fasse une seconde fois sortir de ta torpeur ? Qu’est-ce que tu en penses, Aibi »…

Au final Aibi laissa son sac de couchage de côté et entra à la Yechiva pour étudier la sainte Tora et donner un sens à sa vie… (Et vous (jeux de mot avec Aïvou…) mes fidèles lecteurs, que pensez-vous des routes sinueuses de la montagne et des vols planés… N’est-ce pas une façon élégante de réveiller quelqu’un d’un sommeil profond ?)

Coin Halakha: ce dimanche prochain au soir on allumera les bougies de Hanoucca à la tombée de la nuit. Celui qui allume dira 3 bénédictions: « Leadlik ner ‘Hanoucca, Ché’assa Nissim, et Chéhé’hinou ». Les autres soirs on ne dira que deux bénédictions, « Ner chel ‘Hanoucca et Ché’assa Nissim ».

Toutes ces bénédictions, on les dira juste avant l’allumage comme toutes les bénédictions qui précédent l’acte de la Mitsva. Si, alors qu’on a déjà allumé une (ou plusieurs) bougie, on s’aperçoit que l’on n’a pas dit les bénédictions au préalable, dans le cas où les premières bougies sont encore allumées et qu’il nous reste à allumer d’autres bougies, on pourra faire toutes les bénédictions (Cha’aré Tsion 676.5). Mais, dans le cas où on a déjà TOUT allumé, on ne pourra plus faire la première bénédiction « Léadlik Ner ‘Hanoucca ». Toutefois, puisque les bougies sont encore allumées (dans la demi-heure de l’allumage) on pourra faire les autres bénédictions.

Si après avoir dit les bénédictions et juste avant l’allumage on vient à parler de choses qui n’ont pas de rapport avec l’allumage, on aura perdu la bénédiction et on devra recommencer. Pareillement dans le cas où l’on s’affairera à des choses qui n’ont rien à voir avec l’allumage, mêmes si on ne parle pas, on aura perdu la bénédiction préliminaire.

L’allumage fait la Mitsva. Donc si après avoir convenablement allumé les bougies, elles s’éteignent, on sera quitte et on n’aura pas besoin de refaire l’allumage (mais dans le cas où on a placé notre allumage dans un endroit venteux au départ, ce sera différent. Il faudra rallumer dans un endroit protégé). Cependant, si au moment de l’allumage les bougies s’éteignent et qu’on n’a pas encore fini d’allumer le reste, on devra rallumer les premières bougies afin d’accomplir la Mitsva « Mehadrin Min Hamehadrin », de voir toutes les bougies allumées en même temps. (Biour Halaha 673.2 « Im Kavta »).

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine  si D’ le veut !

David Gold

Une bénédiction à Léa-Chaniss bat Myriam (Arielle) pour un bon Zivoug, de la joie et une bonne santé

Une bénédiction de réussite à Lyor Chekroun et à son épouse (Nathanya/Poleg) dans son travail et pour élever les enfants dans la Tora et les Mitsvoth

Une bénédiction de réussite à mon Roch Collel, le rav Asher Berakha chlita afin qu’il multiplie l’étude de la Tora en Terre sainte (à Raanana et ailleurs).

Une bénédiction pour mes lecteurs assidus en particulier la famille Cohen Gérard et son épouse (Paris), beaucoup de réussite dans la Parnassa, la santé dans le chemin de la Tora et des Mitsvoth avec leur descendance.

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