La venue à Roubaix de Hani Ramadan: 5 raisons de s’inquiéter

0
760
Le 4 février, la mosquée Bilal de Roubaix a programmé une rencontre spirituelle dont l’invité de marque est Hani Ramadan. Le prédicateur suisse traîne derrière lui une réputation encore plus sulfureuse que son petit frère Tariq. Voici cinq raisons de s’inquiéter de sa venue à Roubaix.hani ramadan

1 Parce que selon lui, la lapidation est une « purification »

Dans une tribune publiée en 2002 et intitulée « la charia incomprise », le directeur du centre islamique de Genève juge que le sida est une «  punition divine  » et soutient le principe de la lapidation des femmes adultères, qu’il relativise ainsi : «  Parce qu’il s’agit d’une injonction divine, la rigueur de cette loi est éprouvante pour les musulmans eux-mêmes. Elle constitue une punition, mais aussi une forme de purification  ». Ces propos lui vaudront d’être licencié de l’enseignement public en Suisse.

2 Parce qu’il voit des sionistes partout

En parcourant le blog de Hani Ramadan, on se rend vite compte que le « penseur » islamique fantasme un complot sioniste international. Selon lui, c’est le sionisme qui a poussé la France à explorer la piste islamiste radicale après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, c’est aussi le sionisme qui est responsable de la mauvaise image qu’a le président turc Erdogan en occident. Son dernier billet, intitulé «  Q ui mettra fin aux manipulations médiatiques sionistes ?  », est un modèle du genre : il évoque une interview de Laurence Haïm, «  notoirement sioniste  » par la «  journaliste sioniste  » Ruth Elkrief, qui travaille dans un média (BFM-TV) «  entièrement maîtrisé par les sionistes  ».

3 Parce qu’il épouse des thèses complotistes

Hani Ramadan l’a dit sans ambages  : l’attentat déjoué du Thalys, à l’été 2015, est une « mise en scène  » destinée à redorer le blason de l’armée américaine. D’après lui, cette actualité vise à prendre tout maghrébin pour un terroriste potentiel. Pour un peu, il clamerait qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone !

4 Parce que pour lui, une femme non voilée est « comme une pièce de deux euros »

Sa dernière provocation remonte à juin 2016. Invité à s’exprimer sur l’islamophobie dans une école suisse, Hani Ramadan a servi aux élèves cette subtile métaphore  : il leur a expliqué qu’une femme non voilée, c’était «  comme une pièce de deux euros : visible pour tous, elle passe d’une main à l’autre  ». Cette sortie a été suivie d’une vive polémique en Suisse, où le département de l’Instruction publique a jugé les positions du prédicateur « incompatibles avec les valeurs et la mission de l’école publique  ».

5 Parce qu’il sera accompagné d’Éric Younous

Le Suisse doit partager l’affiche de cette conférence avec Éric Younous. Ce dernier, musulman converti, n’a pas l’air davantage adepte de la nuance : fin 2013, il qualifiait le Sabbat de «  punition qu’a infligée Allah aux Juifs  ». Début 2015, lors d’un prêche, il vouait à l’enfer la femme occidentale, dont «  la liberté est de se balader à moitié nue dans les rues et de n’être qu’un objet de tentation  ». À l’inverse, selon lui, «  les femmes voilées sont des princesses car ce qui est précieux se protège, car les plus délicieux des fruits ont une peau qui les préserve  ».

Une association demande l’interdiction de cette conférence

Dans une lettre ouverte adressée au maire de Roubaix, l’association Forces Laïques demande l’interdiction de la rencontre prévue samedi à la mosquée Bilal, estimant qu’Hani Ramadan comme Éric Younous sont des prédicateurs qui ne sont pas susceptibles de « favoriser la fraternité et l’entraide entre les communautés et aider à l’intégration des citoyens de confession musulmane  ».

Il existe un précédent : en septembre, le maire LR de Nîmes avait interdit la tenue d’une pareille conférence qui devait se faire à la mosquée locale. «  La tenue de cette conférence est susceptible d’attiser la discrimination entre les hommes et les femmes, de porter atteinte à la cohésion sociale dans un contexte de polémiques exacerbées par les récents événements terroristes et de provoquer un trouble grave à l’ordre public  », avait expliqué au Figaro le premier adjoint au maire, Franck Proust.

La présidente de Forces Laïques, Laurence Marchand-Taillade, cite d’ailleurs dans sa lettre au maire de Roubaix un attendu du tribunal administratif de Nîmes, qui avait jugé légale cette interdiction au motif que les propos d’Hani Ramadan sont «  clairement et volontairement attentatoires à la dignité humaine et gravement discriminatoires envers les femmes  ». Contacté, Guillaume Delbar, le maire de Roubaix, n’a pas encore donné suite à nos sollicitations.

Le petit-fils du fondateur des frères musulmans

Comme Tariq Ramadan, Hani Ramadan est le petit-fils d’Hassan-el-Banna, qui a fondé en Égypte en 1928 la confrérie des Frères musulmans. L’objectif de départ de ces islamistes : résister à la propagation du modèle occidental laïque dans le monde arabe.

Aujourd’hui, la confrérie est soupçonnée de préparer l’islamisation de l’Europe, via des personnalités comme les frères Ramadan ou Nabil Ennasri, ou des organisations telles que le CCIF (collectif contre l’islamophobie en France) et surtout l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), qualifiée de « vitrine française » des Frères musulmans par le Roubaisien Mohamed Louizi, auteur l’an dernier de Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans.

 

La mosquée Bilal, qui invite Hani Ramadan, est elle-même proche de l’UOIF, dont elle relaie toutes les initiatives et dont elle invite régulièrement les figures. Lors du dernier ramadan, elle a par exemple convié le prêcheur denaisien Hassan Iquioussen, auteur de plusieurs dérapages antisémites et complotistes. Ce dernier n’a par exemple pas hésité à parler des attentats de Madrid et Londres ou des tueries de Mohamed Merah comme de « pseudo-attentats » destinés à nuire aux musulmans.

LE VIVRE- ENSEMBLE !

Le président de l’association cultuelle qui gère la mosquée, Abdelaaziz El Khaily, rappelle toutefois que le lieu de culte est «  très ouvert  » et oeuvre pour le vivre-ensemble à Roubaix. « C’est dommage de casser tout notre travail de cette manière, nous répond-il. On sort des petites phrases de leur contexte. Hani Ramadan n’a jamais été condamné par la justice, il doit pouvoir s’exprimer librement, et nous on invite des gens de tous bords, y compris parfois des prédicateurs avec lesquels nous ne sommes pas d’accord.  »

Bruno Renoul 

Source lavoixdunord

Aucun commentaire

Laisser un commentaire