Vidéo.Le dessinateur Chappatte décrypte la caricature du New York Times jugée antisémite

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Quels écueils faut-il éviter pour ne pas tomber dans la caricature raciste ? Après la vive polémique provoquée par la publication dans ses pages d’un dessin jugé antisémite, The New York Times a publié des excuses, dimanche 28 avril. Dans ce dessin du portugais António Moreira Antunes, on pouvait voir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou caricaturé en chien et tenu en laisse par un Donald Trump coiffé d’une kippa.

Le dessinateur suisse Chappatte s’est penché sur ce dessin pour le journal Le Temps et explique lesquelles de ses composantes ont posé problème. Prônant la précision, il estime d’abord que “dessiner une étoile de David n’est pas une bonne idée” : quand on veut parler d’Israël, dit-il, “il faut représenter le drapeau israélien avec les deux bandes bleues”. Ensuite, Chappatte alerte sur les risques de la “représentation animalière”, souvent problématique. “Je préfère humaniser les animaux qu’animaliser les humains”, fait valoir le dessinateur. Quant à la kippa dont est coiffé le président américain sur le dessin, elle fait aussi partie selon lui des détails superflus et difficilement compréhensibles qui font pencher l’interprétation du dessin vers l’antisémitisme.

Une frontière ténue

La caricature est un objet délicat et certaines limites, lorsqu’elles sont franchies, peuvent la rapprocher de clichés racistes. Il y a un peu moins d’un an, le 25 mai 2018, le dessinateur allemand Dieter Hanitzsch avait été licencié de la Süddeutsche Zeitung après une caricature de Benyamin Netanyahou jugée antisémite. Là encore, souligne Chappatte, la présence d’une étoile de David avait été très mal perçue, tout comme les traits déformés du Premier ministre israélien. Le dessinateur suisse évoque aussi les remous causés par un cartoon de Matt Wuerker publié dans Politico en août 2017 sur un tout autre sujet : l’ironie à l’égard des ultraconservateurs au Texas, au moment où l’État faisait face à d’importantes inondations, a été “une catastrophe en termes de communication”, rappelle-t-il. Mais pour Patrick Chappatte, il est important d’analyser les dessins pour essayer de les comprendre, avant d’entrer dans la polémique sur les réseaux sociaux.

Source www.courrierinternational.com

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