Yichma’ël actuellement …

0
1247

Impossible de refermer le sujet sans aborder, un tant soit peu, le fond de la question de la nature de nos problèmes avec Yichma’ël, qui, à nouveau, sont sur l’avant de la scène.

Nos sources seront, une fois n’est pas coutume, … Kountrass, qui a en particulier consacré un dossier entier à ce sujet, dans son n° 85.

 

On y lit :

…Nous nous devons d’analyser également le nom de Yichma’ël, qui est assurément un beau nom : « Hachem écoutera » ! Le Midrach (Pirqé deRabbi Eli’ézer 3) l’explique comme signifiant que Hachem entendra les prières d’Israël dans les temps futurs suite aux menaces que Yichma’ël fera peser à la fin des temps contre notre peuple, mais au premier niveau, le fait est que le nom de ce fils d’Avraham sous-entend une proximité remarquable avec Hachem ! Ce nom indique ainsi l’idée principale que le fils de Hagar devra incarner en sa personne la conscience de la Providence divine qui veille sur l’homme, sur sa misère et ses peines, et qui non seulement le voit, mais l’écoute, c’est-à-dire entend les gémissements qu’elles arrachent, et les juge. Mais les enfants de Yichma’ël ont, par la suite, hypertrophié cette notion et l’ont érigée en doctrine qui proclame la dépendance de l’homme de la Divinité « Qui entend tout » aussi bien dans sa volonté que dans ses œuvres et ses destinées. Ce concept aboutit finalement à un système rigide faisant apparaître l’homme comme un être soumis, impuissant, aux décrets absolus de Hachem, à la prédestination du bien et du mal, à la fatalité (rav Munk, Beréchith 16,11).

 

Le rav Hirsch résume quant à lui le positionnement de Yichma’ël de la manière suivante  :

« Cette source située à l’entrée du désert le plus effrayant, le plus aride, était tout à fait désignée pour devenir le lieu de ralliement privilégié d’un peuple de bédouins. Elle devient ainsi, à travers cet événement dont leur aïeule [Hagar] est la protagoniste, un lieu commémoratif pour le peuple arabe, lieu où tout ce que ce peuple représente pour l’humanité trouve son origine. L’aïeule avait appris à connaître l’inconditionnalité divine par rapport à l’espace, l’aïeul y ajoute l’inconditionnalité divine par rapport au temps […]. Ces notions que tous les penseurs et philosophes arabes ont affinées pour l’humanité au cours de leur évolution constituent le trésor spirituel du peuple arabe. Cette histoire de la constitution de la nation yichma’élite contient en germes tous les traits qui formeront le caractère de la future nation. La sensualité de ‘Ham (ancêtre de Hagar), l’aspiration à la liberté de Hagar et l’esprit d’Avraham sont les principaux fils dont est tissé le caractère national arabe. Le peuple arabe engendré par Hagar et Avraham n’est que partiellement juif.

Hachem a confié au peuple juif une mission comportant deux aspects  :

1- la Emouna, la foi et les vérités spirituelles que nous devons accepter, et au moyen desquelles notre esprit doit se développer  ;

2- les Mitswoth, la loi, c’est-à-dire l’harmonieuse organisation de toute notre vie en conformité avec ces vérités spirituelles, sous la dictée de la Volonté divine. Sous le premier aspect, l’aspect spirituel, la nation arabe revêt une importance capitale pour l’humanité. Elle a développé le concept avrahamique de Hachem avec une telle acuité que la notion d’Unité divine développée dans les écrits des philosophes juifs – dans la mesure où celle-ci a été tant soit peu développée d’un point de vue philosophique – repose de préférence sur les travaux des écrivains arabes. Ils ont donc la foi, mais pas les mitswoth. »

 

RonceQuant à cette opposition guerrière dont Israël souffrira à la fin des temps de cet ensemble ismaélique, nous avons rapporté alors le Rachi suivant sur le verset d’Isaïe (Yecha’yahou 27,4) dit : « Qui me donnera ronces et épines dans ma guerre, je marcherais en combattant, et d’un coup y mettrais le feu ». Ce verset est fort obscur.

Rachi le commente avec des mots remarquables :

« Qui me donnera ronces et épines » – contre mes ennemis de guerre, qui sont Yichma’ël. Qu’est-ce qui m’aidera afin que je puisse les dominer et que l’Attribut de Justice [Midath haDin] ne puisse pas s’y opposer ? Le fait qu’Israël revienne vers Hachem. « Et c’est ce qui me permettra d’avoir ronces et épines » contre mes ennemis, à savoir que je pourrai avoir raison de l’Attribut de Justice et que je pourrai les vaincre avec plus de force du fait de leurs fautes, et je les brûlerai tous ensemble – c’est ainsi que le Targoum Ounqelos comprend ce verset à propos des non-Juifs.

Ounqelos rend effectivement ce verset de la manière suivante : « Si la maison d’Israël tourne sa face vers le respect de la Tora, J’enverrai Ma colère et Ma fureur contre les peuples qui s’attaqueront à elle, et Je les consumerai comme le feu peut le faire pour des ronces et des épines. »

Mais le grand traducteur en araméen ne donne aucune identification à ces peuples qui s’attaqueront à Israël, Rachi seul le fait. Bien entendu, il faudrait savoir où Rachi a trouvé la source d’une telle précision.

 

Il est encore plus remarquable de constater que, toujours selon notre maître Rachi, le grand souci d’Israël face à Yichma’ël doit être d’arriver à avoir suffisamment de mérites pour réussir à vaincre l’opposition dont fait preuve l’Attribut de Justice et pour arriver alors à vaincre Yichma’ël. Si Rachi avait vécu de nos jours, il n’aurait pas pu dire mieux : si nous désirons vaincre nos ennemis arabes, ne nous faisons pas d’illusions, la seule méthode valable consiste à nous tourner vers la Tora…

 

Dans notre News n° 12, en p. 22, nous nous étions fait l’écho de la remarque très dure de Sala’h Tamari, l’un des dirigeants palestiniens, rapportée par le joumaliste Na’houm Barnéa’. Le palestinien en question, incarcéré en Israël, a vu son geôlier manger du ‘Hamets pendant la fête de Pessa’h. L’Arabe, scandalisé, a demandé au Juif comment il se faisait qu’il ne respectait pas sa tradition. Et ce dernier de répondre qu’il ne se sentait pas lié par des événements ayant eu lieu quelques millénaires auparavant. Cette réponse avait eu un grand effet sur la pensée de Tamari, qui en a conclu qu’Israël avait perdu son identité et, depuis lors, il est devenu l’un des grands chefs de l’opposition à notre pays…

 

Partagez
Article PrécédentLa mer à boire
Prochain articleBabette Salavize

Aucun commentaire

Laisser un commentaire