Le but du peuple juif – par. A’haré Moth – Kedochim

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Autour de la table de Chabbath, n° 487 A’haré Moth – Kedochim

Illustration : Heb. ‘Habad

Une refoua cheléma à Avraham Ben Dora (Charles Kossman) betokh chear ‘holé ‘amo Israël.

Petite pensée au cours de notre paracha.

Dans la société dans laquelle nous évoluons, l’effort principal des dirigeants est de faire de chaque citoyen un élément qui respecte les différentes règles (ne pas voler, ne pas entraîner de dommages, etc.) afin d’assurer la pérennité du système. Or, dans la Tora, lehavdil, le souci du Ribono chel ‘olam est tout autre. Il vise à faire de la communauté des gens saints. Nous l’avons déjà vu dans le passage du don de la Tora où il est marqué noir sur fond blanc (parchemin) : « Vous serez un peuple de prêtre et un peuple kadoch, etc. » (Yitro 19.6). C’est-à-dire que les lois du Sinaï viennent élever la communauté bien au-delà des contingences du monde. Une autre preuve est marquée au début de notre deuxième paracha où il est dit : « Soyez saints car Je suis votre D’ saint ». Et le Midrach rajoute dessus (ndlr le Midrach est un enseignement des Sages, son style est direct) : « Est-ce que le peuple peut arriver au même niveau que Hachem ? Non, la sainteté de D’ est plus grande encore ! »

Le rav Yerou’ham Brodienski chlita (machguia’h de Kol Tora) faisait remarquer que cet enseignement évoque qu’un homme peut atteindre la sainteté de Hachem (puisque mes lecteurs ont compris que le Midrach pose cette question). C’est au final qu’il repousse cette éventualité en disant que la sainteté de Hachem est plus grande. Seulement cette possibilité existe (dans le jargon des Talmudistes cela s’appelle une « hava amina ») et c’est une ouverture pour comprendre un point assez fondamental dans le judaïsme : grâce à la Tora (l’étude) et aux Mitsvoth (la pratique), un homme peut s’élever et atteindre (presque) la sainteté du Saint béni soit-Il !! Vous allez répondre, « le rav Gold chlita va loin cette semaine ! » Je pense qu’il existe une preuve tangible à cela, celui du monde de la prière et des bénédictions. Lorsqu’un homme, même des plus simples, bénit son ami ou fait une prière sincère pour telle ou telle réussite, Hachem l’écoute. N’est-ce pas une preuve que nous avons accès, un tant soit peu, à ce niveau de kedoucha décrite par le verset ?

Autre exemple, le Or ha’Haïm rapporte une autre exégèse (autre Midrach) sur ce même verset : « Si vous vous sanctifier, c’est comme si vous m’avez Moi-même sanctifié (dit Hachem) ». C’est-à-dire que les Mitsvoth agissent dans les deux sens. Dans un premier temps, l’homme s’élève, grâce à ses pratiques, et en ricochet, il sanctifie Hachem. L’idée est très profonde mais montre que le peuple du Livre ne s’occupe pas uniquement d’être de bons et loyaux citoyens sur les terres hospitalières, qui ont la bonne volonté de les accueillir, par les temps qui courent… Mais c’est que nous avons l’extrême mérite d’élever et de sanctifier le Nom de Hachem dans ce bas-monde. La question qui nous reste est de savoir de quelle manière ? La suite de la paracha nous donnera une esquisse de réponse puisqu’elle est remplie de Mitsvoth, en particulier « Bein adam le’havéro/vis-à-vis de son prochain ». Ce sont donc les commandements de Hachem qui amènent la sainteté à l’homme (autre preuve, c’est que l’on dit juste avant de faire toute Mitsva la bénédiction : « Acher kidechanou bemitsvotav… »/Qui nous a sanctifiés par Ses commandements…)

On s’attardera sur deux Mitsvoth (Kedochim ch 19.18) : « Lo tikom velo titor »/Tu ne te vengeras pas, ni de garderas rancune.

La Guemara (Yoma 23.) donne l’exemple d’un voisin de palier qui vient frapper à notre porte et nous demande de lui prêter notre marteau. Nous lui répondons gentiment que nous n’avons pas l’habitude (c’est une tradition familiale… lo ‘alénou) de prêter toute sorte d’objets et encore moins des outils. Le lendemain, la roue tourne et une des tuyauteries de la cuisine se trouve bouchée (peut-être justement à cause du fait que la veille j’ai manqué la mitsva de prêter…) : il faut absolument une clef à molette au plus vite. Un des enfants (qui ne sait pas ce qui s’est passé la veille…) frappe à la porte du voisin, car le père a honte de lui demander son aide… et cette fois c’est notre voisin qui répond d’une manière très « gentleman » avec un large sourire : « Tu vois, je prête l’outil à ton père, pas comme il ne me l’a pas fait hier ! » Conclusion sévère des Sages : ce voisin a enfreint la loi sinaïque de ne pas garder rancune (même s’il a prêté la clef à molette). Dans le cas plus compliqué où il aurait dit : « Non, je ne te prête pas comme ton père… », il aura transgressé l’interdit de ne pas se venger.

Le Séfer ha’Hinoukh (241-242) nous apprend le sens de ces deux Mitsvoth : « La racine de ces commandements est de nous faire savoir que ce qui se déroule dans nos vies, depuis le bien jusqu’au mauvais, a une cause qui provient du Ciel. Tout ce qui nous arrive avec nos voisins, amis et connaissances, n’existe que par la volonté de Hachem. Lorsqu’un homme nous fait du mal, lo ‘alénou, nous devons savoir que c’est Hachem qui a décrété la chose. Nécessairement on ne placera pas notre action ou notre pensée à tirer vengeance car la véritable cause du mal, qui nous arrive, est dû à nos fautes qui ont entrainées ce retour. Comme le soulignait le roi David (Chemouel 2.16.11) : « Laissez-le me maudire car c’est Hachem qui lui a dit d’agir ainsi ».

Ces paroles remarquables du Séfer ha’Hinoukh nous aiderons à mieux appréhender les événements de notre vie à savoir que c’est la Main de Hachem qui nous guide. Et même s’il y a eu des bévues et autres incompréhensions, il faut savoir que la Providence divine s’exerce et guide chacun de nos pas. Comme le disait rabbi Na’hmam Ben Feigue : « Ein yéouch ba’olam clall ! »/Il n’y a pas DU TOUT de désespoir dans le monde !

Le Sippour

Faire plaisir à nos chères épouses.

Le rav ‘Haïm Zaïde qui rapporte cette histoire véridique. Ce rav est parti quelques temps en Chine pour aller renforcer dans la Tora les communautés juives qui s’y trouvent ! A peine assis dans le jumbo, qu’une personne non-inconnue de lui s’assoit à ses côtés. En fait, il s’agit d’un riche homme d’affaires connu de Bené Brak qui partait lui aussi pour l’Extrême-Orient. Connaissant rav Zaide comme un grand orateur toujours à l’affût d’histoires véridiques, il décida de lui raconter sa petite histoire personnelle : « Vous me connaissez aujourd’hui comme un grand businessman mais sachez, rav, qu’au début de mon mariage, je n’avais pas le sou ! On habitait ma femme et moi à Ashdod et ma profession était chef-cuisinier. Seulement je naviguais d’un boulot à un autre, et la plupart du temps je restais à ne RIEN faire dans notre appartement ! La situation financière était donc difficile… Jusqu’au jour où mon épouse décida de passer le Chabbath chez mes beaux-parents dans le grand nord d’Israël dans la ville de Carmiel (pour les novices, il faut savoir qu’Ashdod est au sud tandis que Carmiel n’est pas très loin de Méron (rabbi Chim’on) dans le nord à près de 2h1/2 de route, quand il n’y a pas de bouchons). Donc de très bonne heure le vendredi matin voilà que nous partons direction mon beau-père et ma belle-mère. Arrivé à destination et après avoir déposé toutes les valises, voilà que ma femme ouvre les valises et c’est la catastrophe ! Ma femme pousse un gros soupir : « J’ai oublié mes chaussures grises à la maison ! » Ma première réaction était de me dire dans mon for intérieur qu’elle n’avait qu’à faire plus attention, ça lui apprendra ! Puis dans un deuxième temps, en voyant que ma femme était vraiment navrée de ne pas avoir la paire de chaussures qui allait si bien avec son tailleur de Chabbat, j’ai décidé l’incroyable : aller chercher les chaussures de ma femme, et, rav, sachez que d’une manière générale je ne suis pas le mari, aïe, aïe aïe… Seulement alors, je ne sais pas ce qui s’est passé, un vent de pureté m’a dit : « Vas-y, fais plaisir à ta femme! » J’ai donc repris la voiture en direction d’Ashdod sans dire un mot à mon épouse. C’est seulement en route, qu’elle m’appelle sur le portable en me demandant où je vais ? Je lui réponds : je pars chercher tes chaussures de Chabbath ! Ma femme au bout du fil n’y croit pas ! Elle est pleine de joie, presque des larmes de joies lui coulent (à ce que j’entends au bout du fil !). Vraiment, me dit-elle, tu es le mari le plus formidable qui puisse exister sur terre ! De mon côté j’arrive à la maison d’Ashdod, je vois les chaussures à leur endroit et je repars aussi tôt direction re-Carmiel ! Seulement à la sortie d’Ashdod je m’arrête pour prendre de l’essence. Là-bas un homme de fière allure me demande si j’ai une place pour lui en tremp (auto-stop). Je réponds par l’affirmative. Et voilà que je prends la route avec lui. Cet homme me demande qu’est-ce que je fais en direction du nord, je lui explique tout l’épisode des chaussures de ma femme. L’homme est bouche bée. Et après mes paroles il continue à me demander ce que je fais dans la vie. Je lui répondis que j’étais cuisinier, en attente de trouver un travail. De suite, mon auto-stoppeur me dit : « C’est un homme comme toi qu’il nous faut pour notre institution ! Je suis responsable d’une école religieuse d’apprentissage, et j’ai besoin d’un cuisinier. Donc dès ce dimanche, après Chabbath, tu es convié à venir dans notre établissement ». J’étais heureux comme tout. Après l’avoir conduit jusqu’à destination je poursuivis ma route jusqu’à Carmiel. Là-bas j’ai reçu un accueil royal de ma femme qui me dit : ‘De la même manière que tu m’as réjoui le cœur, Hachem te réjouira !’

Le lendemain dimanche, je me retrouve de bonne heure devant l’établissement de mon auto-stoppeur et je commence mon nouveau travail. Eh bien, sachez rav, que mes plats ont trouvé grâce aux yeux de tous les élèves. Plus encore, les parents m’ont appelé pour me féliciter des excellents repas. Au bout de deux semaines, d’autres établissements qui avaient eu vent de mes prouesses culinaires me demandèrent de leur préparer la nourriture pour leurs élèves. Petit à petit d’autres établissements s’ajoutèrent aux demandes… Mon petit atelier de cuisine d’Ashdod est devenu une très grosse boite de préparation de tous les plats pour la région. Aujourd’hui, sans vous mentir, je fournis plus de… 500 établissements sur tout Erets Israël. Du petit cuisto, au chômage, que j’étais je suis devenu une très grosse pointure dans le business. Pour tout vous dire, j’ai acheté une somptueuse VILLA à Bené Brak que je loue pour une fortune. Et je me rends en Chine pour m’approvisionner. Et TOUT CELA, je le dois à ma femme. Comme nous dit déjà le Talmud écrit il y a 2.000 ans : « Rava disait : ‘Honorez vos femmes afin que vous vous enrichissiez !' » Fin du véritable sippour.

Et pour nous, qui n’avons pas la chance de passer le Chabbath dans le grand nord du pays avec les beaux-parents et tout le reste, on réfléchira de quelles manières on fera plaisir à nos vertueuses épouses. Chacun mettra un peu du sien pour réjouir le cœur de son épouse… (On sera très content d’écouter de nos lecteurs les bonnes idées que cette histoire à suscitées).

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold 00972 055 677 87 47 – e-mail:dbgo36@gmail.com

Une berakha de bonne santé et de réussite à Alain Lisbonna (Raanana)

Et toujours une belle demeure est mise à la disposition pour celui qui veut passer un magnifique séjour à Yavniel à 10 min en voiture du tombeau de rabbi Méir Ba’al Haness et du lac de Tibériade.

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