Cette annonce fait suite à la démission du vice-président de l’université après de nombreuses polémiques.
Le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste a déclaré mardi 6 mai 2025 que des propos «très graves» sur le Hezbollah libanais attribués à un vice-président de l’Université Lyon 2 avaient été signalés à la justice. Willy Beauvallet-Haddad, qui reste maître de conférences en sciences politiques, avait annoncé lundi à ses collègues sa démission de la vice-présidence pour «faire baisser la pression très forte» qui pèse sur l’établissement.
Sur X, Willy Beauvallet-Haddad a reposté plusieurs messages de soutien au peuple palestinien, mais son compte Facebook n’est plus accessible. Le syndicat étudiant de droite UNI a reproduit une capture d’écran d’un message attribué au chercheur, dans lequel Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne en septembre 2024, est décrit comme «une figure fraternelle» qui a rejoint «le panthéon (…) des grands personnages de l’Histoire».
«C’est à la justice de travailler»
Pour rappel, le Hezbollah libanais pro-iranien et allié du Hamas palestinien est considéré comme une organisation terroriste par Israël et les États-Unis. Sa branche armée l’est aussi par l’Union européenne. «Je suis profondément choqué et je ne vois pas comment on peut être vice-président d’une université quand on écrit des choses pareilles», a commenté Philippe Baptiste. «Je prends acte du fait qu’il a déposé sa démission, évidemment ça n’interrompt rien pour autant», a-t-il poursuivi, en concluant que «c’est à la justice de travailler». Le parquet de Lyon n’a pas encore fait savoir s’il avait bien reçu ce signalement. Quant à Willy Beauvallet-Haddad et à l’université, ils n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Une autre enquête a été ouverte sur des menaces de mort adressées à la présidente de Lyon 2, Isabelle von Bueltzingsloewen, après une interview dans laquelle elle dénonçait des «faits intolérables» mais aussi les «paroles complotistes» de Fabrice Balanche qui a évoqué dans de nombreux médias «l’islamo-gauchisme» en vigueur selon lui à Lyon 2.