Omer Wenkert révèle des détails choquants sur sa captivité

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505 jours en enfer souterrain

Libéré après 505 jours de captivité dans des conditions inhumaines, Omer Wenkert a livré un témoignage glaçant lors d’une conférence à Eilat. Il y a détaillé les traitements cruels, l’isolement, la faim délibérée et l’humiliation infligés par ses ravisseurs, au cœur du réseau souterrain du Hamas à Gaza.

Enfermement, privation et maltraitance psychologique : ces trois mots résument une expérience insoutenable vécue pendant plus de seize mois. Omer Wenkert, enlevé en octobre 2022, a évoqué pour la première fois publiquement la réalité de sa détention, devant un auditoire bouleversé.

« L’un d’eux m’a aspergé le visage avec un spray anti-insectes, les yeux ouverts. Il s’est assuré que tout ce que je touchais soit recouvert du produit », a raconté Omer, décrivant un épisode particulièrement cruel.

Un couloir exigu et l’effacement du temps
Pendant près de 420 jours, il a été maintenu dans un couloir de 90 centimètres de large, long de quelques mètres à peine. Il dormait à même un petit matelas contre le mur, utilisait une fosse pour ses besoins et ne se lavait que tous les 50 jours grâce à une simple bouteille d’eau. Une vraie douche ne lui a été accordée qu’après plus de neuf mois.

Privé de lumière naturelle, il a vécu « hors du temps », ses geôliers répétant que « le temps n’existe pas sous terre ». Ce brouillage temporel s’ajoutait à la torture mentale : une pièce exiguë, aucune information de l’extérieur, et des visites aléatoires d’hommes armés qui contrôlaient chaque détail de sa vie.

 

Une alimentation délibérément carencée
La faim n’était pas une conséquence du chaos ambiant, mais bien une méthode utilisée pour le briser. Wenkert affirme qu’il y a eu des semaines sans la moindre nourriture, « même pas une pita ». Lorsqu’il recevait quelque chose, c’était du pain blanc, du riz ou des fèves. Aucun apport nutritionnel complet, « uniquement des glucides vides », dit-il. Il se souvient avoir mangé autre chose que du pain ou du riz à peine deux fois en 505 jours.

« La situation a empiré avec l’entrée de Tsahal à Rafah. C’est à ce moment-là que la famine est devenue volontaire », explique-t-il.

Une présence humaine salvatrice, malgré l’exiguïté
Ce n’est qu’au bout de 50 jours qu’il a été rejoint par deux autres otages, Guy Gilboa-Dalal et Eviatar David. Leur présence a été un tournant psychologique pour Omer, bien que les conditions matérielles se soient encore dégradées : à trois dans un espace minuscule, partageant les rations et supportant une promiscuité étouffante.

Malgré cela, il confie que les mauvais traitements ont temporairement cessé. Mais les privations, l’angoisse et la chaleur souterraine restaient omniprésentes. « On ne sentait ni l’hiver ni l’été. Il n’y avait pas d’air. Respirer devenait difficile. »

Un reflet insupportable

 

Lorsqu’il a enfin pu se voir dans un miroir en pied, il a compris l’ampleur des dommages physiques. « J’étais si maigre que je ne voulais pas que mes parents me voient ainsi. Je n’ai pas pu choisir un t-shirt à l’hôpital, par honte. » À sa libération, il était méconnaissable. Sa mère, présente lors de la conférence, a raconté que « la pâleur de son visage disait tout. Ce qu’on a vu dans ses yeux et sur son corps était la preuve de l’humiliation subie ».

Le président américain de l’époque, Donald Trump, avait lui-même déclaré que les otages libérés « ressemblaient à des survivants de l’Holocauste ».

Une mémoire vive du calvaire
Même après sa libération, Omer continue de porter le poids de son enfermement. Il se souvient de chaque détail : les douches rares, les vêtements changés à peine quatre fois en 300 jours, les insecticides utilisés comme armes de torture, les longues heures de marche entre deux murs pour tuer le temps, et les silences pesants de ses ravisseurs.

Aujourd’hui encore, 58 otages restent entre les mains du Hamas, dont ses compagnons d’infortune Guy Gilboa-Dalal et Eviatar David. Le témoignage d’Omer Wenkert, profondément marquant, rappelle la détresse humaine qui perdure au-delà des considérations géopolitiques.

 

Jforum.fr

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