Malgré l’appel du président américain Donald Trump à annuler immédiatement le procès de Netanyahou, la classe politique israélienne exprime un malaise face à cette tentative d’ingérence dans les affaires internes du pays. Le député Sim’ha Rothman appelle plutôt le président israélien Yits’hak Herzog à intervenir et à accorder une grâce au Premier ministre pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « procès embarrassant ».
JDN
Dans ses déclarations, Rothman reconnaît que Trump a raison sur le fond, soulignant les dysfonctionnements du système judiciaire israélien, mais insiste : « Ce n’est pas au président des États-Unis de s’immiscer dans les procédures judiciaires d’un État souverain. »
Il affirme en revanche que le président de l’État d’Israël détient le pouvoir légal de mettre fin à cette affaire par voie de grâce. Selon lui, les accusations contre Netanyahou sont le résultat d’une instrumentalisation politique par des opposants idéologiques qui ne comprennent pas pourquoi ils perdent les élections.
« La justice israélienne souffre de nombreux défauts. Le procès Netanyahou en est un exemple flagrant, avec des dossiers montés de toutes pièces et une poursuite judiciaire détachée de la réalité, en plein temps de guerre. »
Trump non – Herzog oui : Rothman déclare que c’est au président Herzog d’agir, ou, à défaut, à la Knesset. Il insiste sur le fait que la conduite de ce procès dégrade l’image d’Israël en la ramenant au rang de « république bananière », malgré sa puissance technologique, militaire et économique.
Il accuse aussi la justice israélienne de piétiner les droits des accusés, de prolonger indéfiniment les procédures pénales, et de refuser la transparence, ce qui crée une atmosphère délétère pour la démocratie.
« La Tora nous commande de poursuivre la justice — mais cela doit se faire conformément aux principes de justice. »
D’autres personnalités politiques de la droite ont réagi :
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Shlomo Karhi : « J’aimerais voir Netanyahou continuer à battre le parquet politique, mais cette mascarade coûte cher à la sécurité nationale. »
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Itamar Ben Gvir (ministre de la Sécurité nationale) : « Israël est un État souverain, mais Trump a tout à fait raison : il est temps d’annuler ce procès absurde orchestré par le deep state. Une réforme urgente du système judiciaire est indispensable. »
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Avi Maoz : « Dans un État normal, une justice apolitique n’aurait jamais autorisé une telle procédure, surtout après le massacre de Sim’hath Tora. Israël n’est pas un État satellite de l’Amérique, mais un pays souverain. »
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Ami’hai Eliyahou (ministre) : « Le harcèlement judiciaire contre le Premier ministre doit cesser immédiatement ! Ce procès, en pleine guerre, est un sabotage dangereux contre la sécurité d’Israël. »
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Miki Zohar (ministre) : « Le président Trump a raison – il est temps d’annuler le procès ! Il exprime ce que beaucoup d’Israéliens ressentent, surtout en ces jours historiques. »
Il ajoute que l’héritage de Netanyahou sera celui d’un leader qui a sauvé Israël d’un danger existentiel, et que cette persécution judiciaire doit cesser sans délai.
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Orit Struk (ministre) dans une interview : « L’opposition sait ce que Netanyahou a accompli. Elle devrait demander qu’il soit dispensé de ce procès au moins durant l’état d’urgence. Trump ne va pas imposer de sanctions judiciaires ici – Israël est un pays libre. »
Dans l’opposition :
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Yair Lapid (chef de l’opposition) a réagi sur Ynet : « Nous avons de la reconnaissance envers Trump, mais comme l’a dit Rothman, il n’a pas à s’immiscer dans les procédures d’une démocratie indépendante. »
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Rothman lui a répondu en l’appelant à signer ensemble une lettre à Herzog pour exiger l’arrêt du procès, ou à soutenir une proposition de loi en ce sens.
Enfin, Naama Lazimi (députée travailliste) a critiqué sévèrement Netanyahou : « S’il était vraiment « innocent », il n’aurait pas besoin de recruter Trump pour faire annuler son procès. Cela montre à quel point un seul homme peut prendre un pays entier en otage pour échapper à la justice. »
« Libérons la démocratie israélienne de cette emprise. La corruption d’un seul ne doit pas détruire toute la société. Assez ! »