Parachath Terouma : permettre à chaque enfant de s’élever (par le rabbi de Kalov)

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« Les chérubins déployaient leurs ailes vers le haut (Chemoth 25,20).

Après la Révolution française en 1789, Napoléon instaura un climat de liberté et de démocratie, qui s’étendit dans tous les pays occidentaux. Il y a environ 50 ans, ce vent de liberté a commencé à souffler massivement, jusqu’au point où toutes les passions sont devenues permises en public. Dans cette perspective, chacun est devenu libre de décider de se laisser entraîner autant qu’il le veut, en se mettant lui-même des limites. De plus, on a fait tomber toutes les barrières entre hommes et femmes existant jusque-là. L’humanité s’est dégradée au point de devenir un peuple imitant la conduite des animaux, en prétendant qu’il ne faut pas contredire les instincts bestiaux de chacun.

Ces torts découlant de cette nouvelle liberté imprègnent à notre époque le domaine de l’éducation des enfants. Je peux témoigner qu’un grand nombre d’élèves des écoles laïques consomment des drogues. La violence est devenue incontrôlable et empire de jour en jour. De plus, les jeunes gens sont penchés une bonne partie de la journée sur les outils technologiques sans filtre, qui poussent à l’idolâtrie, aux relations interdites et aux meurtres.

Cette tendance est issue de l’idée erronée de la liberté : il faut permettre à chaque enfant de faire ses propres choix de vie, l’expérience et le sens pratique des adultes ne peuvent inciter les jeunes gens à abandonner leurs désirs, même s’ils s’opposent au sens commun. Dans cette optique, on présente à ces jeunes enfants, pas encore dotés d’intelligence, diverses idéologies qui troublent leur esprit, et ils grandissent dans cette atmosphère d’instabilité.

Malheureusement, cet état d’esprit est également répandu chez une partie des Juifs dont les enfants sont élevés dans des établissements laïcs et mixtes. Récemment, même des parents dont les enfants étudient dans des structures de Tora estiment qu’il faut permettre aux enfants toutes sortes de lectures, ainsi que les laisser faire des recherches sur Internet autant qu’ils le désirent, dans le but qu’ils développent un « esprit ouvert. »

Mais ils doivent savoir que la réalité prouve que ces parents n’écoutent pas les rabbanim en élevant leurs enfants dans cette voie. Certains d’entre eux se dégradent terriblement, et les parents voient leurs enfants s’éloigner d’eux et commettre l’irréparable.

Nos Sages ont appris de la Tora que l’aspiration au matérialisme répond à une règle : « Celui qui contrôle ses passions est rassasié, et celui qui les nourrit est affamé », lorsqu’on essaie de satisfaire un désir, cela éveille un désir incontrôlable de le poursuivre encore plus, sans réfléchir aux conséquences désastreuses d’une telle conduite.

En conséquence, chaque Juif doit réfléchir à l’idée que D’ a créé l’homme en lui offrant la possibilité de choisir entre le bien et le mal ; Il lui a conféré la sagesse, le discernement et l’intelligence, et au final, son esprit doit dominer son cœur : la faculté de l’âme doit l’emporter sur les désirs du corps ; chacune de ses actions doit être conforme à la volonté divine. La tête doit dominer tous les membres du corps, grâce à l’intelligence qu’elle abrite : si l’homme se conduit décemment, et non au gré des passions, il aura droit à une bonne vie dans ce monde-ci et dans le monde à venir.

Cette différence interne entre l’homme et l’animal se remarque dans la différence d’apparence entre l’homme et l’animal : l’homme marche à la verticale, la tête en haut, tandis que l’animal avance avec la tête en bas. Ainsi, l’homme se différencie de l’animal : chez l’homme, l’esprit et l’intelligence peuvent dominer le cœur ; si l’homme, dans son cœur, aspire à des choses interdites, il peut grâce à sa faculté intellectuelle, plier ses désirs. Ainsi, il pourra jouer son rôle dans le monde et accéder à une satisfaction et une joie de vivre authentique et éternelle. En revanche, la tête de l’animal se trouve sous son corps et son seul but est de chercher de la nourriture pour satisfaire sa faim.

Pour revenir à notre paracha et au thème des chérubins, dont l’aspect ressemblait à des bébés : on les faisait entrer dans le saint des saints, et ils étaient placés sur l’arche sainte où étaient déposés le Séfer Tora et les Tables de la Loi. Tout ceci vient nous enseigner par allusion que les Juifs doivent inscrire leurs enfants dans des écoles conformes à l’esprit de la Torah.

Ainsi, les chérubins déployaient leurs ailes vers le haut, pour indiquer la direction dans laquelle les enfants doivent être éduqués : non pas vers le bas, vers les tendances animales, mais il faut aspirer à s’élever toujours plus haut. Les chérubins arboraient un air joyeux selon le Zohar, pour indiquer que lorsque nos enfants étudient dans des écoles toraniques, nous avons le privilège de discerner en eux une joie pure et éternelle.

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