Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé ce jeudi soir sa décision de nommer le général de division David Zini au poste de chef du Shin Bet (le service de sécurité intérieure israélien).
Zini, résident du moshav Keshet sur le plateau du Golan, est marié à Naomi et père de 11 enfants.
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Il a occupé de nombreux postes opérationnels et de commandement dans Tsahal, notamment en tant que combattant de l’unité d’élite Sayeret Matkal, commandant du bataillon 51 de la brigade Golani, commandant de l’unité Egoz, commandant de la brigade Alexandroni, fondateur de la brigade des commandos, commandant de la division des formations et de l’entraînement, ainsi que commandant du corps d’état-major général.
En mars 2023, le général Zini a rédigé un rapport pour le commandant de la division de Gaza sur la manière dont la division se préparait à des événements complexes et inattendus, notamment à une incursion surprise. Dans ses conclusions, il écrivait qu’il était possible de mener une telle attaque dans presque tous les secteurs.
Au cours de l’année écoulée, il a été chargé par Tsahal de la question de la conscription des Juifs orthodoxes, dirigeant ce dossier ainsi que la création de la brigade « ‘Hachmonaïm ». À ce titre, il a rencontré de nombreux rabbins influents du monde orthodoxe.
Le Premier ministre a également informé le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, de sa décision.
Il s’agit du premier candidat extérieur à être nommé à la tête du Shin Bet depuis Ami Ayalon en 1996.
La conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, a critiqué cette annonce, déclarant : « Le Premier ministre a agi à l’encontre des recommandations juridiques. Il existe de fortes suspicions de conflit d’intérêts, ce qui entache le processus de nomination. »
Netanyahou a pris cette décision malgré l’avertissement de la conseillère juridique la veille, lui signalant qu’il ne pouvait pas procéder à cette nomination en raison de son conflit d’intérêts.
« La Cour suprême a statué que le Premier ministre se trouve en situation de conflit d’intérêts. Il doit donc s’abstenir de toute action relative à la nomination du nouveau chef du Shin Bet jusqu’à l’élaboration de directives juridiques assurant la régularité du processus. Ces directives seront formulées dans les prochains jours. »
Le commentateur politique Amit Segal a écrit : « Si Netanyahou est en conflit d’intérêts dans l’affaire ‘QatarGate’, un conseil juridique apolitique aurait dû limiter au minimum les atteintes – par exemple, stipuler que le futur chef du Shin Bet n’intervienne pas dans cette affaire, et que les compétences y afférentes soient déléguées. La rapidité inhabituelle avec laquelle la conseillère s’est empressée d’interdire toute la nomination, tout en préparant un document rigide, laisse soupçonner que le but n’est pas l’intégrité du processus, mais d’entraver la capacité du gouvernement à nommer un haut fonctionnaire, puis un chef du Shin Bet, et par la suite toute autre nomination. »
À l’inverse, des membres du gouvernement ont salué la nomination. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir : « Je félicite le Premier ministre pour la nomination du général David Zini comme chef du Shin Bet. Le général Zini est un officier offensif et un combattant courageux. Selon la loi, la nomination du chef du Shin Bet relève uniquement du Premier ministre – et il a bien fait d’exercer cette autorité en désignant une personne des plus compétentes. »
Le ministre de la Justice, Yariv Levin : « Je salue la décision courageuse, nécessaire et vitale du Premier ministre Benyamin Netanyahou de nommer le général Zini au poste de chef du Shin Bet. C’est l’homme qu’il faut au moment où il le faut, et cette décision rétablit enfin l’ordre démocratique légitime. »
Bezalel Smotrich, ministre des Finances et président du parti Sionisme religieux : « Je félicite le Premier ministre pour une nomination professionnelle et adéquate. Le général Zini est un officier de valeur, offensif, entreprenant et créatif. C’est l’homme idéal pour redresser le service de sécurité intérieure et le faire avancer dans une période critique pour la sécurité d’Israël. Le Premier ministre a pris ce soir une décision de leadership majeure : gouverner selon la loi et agir avec responsabilité, sans crainte, pour la sécurité d’Israël. »
De son côté, le président du parti de l’Union nationale, Benny Gantz, a vivement critiqué la nomination : « Le Premier ministre a franchi une nouvelle ligne rouge ce soir en ignorant l’avis de la conseillère juridique dans la nomination du chef du Shin Bet. Comme je l’ai dit lors de l’annonce précédente : plus l’enquête s’approfondit, plus il tente de la saboter. Netanyahou sape à nouveau l’état de droit et nous entraîne vers une collision constitutionnelle, au détriment de la sécurité d’Israël. Indépendamment du mérite du général Zini et de ses compétences, si cette nomination a été faite sans coordination avec le chef d’état-major, cela constitue une atteinte sérieuse aux structures de sécurité et à leurs mécanismes. »
