Ces déclarations font suite à un rapport publié par l’ONU, dans lequel certaines entreprises technologiques, dont Google et sa maison mère Alphabet, sont accusées de tirer profit de la guerre à Gaza. Le document, rédigé par Francesca Albanese, rapporteuse spéciale pour les territoires palestiniens occupés, affirme que Google, via son partenariat technologique avec Israël, serait indirectement complice d’un « génocide ». Le rapport vise en particulier le Projet Nimbus, un contrat signé en 2021 entre Google, Amazon et l’État d’Israël, fournissant des services cloud et des outils d’intelligence artificielle à l’armée israélienne.
Ces remarques ont suscité des réactions contrastées parmi les employés. Certains se sont dits choqués par la fermeté de ses propos, tandis que d’autres ont exprimé leur accord ou leur incompréhension. Le forum en question, intitulé « GDM Hot Goss », est un espace de discussion en ligne réservé à environ 2 500 collaborateurs, principalement des ingénieurs et chercheurs en IA.
La publication du rapport de l’ONU a ravivé les tensions déjà existantes au sein de Google, où plusieurs employés s’étaient élevés ces derniers mois contre la collaboration de l’entreprise avec l’armée israélienne. Ces protestations se sont intensifiées après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a causé la mort de 1 200 personnes et entraîné la prise en otage de plus de 250 individus. À la suite de ces événements, Google a poursuivi ses engagements contractuels avec Israël, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Francesca Albanese, auteure du rapport controversé, est une figure régulièrement critiquée par les États-Unis et plusieurs ONG pour ses prises de position jugées partiales à l’égard d’Israël. Washington a officiellement demandé sa destitution, la jugeant « inapte » à exercer ses fonctions en raison de propos antisémites présumés.
Cette affaire soulève des interrogations sur l’équilibre délicat entre responsabilité éthique, engagement technologique et liberté d’expression dans les entreprises de la Silicon Valley. Elle met aussi en lumière la complexité croissante des enjeux géopolitiques liés à la technologie et aux partenariats stratégiques que nouent les géants du numérique.
Dans ce contexte, le débat sur la neutralité des plateformes numériques, l’usage militaire de l’IA et la responsabilité morale des entreprises reste plus que jamais d’actualité.