Pretoria accuse Israël de « déplacements forcés » de Gazaouis

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Le gouvernement sud-africain a annoncé lundi soir qu’il ne souhaitait plus accueillir de vols transportant des Palestiniens depuis Gaza. Cette décision intervient après l’arrivée jeudi dernier d’un appareil transportant 153 Gazaouis qui a déclenché une vive polémique.

Le ministre des Affaires étrangères Ronald Lamola (notre photo) a vertement dénoncé cette opération, y voyant une tentative de « purger Gaza et la Cisjordanie de leurs populations palestiniennes ». L’avion en question avait décollé de Gaza et fait escale au Kenya avant d’atterrir en Afrique du Sud.

À leur arrivée, les passagers ont été bloqués à bord pendant plus de dix heures, les autorités sud-africaines leur refusant initialement l’entrée sur le territoire en raison de l’absence des autorisations nécessaires. Les voyageurs ont finalement été autorisés à débarquer.

L’ambassade palestinienne en Afrique du Sud a vivement réagi, affirmant que ces Gazaouis étaient arrivés « sans préavis ni coordination ». Dans un communiqué, la représentation diplomatique a accusé « une organisation frauduleuse et non enregistrée » d’avoir « exploité la détresse des habitants de Gaza et de les avoir trompés ».

Le ministre Lamola a annoncé l’ouverture d’une enquête sur cet incident qu’il qualifie de « suspect », estimant qu’il pourrait s’inscrire dans une stratégie plus vaste de déplacement forcé des Palestiniens. Pour rappel, l’Afrique du Sud, qui ne cesse de dénoncer le sort réservé aux Gazaouis, est à l’origine de la plainte contre Israël pour génocide déposée devant la CPI.

Les circonstances de ce vol ne sont pas totalement élucidées. Selon l’agence Reuters, certains Palestiniens auraient déboursé jusqu’à 2 000 dollars pour obtenir un billet. Le New York Times révèle que l’organisation à l’origine de ces vols contactait directement des candidats au départ et exigeait des paiements en cryptomonnaie. D’après le quotidien israélien Haaretz, un Israélo-Slovène se trouverait derrière l’organisation opérante qui aurait été chargée par la Direction des migrations volontaires, rattachée au ministère israélien de la Défense, de coordonner les départs avec Tsahal.

De son côté, l’armée israélienne a précisé que le vol avait été autorisé après qu’un pays tiers ait accepté d’accueillir les passagers. Un porte-parole du gouvernement israélien a indiqué à Reuters que les Gazaouis seraient libres de rentrer chez eux s’ils le souhaitaient.

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