Le 7 octobre 2023, l’offensive brutale du Hamas contre Israël, baptisée « Al-Aqsa Flood », avait d’abord été saluée dans plusieurs cercles pro-iranien. Toutefois, un journal iranien réputé proche du pouvoir – géré sous l’égide de l’entourage du guide suprême Ali Khamenei – a publié une tribune audacieuse affirmant que cette opération était une « erreur » et une « faute stratégique ». Cette volte-face apparente dans le discours officiel révèle l’ampleur des conséquences géopolitiques subies par l’Axe de la Résistance suite à cette attaque.
Ce revirement n’est pas anodin : il traduit une tension nouvelle entre la rhétorique militante et les réalités du terrain. Jusqu’à récemment, les hautes autorités iraniennes réclamaient la glorification de l’opération, la présentant comme une révolution dans l’équilibre des forces. Mais dans ce nouvel éclairage, l’accent est mis sur les dégâts politiques plutôt que les victoires symboliques. La fracture interne dans le discours officiel pourrait signifier que Téhéran commence à mesurer les coûts — humains, diplomatiques, militaires — d’une stratégie fondée sur ses groupes proxies.
Un report du Times of Israel note qu’après des années d’appui inconditionnel, le régime iranien traverse un moment délicat, avec des limites tangibles à ses ambitions régionales. Le retrait partiel de la Syrie de l’orbite iranienne est interprété comme un signal fort : même un allié traditionnel devient moins réceptif à la pression iranienne. De plus, certaines frappes israéliennes contre des infrastructures liées à l’Iran, notamment en Syrie et au Liban, ont sapé les capacités logistiques et le moral des forces proxies.
L’analyse d’observateurs souligne que le régime iranien pourrait désormais adopter une posture défensive. Plutôt que d’avancer ses positions, il pourrait chercher à consolider les lignes déjà acquises, réévaluer la viabilité de ses réseaux de soutien, ou reconstituer son arsenal à l’abri des projecteurs. Ce repositionnement est d’autant plus impératif que les sanctions économiques et la surveillance internationale limitent ses marges de manœuvre.
Israël, confronté à des menaces multiples, a démontré sa capacité non seulement à réagir militairement, mais aussi à exploiter les contradictions de ses ennemis. La critique interne en Iran quant à l’attaque du 7 octobre montre que le pays le plus démocratique du Moyen-Orient ne se contente pas de repousser les agressions : il influence le débat stratégique de ses adversaires. En fin de compte, cette remise en question publique renforce la légitimité d’Israël à défendre sa souveraineté, à exiger la responsabilité des agresseurs et à faire valoir que l’hostilité permanente ne paie pas.
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