Fumée blanche au Vatican : Léo XIV a été élu, premier pape américain de l’histoire

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Les 133 cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine ont élu un nouveau chef pour le monde catholique, environ trois semaines après le décès de François : Robert Prevost (notre illustration), premier pape originaire des États-Unis, portera désormais le nom de Léo XIV. Son élection, la 267e dans l’histoire de la papauté, a eu lieu le deuxième jour du conclave, après plusieurs tours de scrutin sans décision. Suite à la proclamation traditionnelle « Habemus Papam ! », il est apparu devant la foule et a prononcé son premier discours.

Ynet

Un nouveau pape : Léo XIV. Le collège des cardinaux s’est réuni ce jeudi dans la chapelle Sixtine du Vatican pour élire le successeur du pape François, décédé il y a trois semaines. Aujourd’hui, lors du deuxième jour de ce rassemblement aux origines antiques et empreint de mystère appelé conclave, les 133 cardinaux ont réussi à élire le nouveau pape, le 267e de l’histoire. Cela après trois votes, dont un hier et deux aujourd’hui, qui n’avaient pas abouti.

Environ une heure après l’annonce de l’élection, l’identité du nouveau pape a été révélée : Robert Francis Prevost, 69 ans, originaire de Chicago, deviendra le premier pape américain de l’histoire et portera le nom de Léo XIV. Après la proclamation rituelle « Habemus Papam ! » des cardinaux, il est apparu au balcon de la célèbre basilique St-Pierre, jouxtant la chapelle Sixtine, et a adressé son premier discours et la bénédiction Urbi et Orbi (« à la ville et au monde ») aux fidèles rassemblés.

« Que la paix soit avec vous », a déclaré Léo XIV au début de son discours, salué par des dizaines de milliers de fidèles place St-Pierre. Il a remercié les cardinaux pour leur confiance et a lancé un message d’unité : « Ensemble, nous devons nous efforcer d’être une Église qui bâtit des ponts, qui crée le dialogue et qui est ouverte à tous ceux qui ont besoin de nous. » Il a appelé les fidèles à « avancer sans peur, unis, main dans la main avec D’ – et les uns avec les autres. »

Dans son discours, Léo XIV a rendu hommage à son prédécesseur François, réaffirmant l’importance de maintenir le lien entre l’Église et le monde moderne, et de toujours rechercher la paix, la charité et la proximité avec les personnes – en particulier celles qui souffrent. Le premier pape américain a prononcé son discours en italien, avec quelques passages en espagnol, mais pas un mot en anglais.

Les premières réactions mondiales :
Le président des États-Unis Donald Trump a salué l’élection du premier pape américain : « Quelle émotion et quel immense honneur pour notre pays. J’ai hâte de rencontrer le pape Léo XIV. Ce sera un moment très important. »

Le président israélien Isaac Herzog a également félicité le nouveau souverain pontife : « Je félicite le cardinal Robert Francis Prevost, désormais le pape Léo XIV, pour son élection en tant que premier pape américain. Je lui adresse mes bénédictions depuis la ville sainte de Jérusalem. Nous espérons approfondir les relations entre l’État d’Israël et le Vatican, et renforcer le lien entre Juifs et Chrétiens en Terre sainte et dans le monde. »

Herzog a ajouté : « Que votre pontificat soit une ère de construction de ponts et de compréhension entre toutes les religions et les peuples. Puissions-nous voir le retour immédiat et en toute sécurité de tous les otages encore détenus à Gaza, et le début d’une nouvelle ère de paix dans notre région et dans le monde entier. »

Léo XIV est le premier pape issu de l’ordre augustinien, fondé sur les enseignements de st Augustin. Il a été ordonné prêtre en 1982, puis envoyé au Pérou par l’Église trois ans plus tard, pays où il a vécu de nombreuses années et dont il possède également la nationalité. De 2015 à 2023, il fut évêque de Chiclayo.

En 2023, le pape François l’a convoqué à Rome pour diriger la congrégation vaticane chargée de la sélection des évêques catholiques dans le monde. Cette même année, il fut nommé archevêque, puis créé cardinal l’année suivante. Avant le conclave, il n’était pas considéré comme un favori – son élection est donc une surprise.

Les scrutins précédents n’ayant pas permis d’atteindre la majorité des deux tiers requise pour élire un pape, la chapelle Sixtine avait émis de la fumée noire. Ce soir, la décision a été prise : fumée blanche au-dessus du Vatican, les cloches de la place St-Pierre ont sonné, et la foule rassemblée a éclaté de joie en scandant : « Vive le pape ! » Léo XIV est le quatrième des six derniers papes (dont François) à avoir été élu dès le deuxième jour de conclave.

L’élection du nouveau pape pourrait orienter profondément l’avenir de l’Église, sur fond de tensions entre les conservateurs – lassés des réformes libérales de François – et ceux qui souhaitent poursuivre son œuvre. Le collège électoral actuel est le plus diversifié de l’histoire, avec des cardinaux issus de 71 pays, contre 48 lors du conclave précédent en 2013. François avait veillé à nommer des cardinaux issus de régions du monde jusque-là sous-représentées, dans l’objectif de renforcer l’universalité de l’Église.

Le conclave s’est tenu en isolement complet, sans contact avec le monde extérieur afin d’éviter toute influence. Les cardinaux n’étaient pas autorisés à utiliser ni téléphones, ni Internet, ni journaux, ni télévision.

Le mot « conclave » vient du latin cum clave – « avec clé » – car jadis les cardinaux étaient physiquement enfermés dans la chapelle Sixtine jusqu’à ce qu’un pape soit élu. Aujourd’hui, ils logent à proximité, et cette fois, du fait de leur nombre important, ils ont été répartis entre deux résidences. Là encore, des règles strictes étaient imposées : selon certaines sources, même les fenêtres étaient verrouillées et les volets fermés.

Le vote était strictement secret : chaque cardinal inscrivait le nom de son candidat sur un bulletin, qu’il déposait ensuite dans une coupe en argent et en or.

Bien que les scrutins officiels aient commencé seulement hier, la bataille pour la tête de l’Église catholique avait commencé dès l’annonce du décès de François – et plus encore lors de ses funérailles massives fin avril. Ces derniers jours, les cardinaux du monde entier s’étaient réunis à huis clos pour apprendre à se connaître et discuter des grandes questions de l’Église. Ces réunions comprenaient aussi les cardinaux de plus de 80 ans, qui ne sont pas autorisés à voter, mais peuvent participer aux débats.

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