Les sanctions imposées par le président américain Donald Trump à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye perturbent gravement son activité. Six hauts responsables ont déjà quitté la Cour, craignant les conséquences de ces sanctions, et les comptes e-mail et bancaires du procureur Karim Khan ont été bloqués.
Ynet
Le procureur en chef de la CPI, Karim Khan, a perdu l’accès à sa messagerie électronique et ses comptes bancaires ont été gelés à la suite des sanctions imposées par Trump en février dernier. Ces mesures ont été prises après que les juges de la Cour ont émis, en novembre, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et l’ex-ministre de la Défense Yoav Galant. Selon l’agence de presse Associated Press, ces sanctions créent des entraves sans précédent au fonctionnement de la Cour.
Des employés américains de la CPI ont été avertis que s’ils se rendaient aux États-Unis, ils risquaient d’être arrêtés. Six hauts responsables ont déjà démissionné en raison des craintes liées aux sanctions. Plusieurs ONG ont cessé de collaborer avec la Cour, certaines allant jusqu’à refuser de répondre aux sollicitations de ses équipes.
Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux obstacles rencontrés par l’institution, selon des entretiens avec des responsables actuels et anciens de la CPI, des avocats internationaux et des militants des droits humains. “Ces sanctions empêchent les victimes d’avoir accès à la justice”, a déclaré Liz Evenson, directrice du programme de justice internationale chez Human Rights Watch.
Trump, rappelons-le, a imposé ces sanctions après que les juges de la CPI ont émis les mandats contre Netanyahou et Galant.
Les juges ont estimé qu’il existait des raisons de croire que les deux responsables israéliens avaient commis des crimes de guerre en restreignant l’aide humanitaire et en visant délibérément des civils dans le cadre de l’offensive d’Israël contre le Hamas à Gaza — des accusations que les autorités israéliennes nient fermement.
Des employés et partenaires de la CPI affirment que les sanctions rendent l’accomplissement de tâches de base de plus en plus difficile, sans parler de la quête de justice pour les victimes de crimes de guerre ou de génocide.
La présidente de la CPI, la juge Tomoko Akane, a déclaré en février que ces sanctions constituaient “une attaque grave contre les États membres de la Cour, contre l’état de droit fondé sur l’ordre international, et contre des millions de victimes.”