Deux semaines après sa libération, Idan Alexander, ancien otage israélien détenu à Gaza, commence à briser le silence sur son expérience. Dans un témoignage poignant livré lors d’une rencontre avec l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant, Idan a révélé les conditions extrêmes dans lesquelles il a survécu pendant de longs mois, transporté de cache en cache, souvent au péril de sa vie.
Le récit d’Idan Alexander donne un aperçu saisissant de la vie d’otage sous le joug du Hamas. Il décrit une existence marquée par la peur, l’instabilité et les privations. Transféré à de nombreuses reprises entre des appartements, des mosquées, des tunnels et même des ruelles en pleine nuit, il a survécu dans un état d’alerte permanent. « Une fois, nous n’avions pas le temps de bouger et avons dormi dans la rue sans être repérés », confie-t-il.
Selon ses proches, Idan a perdu près de 20 kilos pendant sa détention. Il a été contraint de boire de l’eau de mer, de consommer du pain souillé, et de résister à des températures extrêmes, notamment dans les tunnels de Gaza où la chaleur estivale faisait exploser les boîtes de conserve.
Durant cette année de captivité, Idan a été déplacé dans des lieux variés et parfois improbables : écoles, tentes de déplacés, maisons fortifiées, et même marchés bondés. Lors d’un transfert particulièrement risqué, il a été dissimulé dans une charrette tirée par un âne, escorté par un terroriste déguisé en femme, à travers un marché animé. Un passage qui illustre les tactiques employées pour éviter d’éveiller les soupçons tout en maintenant la clandestinité des otages.
Malgré l’isolement, Idan a été exposé à la télévision arabe et à certaines informations diffusées volontairement par ses ravisseurs. C’est ainsi qu’il a vu ses parents dans une vidéo tournée lors de leur rencontre avec Donald Trump dans une tente de prière à l’occasion du 7 octobre, date anniversaire de l’attaque meurtrière. Ce moment lui a redonné espoir : « J’ai compris que ma famille se battait pour moi dans le monde entier. »
Le soutien des compagnons de captivité
Idan a partagé une partie de sa détention avec d’autres captifs, notamment le soldat Nimrod Cohen, profondément marqué par le massacre auquel il avait assisté le 7 octobre. « Nimrod était un pilier pour moi. Malgré sa propre détresse, il m’a soutenu dans les moments les plus sombres », raconte Idan. Il a également évoqué Matan Tsengaukar, un autre otage détenu à ses côtés, dont il a pu donner des nouvelles à son retour.
Un espoir nourri par la solidarité
Lors de son échange avec Yoav Galant, Idan a souligné le rôle central de la solidarité militaire dans sa survie mentale. « Je savais que mes frères d’armes du Golan se battaient au-dessus de moi. C’est ce qui m’a permis de tenir. » Une confiance inébranlable en ses camarades, en contraste saisissant avec les ténèbres de son quotidien.
Depuis son retour, il insiste sur la nécessité de ne pas relâcher la pression : « Nous devons tout faire pour que les autres soient également libérés. » Son témoignage s’inscrit dans une volonté plus large de sensibilisation et de mobilisation pour le sort des otages encore entre les mains du Hamas.
Un symbole de résilience
Le parcours d’Idan Alexander n’est pas seulement un récit de survie physique, mais aussi d’endurance mentale et d’espoir. Entre les déplacements nocturnes, les conditions de détention inhumaines et les instants fugaces de contact avec le monde extérieur, il a puisé sa force dans la conviction que ses proches et son pays ne l’oubliaient pas.
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