Négociations : le Qatar blâme Israël

0
31

Alors que les regards sont tournés vers Doha, où se jouent les négociations visant à obtenir la libération des otages retenus par le Hamas, les efforts diplomatiques semblent patiner. Malgré la présence d’émissaires israéliens, qataris, égyptiens et américains, les pourparlers n’ont abouti à aucun progrès tangible. Le fossé entre les positions reste profond, et les tensions diplomatiques s’en trouvent ravivées.

Le Qatar pointe la responsabilité d’Israël

Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulrahman al-Thani (notre photo), a exprimé ce mardi son inquiétude face à l’absence d’avancée. Selon lui, l’attitude d’Israël est un frein majeur aux efforts en cours. « Nous espérions une désescalade après la libération d’Idan Alexander », a-t-il déclaré, « mais nous avons assisté à une offensive israélienne d’une ampleur sans précédent, qui a causé la mort de centaines de civils. »

Il qualifie la conduite israélienne d’« irresponsable » et estime qu’elle compromet sérieusement toute chance de mettre un terme aux hostilités actuelles. Le Qatar, qui agit comme médiateur aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, continue toutefois à réaffirmer son engagement à « libérer les otages et à stopper la tragédie humanitaire à Gaza ».

Une divergence stratégique sur la nature de l’accord

 

Le cœur du blocage semble résider dans une divergence de fond entre les deux camps. D’un côté, Israël souhaite conclure un accord partiel, principalement centré sur la libération d’une partie des otages, sans pour autant geler les opérations militaires. De l’autre, le Hamas conditionne tout accord à une cessation totale des combats, assortie de garanties internationales.

Selon Al-Thani, cette incompatibilité rend tout compromis difficile à envisager dans l’état actuel. « L’un veut une solution globale, l’autre une avancée partielle. Pour l’instant, le pont entre les deux reste introuvable », a-t-il regretté.

Israël envisage un retrait de Doha
Face à l’absence d’évolution, Israël envisage sérieusement de rappeler sa délégation présente à Doha. Toutefois, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a décidé de prolonger leur présence encore un ou deux jours, dans une volonté apparente de démontrer sa bonne foi, notamment vis-à-vis des États-Unis et de l’opinion publique israélienne.

Pour l’État hébreu, les espoirs d’un compromis rapide s’amenuisent, d’autant que le Hamas a récemment rejeté une nouvelle proposition israélienne. Celle-ci prévoyait une libération progressive des otages, mais sans contrepartie militaire majeure, ce qui a été jugé inacceptable par le mouvement islamiste.

 

Les États-Unis, seuls à garder l’espoir
Malgré l’impasse manifeste, les États-Unis continuent de défendre une vision plus optimiste de la situation. Adam Buehler, envoyé spécial américain pour les négociations sur les otages, a déclaré lundi, lors d’une conférence à New York, qu’il croyait à un rapprochement possible.

« Je pense que nous n’avons jamais été aussi proches d’un accord », a-t-il affirmé. Selon lui, la pression exercée par Tsahal sur le terrain aurait peut-être contribué à faire évoluer les lignes, même si aucun signe concret ne permet aujourd’hui de valider cette hypothèse.

Buehler ajoute que Washington reste ouvert à une issue diplomatique si le Hamas fait preuve de sérieux : « Si le Hamas présente une proposition valable, nous sommes prêts à l’examiner. »

Une équation toujours aussi fragile

 

Le dossier reste particulièrement complexe, mêlant enjeux humanitaires, sécurité nationale, pression internationale et luttes d’influence entre puissances régionales. Alors que le Qatar, l’Égypte et les États-Unis peinent à jouer les médiateurs efficaces, le désaccord de fond entre Israël et le Hamas rend toute percée diplomatique peu probable à court terme.

Le temps presse cependant : la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer, les familles d’otages s’impatientent, et la communauté internationale s’inquiète d’une impasse prolongée pouvant conduire à une nouvelle escalade. En l’état, malgré les efforts déclarés, les négociations semblent suspendues à un fil.

Jforum.fr

Aucun commentaire

Laisser un commentaire