par Daniel Greenfield
Un pays où l’électricité est bien moins chère qu’en Amérique ne cherche pas à réduire ses coûts énergétiques.
L’Iran rejoint la Libye, le Koweït, l’Irak, Oman, le Qatar et d’autres pays riches en pétrole parmi les pays où les prix de l’électricité sont parmi les plus bas au monde. Les pays disposant de vastes réserves et d’une production énergétique importante n’ont pas besoin de l’énergie nucléaire comme l’Allemagne ou la France, qui dépendent des importations.
L’Arabie saoudite, dont l’électricité coûte 0,053 $/kWh, n’a pas lancé de programme nucléaire par souci de réduction de ses coûts énergétiques. Les Émirats arabes unis non plus. Les Saoudiens et les Émiratis n’ont commencé à s’intéresser au développement d’un programme nucléaire « civil » qu’avec l’essor du programme nucléaire iranien.
L’Iran ne s’intéresse pas aux applications pacifiques de l’énergie nucléaire, mais aux armes nucléaires. C’est pourquoi il est prêt à perdre mille milliards de dollars et à entrer en guerre pour protéger son programme nucléaire.
Malgré ces faits évidents et de bon sens, l’administration Obama et certains de ses dirigeants persistent à prétendre qu’un accord est possible pour préserver le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. Cette idée est tout aussi fausse en 2025 qu’elle l’était en 2015, lorsque le président Barack Obama a promu son accord avec l’Iran en s’appuyant sur l’idée qu’un État terroriste islamique, dont le pétrole est en train d’être extrait, a perdu mille milliards de dollars et est au bord de la guerre pour réduire le coût de l’électricité de 0,004 à 0,003 dollar/kWh.
L’un des plus grands producteurs d’énergie au monde n’entrerait pas en guerre pour ajouter 1 000 mégawatts à sa production d’électricité.
Malgré l’infrastructure nucléaire étendue et en pleine expansion de Bushehr et du reste de l’Iran, l’Iran ne tire que 1 % de son électricité du nucléaire. La majeure partie de son électricité (86 %) provient du gaz naturel, dont le coût est de 0,001 $/kWh pour les particuliers (contre 0,081 $ en moyenne mondiale).
Avec 3 183 000 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel, parmi les plus importantes au monde, l’Iran dispose de toute l’énergie dont il a besoin. Même sans compter le coût de 1 000 milliards de dollars des sanctions, les chiffres concernant l’utilisation de centrales nucléaires pour produire de l’électricité pour les foyers et les entreprises sont absurdes sur le plan économique.
L’Iran est le troisième producteur mondial de gaz naturel, après les États-Unis et la Russie. Où va cet argent ? Il ne profite certainement pas à la population iranienne, qui n’a que peu ou pas son mot à dire.
Les milliers de milliards de mètres cubes de gaz naturel produits chaque année par l’Iran contribuent également à financer son programme nucléaire extrêmement coûteux et dévastateur. L’Iran envisage-t-il de dépenser 20 milliards de dollars supplémentaires pour construire des centrales nucléaires (dans une économie dont le PIB n’est que de 404 milliards de dollars) pour garantir à sa population et à ses entreprises tout ce dont elles ont besoin ?
Lorsque le président Donald Trump a réimposé des sanctions contre l’Iran en raison de son programme nucléaire, de ses missiles balistiques et de son terrorisme, la croissance de son PIB est passée de 8,8 % après l’accord nucléaire d’Obama de 2015 à 2,4 %.
Est-ce que cela valait la peine d’ajouter quelques mégawatts au réseau électrique d’un pays alimenté par ses réserves de gaz ?
L’Iran ne poursuit pas un programme nucléaire parce que d’abord il a besoin d’électricité, puis cela a un sens économique, enfin parce qu’il se soucie de sa population civile.
Ceux qui s’opposent à toute répression du programme nucléaire iranien devraient être honnêtes et le dire, plutôt que de promouvoir la fiction d’Obama selon laquelle l’un des plus grands producteurs d’énergie au monde, avec une électricité à bas prix, a perdu 1 000 milliards de dollars pour pouvoir augmenter légèrement sa capacité de production d’électricité.
L’Iran ne construit pas son complexe d’enrichissement d’uranium de Natanz à une profondeur telle qu’il soit censé être inaccessible aux frappes américaines, car il souhaite un programme nucléaire civil. Et cela est évident pour tous. Mais certains persistent à affirmer une séparation imaginaire entre Bushehr et Natanz, entre les programmes nucléaires prétendument civil et militaire de l’Iran, et à utiliser cela comme base pour un accord limitant la capacité nucléaire iranienne à des fins civiles.
L’Iran ne cherche pas à échanger son programme d’armement nucléaire contre un programme civil. Il fait ce qu’il fait depuis le début : déguiser son programme militaire en programme civil. Obama, comme nombre de personnalités politiques et des services de renseignement, le savait et a choisi de faire semblant du contraire. C’est grâce à eux que l’Iran est devenu une menace croissante au fil des ans.
Les défenseurs de la relance de l’accord nucléaire iranien JCPOA de 2015 d’Obama ont pris l’habitude de qualifier leurs détracteurs de « mondialistes » et affirment que le retour à l’ancienne politique d’Obama relève en quelque sorte de « l’Amérique d’abord ». Ils insistent sur le fait qu’être réaliste concernant le programme nucléaire iranien est un complot du complexe militaro-industriel et de la CIA.
L’administration Trump peut agir comme elle le souhaite concernant le programme nucléaire iranien. Elle peut maintenir les sanctions, démanteler le programme, ou ne rien faire du tout. Mais elle devrait être lucide sur la nature du programme nucléaire iranien et sur son objectif. Les accords avec les terroristes et les États terroristes sont inutiles. Tout accord avec l’Iran ne peut aboutir qu’à une seule issue : un État terroriste dont le slogan est « Mort à l’Amérique » acquiert la capacité de mettre sa menace à exécution.
Le programme nucléaire civil iranien est une façade aussi mafieuse qu’une chaîne de pizzerias mafieuses. Négocier avec des terroristes islamistes est un gaspillage de pouvoir et de crédibilité pour l’Amérique. Et cela incite ceux qui négocient avec les terroristes à croire qu’un accord est possible, même si les drapeaux rouges flottent haut.
Daniel Greenfield est boursier Shillman en journalisme au David Horowitz Freedom Center. Reproduit avec l’aimable autorisation du magazine Front Page du Centre.