« Ne pas finir comme le Hezbollah » : un haut responsable du Hamas affirme – voici pourquoi il n’y a toujours pas d’accord sur les otages

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« Ne pas finir comme le Hezbollah » : un haut responsable du Hamas affirme – voici pourquoi il n’y a toujours pas d’accord sur les otages

 

Israël a accepté en quelques heures la nouvelle proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, tandis que le Hamas continue d’y réfléchir en profondeur. Des sources au sein de l’organisation terroriste ainsi que des responsables égyptiens révèlent la principale crainte derrière ce retard.

L’organisation terroriste Hamas n’a pas encore répondu à la nouvelle proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, soumise par l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et acceptée rapidement par Israël. Alors que le Hamas prévoit de remettre aujourd’hui (samedi) un document de réponse, des sources dans l’organisation révèlent, selon le journal arabe Asharq Al-Awsat, que la formulation actuelle de la proposition soulève de sérieuses inquiétudes : elle permettrait à Israël de reprendre ses attaques à Gaza, de manière similaire à ce qui se passe au Liban.

Un haut responsable du Hamas affirme que la proposition « contient de nombreux pièges » et que « de nombreuses clauses compliquent la situation pour les Palestiniens, c’est pourquoi l’organisation l’étudie avec attention avant d’y répondre ». Il explique que « l’enjeu pour le Hamas ne se résume pas à une acceptation, mais qu’il faut des clarifications, et peut-être même des amendements ».

D’autres sources au sein du Hamas n’écartent toutefois pas une possible acceptation de la proposition dans sa forme actuelle, à condition d’obtenir des garanties sur les points ambigus et d’apporter certaines modifications, notamment en ce qui concerne l’aide humanitaire.

Les sources précisent qu’« il existe de nombreuses failles évidentes dans le texte soumis pour l’accord », notamment le fait que la durée de 60 jours n’est pas clairement définie comme obligatoire dans le cadre du cessez-le-feu. Cette imprécision, affirment-elles, permettrait à Israël de reprendre ses attaques à Gaza « à la manière libanaise » après le septième jour, moment prévu pour le transfert du reste des otages, et ensuite de relancer complètement la guerre au bout de 60 jours.

Selon ces sources, la proposition fixe également un nombre précis de 125 prisonniers palestiniens à libérer, sans critères clairs, parmi lesquels des condamnés à perpétuité et à de lourdes peines. Ce chiffre ne correspond ni au nombre d’otages vivants et morts que le Hamas remettrait, ni aux critères utilisés lors du précédent cessez-le-feu.

Les responsables affirment qu’après avoir étudié la proposition, la direction du Hamas estime que celle-ci « adopte la vision israélienne du cessez-le-feu, y compris en ce qui concerne les conditions de libération des otages vivants et morts ». Elle précise en outre que la formulation actuelle « ne contient aucune garantie claire pour la fin de la guerre », laissant cette décision à l’issue incertaine des négociations – ce qui signifie qu’elle resterait entre les mains du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui refuse de s’engager à conclure un accord de fin de guerre.

Toujours selon ces sources, la formulation actuelle « ne fournit aucune garantie quant à la poursuite de l’entrée de l’aide humanitaire ». Le volet humanitaire ne reprend pas non plus les protocoles adoptés lors de l’accord précédent et subordonne l’entrée de l’aide à l’évolution des négociations, sans inclure tous les besoins essentiels ni autoriser l’entrée d’équipements lourds pour déblayer les ruines – ce qui permet à Israël de garder le contrôle sur ce dossier. L’aide humanitaire serait conditionnée à un accord entre les parties et distribuée uniquement par des canaux agréés tels que l’ONU et le Croissant-Rouge.

Les sources affirment aussi qu’Israël a réagi rapidement à la proposition parce qu’elle avait été préparée en coordination avec les États-Unis, dans le cadre de la réponse israélienne à une proposition antérieure, maintenant présentée comme nouvelle. Selon le Hamas, cette proposition tient compte des besoins du gouvernement israélien, mais ne garantit rien aux Palestiniens, en leur demandant seulement de remettre les otages sans contrepartie claire.

Ces inquiétudes rejoignent les positions exprimées par des responsables égyptiens, qui confirment que « tout accord ne comprenant pas un engagement clair et explicite à cesser les hostilités et à retirer les troupes israéliennes ne suffira pas à garantir une stabilité durable ». Ils estiment qu’un tel engagement doit être « déclaré et contraignant, et non flou ou sujet à diverses interprétations », selon Al-Akhbar, un quotidien libanais. Le Caire aurait transmis à Washington sa position : « Les États-Unis doivent désormais garantir, de manière officielle et publique, un engagement total à mettre fin à la guerre, comme partie intégrante de tout accord possible. »

L’Égypte considère que retirer la carte des otages des mains du Hamas sans engagement équivalent sur l’arrêt des opérations militaires israéliennes constitue un risque majeur, affaiblit les chances d’une solution politique et ouvre la voie à une nouvelle vague de violence. Cela nécessite, selon elle, une révision fondamentale du projet américain, pour y inclure des garanties fermes interdisant à Israël de reprendre les combats, et pour lier clairement la libération des otages à un retrait militaire complet.

Pour rappel, l’accord proposé prévoit un cessez-le-feu de 60 jours, garanti par le président américain Donald Trump, au cours duquel cinq otages israéliens et neuf corps seraient libérés le premier jour, puis de nouveau au septième jour. Le retrait complet de l’armée israélienne serait achevé après la remise de ces deux groupes d’otages. Cette opération serait conditionnée à l’entrée de l’aide humanitaire et à des cartes techniques de redéploiement à établir dans le cadre des négociations finales.

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