Sanctions européennes : une nouvelle forme d’hostilité envers le judaïsme ?
D’après un article publié dans le Jerusalem Post, signé par Gol Kalev l’auteur du livre « L’assaut contre le judaïsme : la menace existentielle vient de l’Occident », également président du groupe de réflexion Judaïsme 3.0.
Le Royaume-Uni a notamment suspendu ses relations avec certaines figures civiles juives de Cisjordanie, dont Daniella Weiss, ancienne maire et figure influente du mouvement sioniste religieux. Cette décision, prise au nom de la lutte contre la « violence des colons », est perçue comme une tentative d’apaiser une opinion publique britannique de plus en plus critique à l’égard d’Israël. Une décision qui, selon l’auteur, relèverait plus d’un calcul politique que d’une analyse objective des faits.
Ce phénomène n’est pas nouveau. L’article du Jerusalem Post rappelle les précédents historiques où les gouvernements européens ont, pour calmer des foules hostiles, sacrifié leurs principes de justice. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, des figures comme Édouard Drumont en France ou Richard Wagner en Allemagne ont contribué à façonner une opinion publique virulente à l’égard des Juifs, accusés de corrompre la société. Le gouvernement austro-hongrois, par exemple, avait validé la nomination d’un maire antisémite à Vienne sous la pression populaire.
À cette époque déjà, les dirigeants tentaient de « jeter un os » aux masses en colère, dans l’espoir de conserver une certaine stabilité sociale. Aujourd’hui, cette stratégie semblerait se répéter, mais sous une autre forme : en ciblant l’État d’Israël ou des personnalités juives influentes, les gouvernements européens viseraient à désamorcer la critique intérieure.
Un antisémitisme transformé mais persistant
Pour l’auteur, ce qui se joue aujourd’hui dépasse la politique conjoncturelle. Il s’agit d’un conflit idéologique dans lequel la figure du Juif, désormais représentée par l’État d’Israël, reste la cible d’une hostilité enracinée. Autrefois persécutés pour leur religion ou leur statut social, les Juifs seraient aujourd’hui attaqués à travers les institutions qu’ils ont construites, notamment l’État juif moderne.
Les États-Unis, contrepoids nécessaire ?
L’auteur estime que les États-Unis, en particulier sous l’impulsion de figures politiques comme Donald Trump, jouent un rôle crucial pour faire contrepoids à ces dynamiques européennes. Washington, par sa position plus favorable à Israël et sa dénonciation explicite de l’antisémitisme, pourrait contribuer à redéfinir les termes du débat international.
Il plaide ainsi pour une pression américaine accrue sur les gouvernements européens afin qu’ils cessent leur ingérence dans les affaires israélo-palestiniennes, notamment le financement d’ONG ou de projets accusés d’encourager une hostilité envers Israël.
Une situation alarmante, selon l’auteur
À ses yeux, l’époque actuelle est même plus périlleuse pour le judaïsme que les années 1920. Ce n’est plus seulement l’individu juif qui est visé, mais une entité collective – l’État d’Israël – dont l’existence même est contestée dans certains cercles intellectuels ou politiques.
Enfin, il évoque le cas symbolique d’une « grand-mère juive » de 80 ans, visée par des sanctions britanniques pour son engagement pro-israélien, pour illustrer ce qu’il considère comme une dérive morale dans la politique étrangère européenne. Un exemple qui, selon lui, rappelle des mécanismes d’exclusion bien connus de l’histoire juive.
À travers cette analyse, l’auteur appelle les dirigeants occidentaux à faire preuve de discernement et à cesser de céder à la pression de l’opinion publique lorsqu’elle se retourne, à tort ou à raison, contre l’État d’Israël ou les communautés juives.
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