Le rabbi de Kalov, par. Nasso : la bénédiction du Chabbath

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«Ils imposeront ainsi Mon nom sur les enfants d’Israël, et Moi Je les bénirai » (Bamidbar 6,27).

On raconte qu’à l’époque du ‘Hafets ‘Haïm, vivait un homme aisé qui était extrêmement riche, mais avait énormément de problèmes : lui et sa famille souffraient de maladies graves. Les médecins avaient baissé les bras et personne n’avait trouvé de remède à leurs maux.

Ce Juif était très éloigné de la Tora et des Mitsvoth et gardait ses entreprises ouvertes le Chabbath, tout comme pendant la semaine.

Un jour, cet homme rencontra un commerçant influent, animé de crainte du Ciel et rigoureux dans sa pratique des Mitsvoth, et lors de cette rencontre, l’homme décrivit ses souffrances et sa situation dramatique. Il lui confia que toute la fortune qu’il possédait ne valait rien alors que toute sa famille vivait des souffrances difficiles et amères, et souffrait de toutes sortes de maladies incurables.

Le marchand recommanda à notre homme de se rendre chez le ‘Hafets ‘Haïm pour solliciter une bénédiction, mais l’homme aisé, éloigné du mode de vie de la Tora et des Mitsvoth, rejeta cette proposition en ces termes : « Le rav serait-il un ange susceptible de modifier la nature ?! » Mais le marchand insista beaucoup et finit par le convaincre de rendre visite au rav.

Lorsque l’homme entra dans la maison du ‘Hafets ‘Haïm, il fondit en larmes, et confia au rav ses souffrances et les maladies de sa famille, et l’implora de lui donner une bénédiction. Mais au lieu de le bénir, le ‘Hafets ‘Haïm lui dit : « »Empressons-nous à la rencontre du Chabbath, qui est la source de bénédictions » : si tu veux une bénédiction, commence à respecter le Chabbath, et ensuite, la bénédiction découlera du Chabbath.»

Mais l’homme exposa cet argument au ‘Hafets ‘Haïm : « Rav, pensez-vous que ce soit facile pour moi de respecter le Chabbath ? Je possède des dizaines d’usines, et leur fermeture le Chabbath engendrerait une perte considérable !»

Mais le ‘Hafets ‘Haïm persista : « Je te l’ai déjà dit, seul le Chabbath est la source de bénédiction, si tu le respectes, tu bénéficieras de sa bénédiction.» Le riche homme était si bouleversé qu’il ne sut quoi répondre. Quelques minutes plus tard, il reprit : « Rav, je viens de penser à une solution. Dans vingt jours, l’année civile s’achève, et je procéderai alors un à un décompte de tous les revenus et dépenses de l’ensemble des usines et des magasins, et ensuite, je commencerai à respecter le Chabbath. Dans ce cas, rav, permettez-moi de profaner encore 3 Chabbatoth.»

En entendant ces propos, le rav répondit : «Mon fils, penses-tu que le Chabbath m’appartienne et que je suis en mesure de te donner l’autorisation de le profaner ? Si le Chabbath m’appartenait, il ne m’aurait pas dérangé de t’autoriser à transgresser quelques Chabbatoth. Mais le Chabbath appartient à Hachem, Créateur de tous les mondes, et dans ce cas, comment pourrais-je oser te permettre d’en transgresser trois ?!»

Le richissime homme s’émut des propos du ‘Hafets ‘Haïm et s’engagea de tout cœur à commencer à respecter le Chabbath. Le ‘Hafets ‘Haïm le bénit alors d’une guérison complète pour lui et sa famille. Au bout de quelques jours, toute la famille bénéficia d’un rétablissement total.

Nous avons observé, à toutes les époques, ce phénomène de la valeur du mérite du respect du Chabbath : il existe des milliers d’histoires vécues de délivrances et de guérisons intervenues par ce mérite. Ainsi, de nombreux Tsadikim, lorsqu’ils ont affaire à des Juifs éloignés de la pratique des Mitsvot qui leur demandent une bénédiction lorsqu’ils ont un problème, leur demandent de respecter le Chabbath, et par ce mérite, ils s’attirent d’extraordinaires guérisons et délivrances. C’est l’illustration de ce texte du Zohar (parachath Yitro 88a) : toutes les bénédictions dans le domaine spirituel et matériel dépendent du Chabbath.

Le ‘Hafets ‘Haïm mentionne la raison de la suprématie du Chabbath sur les autres Mitsvoth. En effet, il est dit (Chabbath 10b) que lorsque Hachem s’adressa ainsi à Moché Rabbénou : « J’ai un bon cadeau dans Mon coffre aux trésors, qui s’appelle le Chabbath, et Je désire le donner à Israël » : si la Kala rend à son ‘Hatan les cadeaux qu’il lui a envoyés, c’est la preuve qu’elle ne veut pas de lui et que leur future union est dissolue ; de la même manière, si on ne respecte pas le Chabbath, nous rendons à Hachem le cadeau qu’Il nous a offert, et montrons ainsi que nous ne désirons pas une relation avec Hachem.

Le ‘Hafets ‘Haïm mentionna également une parabole sur une pancarte sur la deventure du magasin : tant que celle-ci est fixée, même lorsque le magasin est fermé, les passants font l’hypothèse que le commerçant est parti en vacances ou participe à une foire. En revanche, lorsque les propriétaires retirent l’enseigne, tout le monde comprend que les propriétaires ont décidé de fermer définitivement le magasin. De la même manière, le Chabbath est l’enseigne du Juif, comme il est dit (Chemoth 31,17) : « Entre Moi, c’est un signe éternel » : tant qu’un Juif respecte le Chabbath, c’est comme s’il portait sur son front une enseigne indiquant « Je suis un Juif croyant », mais en retirant cette enseigne, il indique qu’il veut rompre la relation avec son Créateur.

Nous en trouvons une allusion dans notre paracha, dans la bénédiction des Cohanim, lorsque Hachem s’adresse aux personnes influentes de chaque époque, comme les Cohanim, dont il est dit (Malakhi 2,7) :  » C’est que les lèvres du Cohen doivent conserver la science ; c’est de sa bouche qu’on réclame la Tora », et Il leur dit : «Ils imposeront ainsi Mon nom sur les enfants d’Israël » : « Chemi (Mon Nom) » fait allusion au saint Chabbath, qui est « Chema deKoudcha berikh Hou », comme l’indique le Zohar : les initiales du terme Chemi forment l’expression : Chabbath yom menou’ha (le Chabbath, jour de repos) : ils devront s’assurer de renforcer l’enseigne du Chabbath chez les Bené Israël, et alors : « et Moi Je les bénirai» : Hachem nous prodiguera toutes les bénédictions par le mérite du Chabbath, source de la bénédiction.

Chabbath Chalom !

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