Ce que le Hamas a tenté de cacher

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Un épisode particulièrement tendu a secoué cette semaine le sud de la bande de Gaza, où une violente fusillade a éclaté près d’un centre de distribution d’aide humanitaire. Contrairement au récit initial diffusé par le Hamas et repris par plusieurs médias internationaux, ce sont des groupes armés palestiniens locaux, opposés au Hamas, qui seraient à l’origine des affrontements ayant causé de nombreuses victimes civiles.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, dont celui de Salah, témoin oculaire de la scène, l’incident a débuté lorsque des membres armés du Hamas ont tenté d’empêcher des civils d’accéder à un point de ravitaillement. Utilisant des tirs de sommation pour dissuader la foule, les hommes du Hamas ont déclenché un mouvement de panique. Des jets de pierres ont alors visé leurs positions, les forçant à se replier sur un terrain en hauteur. C’est à ce moment que l’un des membres du Hamas aurait ouvert le feu, blessant plusieurs civils qui tentaient de rejoindre le centre humanitaire.

L’intervention de factions armées tribales implantées dans le sud de Gaza a fait basculer l’incident dans une nouvelle dimension. Ces groupes, liés à des réseaux locaux soupçonnés d’être associés à des mouvances islamistes rivales du Hamas, auraient riposté par des tirs ciblés, tuant au moins deux membres du mouvement islamiste. L’arrivée de renforts envoyés par le Hamas a aggravé la situation, provoquant des échanges de tirs nourris dans une zone densément peuplée.

Selon des sources israéliennes, qui confirment les grandes lignes de ces témoignages, ces groupes tribaux ont récemment renforcé leur emprise sur certaines zones du sud de Gaza. Plusieurs rapports font état de tensions croissantes entre ces factions et le Hamas, notamment concernant la gestion de l’aide humanitaire. Dans certains cas, ces groupes interceptent les convois pour redistribuer les marchandises aux civils sans passer par les canaux officiels du Hamas, gagnant ainsi le soutien d’une population exaspérée par les restrictions et les détournements présumés.
Dans un communiqué diffusé peu après les faits, le Hamas a accusé l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu sur des civils rassemblés autour du point de distribution. Ces allégations ont été immédiatement reprises par de nombreux médias, avant que plusieurs corrections ne soient publiées, une fois les premiers éléments d’enquête disponibles. Le « ministère de la Santé » contrôlé par le Hamas a notamment affirmé que des chars israéliens avaient visé des civils, sans toutefois fournir de preuves tangibles.

L’événement met en lumière les fractures internes qui minent l’autorité du Hamas, notamment dans les régions où sa présence est contestée par d’autres acteurs armés. Alors que la bande de Gaza est soumise à une pression humanitaire sans précédent, les luttes de pouvoir autour du contrôle des centres d’aide aggravent la situation des civils. Beaucoup d’habitants se retrouvent pris en étau entre des factions concurrentes, chacune tentant d’imposer son influence sur les flux d’approvisionnement.

Face à ces tensions, les autorités locales ont décidé de suspendre temporairement les activités des deux principaux centres de distribution touchés par l’incident. Une fermeture de 48 heures a été décrétée pour permettre une réorganisation interne et la sécurisation des lieux. La reprise des opérations est prévue pour vendredi. D’autres points de ravitaillement, notamment dans le centre et le sud de Gaza, devraient redevenir opérationnels dans les jours à venir. Un nouveau centre est également à l’étude dans le nord du territoire.

Cet incident souligne la complexité de la gestion de l’aide dans un territoire où les rivalités armées s’intensifient, et où la guerre de l’information brouille la perception des responsabilités.
Jforum.fr

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