La stratégie de distanciation calculée de l’administration Trump vis à vis de...

La stratégie de distanciation calculée de l’administration Trump vis à vis de l’attaque d’Israël sur l’Iran ou l’art du paradoxe dans la négociation diplomatique

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Prof Michael Baryehuda Ayache
La stratégie de l’administration Trump vis-à-vis de l’opération israélienne contre l’Iran repose sur une distanciation démonstrative qui, paradoxalement, renforce la légitimité de l’action par plusieurs mécanismes diplomatiques et stratégiques.
Une non-implication revendiquée pour préserver la crédibilité
Marco Rubio a explicitement souligné que « les États-Unis n’étaient pas impliqués dans les frappes contre l’Iran », précisant qu’Israël avait entrepris une « action unilatérale ». Cette position permet aux États-Unis de maintenir leur crédibilité en tant que médiateur potentiel tout en évitant l’accusation de complicité militaire directe. Le secrétaire d’État a néanmoins reconnu qu’Israël leur avait indiqué que cette action était « nécessaire pour sa défense » légitimant ainsi l’action par le principe de légitime défense.
La protection des intérêts américains comme justification
La stratégie américaine met en avant la « priorité absolue » de « protéger les forces américaines dans la région ». Cette approche renforce la légitimité de l’action israélienne en suggérant que celle-ci s’inscrit dans un contexte de menace régionale généralisée, où même les États-Unis doivent prendre des mesures défensives. L’avertissement de Rubio selon lequel « l’Iran ne doit pas viser les intérêts ou le personnel américain » établit un cadre de dissuasion qui valide implicitement les préoccupations sécuritaires israéliennes.
Une information préalable qui évite l’escalade
Trump a révélé avoir été « prévenu à l’avance des frappes par Israël », démontrant une coordination diplomatique qui évite les malentendus tout en préservant l’autonomie décisionnelle israélienne. Cette approche permet de maintenir l’alliance tout en évitant l’engrenage d’une escalade militaire directe des États-Unis.
Le paradoxe diplomatique : soutenir sans s’impliquer
Bien que Trump ait demandé jeudi à Israël de « ne pas attaquer l’Iran pour laisser sa chance à la diplomatie » l’action s’est tout de même déroulée. Cependant, cette apparente contradiction renforce paradoxalement la légitimité de l’action en montrant qu’Israël a agi selon ses propres impératifs sécuritaires, sans pression américaine directe.
La préservation des négociations futures
En maintenant une distance opérationnelle, l’administration Trump préserve la possibilité de futures négociations avec l’Iran, tout en ayant laissé Israël affaiblir la position iranienne. Cette stratégie permet aux États-Unis de potentiellement bénéficier des résultats de l’opération comme « levier diplomatique » dans de futures discussions, tout en évitant d’être directement associés à l’action militaire.
La stratégie américaine de distanciation calculée renforce ainsi la légitimité de l’action israélienne en l’inscrivant dans un cadre de légitime défense autonome, tout en préservant les intérêts stratégiques américains dans la région et maintenant ouvertes les voies diplomatiques futures.

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