David Barnéa : Israël sera présent en Iran pendant des années

26 juin 2025

Israël affirme une présence prolongée du Mossad en Iran

Le chef du Mossad, David Barnéa, a récemment fait une déclaration remarquée en évoquant les opérations menées par les services de renseignement israéliens en Iran. Dans une vidéo diffusée le 13 juin et destinée à ses agents, Barnéa a salué des actions « inimaginables » ayant considérablement affaibli la République islamique, suggérant que la présence israélienne sur le sol iranien pourrait se prolonger encore « des années ».

Cette déclaration, bien que rare, s’inscrit dans le contexte d’une série d’opérations secrètes attribuées au Mossad ces dernières années. Barnéa, s’adressant à ses agents, a affirmé : « Nous continuerons d’être là, comme nous y avons été », une formule qui semble souligner à la fois la constance et la discrétion des opérations israéliennes en territoire ennemi.

Des opérations ciblées contre les capacités iraniennes
Le chef du renseignement israélien a rappelé que le Mossad avait été à l’origine de plusieurs opérations majeures visant à perturber les capacités militaires de l’Iran. Ces actions incluraient l’élimination de hauts responsables militaires et scientifiques, des sabotages d’installations nucléaires et de centres de production de missiles et de drones. Bien que souvent non revendiquées officiellement, ces attaques ont été régulièrement attribuées à Israël par les autorités iraniennes elles-mêmes.

Ce qui est désormais reconnu publiquement par le Mossad, c’est l’ampleur du dispositif déployé : Barnéa a révélé que des centaines d’agents israéliens ont été mobilisés en Iran lors des phases critiques des opérations. Cette présence clandestine, combinée à une planification méticuleuse menée sur plusieurs mois, aurait permis à Israël de frapper à des moments stratégiques. « Nous avons compris le caractère fatal de l’heure », a précisé Barnéa.

Une coordination internationale
Barnéa a également insisté sur le rôle crucial des alliances dans la réussite de ces opérations. Il a notamment exprimé sa gratitude à l’état-major de Tsahal, au chef d’état-major Eyal Zamir, mais aussi à la CIA, partenaire américain du Mossad. Cette coopération internationale aurait été déterminante dans la coordination logistique et le partage de renseignements, en particulier pour la réussite des frappes préventives.

La question des otages à Gaza
Le chef du Mossad a abordé un autre sujet brûlant : celui des otages toujours retenus par des factions armées dans la bande de Gaza. Il a affirmé que les services israéliens restaient pleinement engagés dans la mission de retrouver et de libérer les 50 otages encore concernés, dont au moins 20 seraient toujours en vie. Ce chiffre vient s’ajouter à une situation humanitaire et diplomatique déjà tendue dans la région.

Des images inédites de frappes contre l’Iran

Quelques jours après cette déclaration, le Mossad a publié, fait exceptionnel, plusieurs vidéos illustrant sa participation directe à des frappes préventives sur des installations militaires iraniennes. Celles-ci visent notamment des batteries de défense aérienne, des entrepôts de missiles balistiques, ainsi que des infrastructures sensibles, selon les informations diffusées.

Les vidéos montrent que ces opérations ont été réalisées en collaboration avec l’armée de l’air israélienne, suggérant un haut degré de coordination inter-agences. Bien que les visages des agents soient floutés, les images révèlent un haut niveau de sophistication technologique, notamment l’usage de drones. L’Iran avait déjà accusé Israël d’avoir utilisé cette méthode lors d’une attaque sur le complexe de Karaj en juin 2021, attaque aujourd’hui considérée comme un précédent dans la stratégie israélienne d’attaques ciblées sur son territoire.

En affirmant publiquement cette stratégie d’infiltration durable et en publiant des preuves visuelles de ses opérations, le Mossad cherche manifestement à envoyer un message de dissuasion. À travers ces révélations, Israël montre que sa guerre secrète contre les ambitions nucléaires et balistiques de l’Iran est bien réelle, étendue, et loin d’être terminée.