« Jusqu’à quand se poursuivra l’effusion de sang ? »

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La question du président Isaac Herzog, « Jusqu’à quand se poursuivra l’effusion de sang ? », est un sommet de médiocrité dans le leadership d’un chef de nation qui pleure sur son destin, non seulement parce qu’elle découle d’une position de faiblesse et d’incompréhension de la grandeur d’esprit nécessaire en temps de guerre, mais surtout en raison du préjudice cruel qu’elle cause au moral du peuple.
Combien grands sont les dégâts causés par des larmes dépourvues de courage. Au lieu de renforcer l’arrière-pays, le président s’aligne avec le discours défaitiste.
Au lieu de se tenir debout à l’heure où le peuple d’Israël verse son sang pour vivre, pour revenir du combat vers la vie, il demande « Jusqu’à quand ? »
Mais le plus grave de tout, c’est que par méconnaissance du fait que ce peuple, qui s’appuie sur la mémoire du sang et du feu, verse son sang non par instinct, mais avant tout pour survivre. Pour préserver sa liberté ? Pour assurer la continuité de sa vie nationale dans son État souverain, et pour accomplir sa mission.
De cette incompréhension, il transforme en fait la mort des fils (des soldats) en vain, comme si l’État d’Israël sanctifiait la guerre pour la guerre.
Et voici un abandon moral et politique à la fois – présenter l’État d’Israël devant les nations du monde comme versant le sang alors qu’il lutte pour son existence, c’est une grave déformation de la réalité, et une injustice envers nos combattants.
Et comme si cela ne suffisait pas, le président a ajouté : « Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas entreprendre d’actions concrètes pour changer la réalité. Le rôle du leadership maintenant est de venir avec toujours plus d’idées. »
Quelle légèreté d’esprit. Quel mépris pour le travail des échelons opérationnels, comme s’ils n’avaient pas peiné, comme s’ils n’avaient pas réfléchi. Comme s’ils ne pesaient pas jour après jour les décisions les plus difficiles concernant le destin des vies humaines.
Quelle prédication criminelle au leadership en exercice de trouver une solution, comme si nous sacrifions gratuitement nos fils sur l’autel des intérêts politiques. Et comme s’il existait quelque idée « miraculeuse » qui, si seulement elle était révélée, résoudrait toutes les complexités.
Et ce théâtre de l’absurde, l’échelon dirigeant israélien de droite comme de gauche le scelle par un silence assourdissant. Pas de condamnation. Pas d’article. Pas de réponse explicative. Le président humilie les systèmes combattants, et le système politique avale sa langue.
Et je m’étonne. Je m’étonne et je souffre. Comment personne ne s’est-il levé pour dire : ça suffit. Pas en notre nom. Pas en leur nom. Pas au nom d’Israël !
Shai Kelach

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