Trump et le Coca-Cola casher pour Pessa’h

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Trump vient-il de rendre le Coca-Cola casher pour Pessa’h ?

 

 

Coca-Cola casher toute l’année ? Le geste de Trump qui pourrait tout changer
Un simple message posté sur Truth Social pourrait bien bouleverser les habitudes alimentaires de millions de consommateurs juifs américains. En annonçant un accord avec Coca-Cola pour le retour du sucre de canne dans ses recettes aux États-Unis, Donald Trump vient peut-être de rendre cette célèbre boisson casher pour Pessah… et pour toute l’année.

C’est un détail qui passe souvent inaperçu du grand public, mais qui a une importance cruciale pour de nombreux juifs pratiquants : la présence de sirop de maïs à haute teneur en fructose (SHF) dans les boissons Coca-Cola vendues aux États-Unis. Utilisé depuis 1985 comme principal édulcorant par l’entreprise, le SHF est classé comme kitniyot – des légumineuses – et interdit par la tradition ashkenaze pendant la fête de Pessa’h. Résultat : Coca-Cola doit produire chaque année une version spéciale pour cette période, reconnaissable à son bouchon jaune, avec une recette à base de sucre de canne, plus conforme aux lois alimentaires de Pessa’h.

Mais cette distinction pourrait disparaître. Dans une publication enthousiaste, Donald Trump a affirmé avoir convaincu Coca-Cola de revenir au sucre de canne pour sa production américaine. « J’ai discuté avec Coca-Cola de l’utilisation de VRAI sucre de canne dans le Coca-Cola aux États-Unis, et ils ont accepté », a-t-il écrit. « C’est tout simplement mieux ! »

Un changement au goût religieux
Pour la communauté juive américaine, et en particulier les Juifs ashkenazes qui évitent les kitniyot, ce changement pourrait marquer la fin d’un dilemme annuel. Si Coca-Cola abandonne le SHF au profit du sucre de canne, la boisson deviendrait automatiquement casher pour Pessa’h, sans nécessiter de production spéciale. Cela rendrait le Coca-Cola « standard » compatible avec les pratiques religieuses les plus strictes tout au long de l’année.

L’entreprise Coca-Cola a réagi avec prudence à l’annonce de Trump, se contentant de saluer son « enthousiasme pour la marque » et promettant de prochaines « offres innovantes ». Aucun calendrier officiel n’a été communiqué quant à une éventuelle reformulation permanente aux États-Unis.

 

Un précédent historique
Le lien entre Coca-Cola et la communauté juive américaine ne date pas d’hier. Dès 1935, le rabbin Tuvia Geffen, figure du judaïsme à Atlanta, avait aidé la marque à adapter sa recette afin de la rendre conforme aux exigences de la cacherout. C’est lui qui avait donné son approbation au Coca pour les périodes de fêtes, en échange d’un retour temporaire au sucre de canne.

Mais dans les années 1980, des considérations économiques ont poussé l’entreprise à adopter le SHF, moins coûteux et plus stable dans la production industrielle. Depuis, la version sucrée reste disponible aux États-Unis uniquement à Pessah ou dans certains marchés étrangers, comme le Mexique ou le Moyen-Orient, où la recette traditionnelle est toujours en vigueur.

 

Un intérêt personnel assumé
L’implication de Trump dans cette affaire n’est pas anodine. Le président est connu pour son amour du Coca Light, à tel point qu’un bouton rouge avait été installé dans le Bureau ovale pour qu’il puisse en commander à tout moment. Sa proximité avec la marque n’est donc pas nouvelle, et il l’avait déjà soulignée en recevant une bouteille commémorative de Coca-Cola Light avant sa seconde investiture.

Au-delà de sa préférence personnelle, ce geste peut aussi s’inscrire dans une volonté de séduire un électorat religieux conservateur, notamment dans le contexte de la campagne présidentielle à venir. L’initiative intervient aussi alors que des figures comme Robert F. Kennedy Jr. militent pour une réforme de l’alimentation industrielle aux États-Unis, avec une pression croissante pour bannir le SHF, accusé de favoriser l’obésité et les maladies métaboliques.

 

Santé et nutrition : un débat plus large
Sur le plan de la santé publique, la question du remplacement du SHF par le sucre de canne reste controversée. Les deux sont des sucres ajoutés, avec un impact similaire sur la glycémie et les risques associés : diabète de type 2, surpoids, maladies cardiovasculaires. Une canette de Coca-Cola de 35 cl contient environ 39 grammes de sucre, soit près de la limite quotidienne recommandée pour un adulte.

Ainsi, si le changement proposé par Trump peut avoir des effets symboliques et religieux notables, il ne modifie pas fondamentalement le profil nutritionnel du produit. Les experts s’accordent à dire que, quelle que soit sa forme, le sucre reste un ingrédient à consommer avec modération.

 

Si la décision de Coca-Cola se confirme, elle marquera un retour aux sources et une réconciliation entre tradition religieuse et production industrielle. En attendant, pour les consommateurs juifs pratiquants, l’espoir d’un Coca casher toute l’année est plus proche que jamais.

 

Jforum.fr

 

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