Yasser Abou Shabab défie publiquement le Hamas et déclare : « Le 7 octobre était une erreur »

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Yasser Abou Shabab, fondateur de la milice « Les Forces Populaires », remet en cause l’autorité du Hamas dans la bande de Gaza, promet une guerre totale contre l’organisation, et avertit le Hamas de ne pas s’en prendre à lui : « Nous avons des surprises inattendues. Ce ne sera pas agréable. »
Dans une interview accordée au site Walla, il parle de ses armes, de la réconciliation, de l’avenir de Gaza et de sa vision pour la région.

Be’hadré ‘Harédim

Yasser Abou Shabab, fondateur des « Forces Populaires », considéré comme la figure la plus influente remettant en cause le pouvoir du Hamas à Gaza, est aujourd’hui dans le collimateur du Hamas, qui le considère comme recherché.

Dans une interview exclusive à Walla, Abou Shabab explique la nature de son organisation : « Les Forces Populaires sont une entité palestinienne nationale et indépendante, créée pour répondre aux besoins du terrain : protéger les civils, distribuer l’aide humanitaire, et prendre le contrôle – par la force – de nouvelles zones qui ne seront ni soumises à la terreur ni à l’extrémisme local, dans un contexte d’effondrement des institutions officielles et de domination du langage des armes sans distinction. »

Il poursuit : « Nous sommes un mouvement populaire, non politique, qui aspire à construire une société palestinienne stable, exempte de violence, paisible, sûre, digne, et qui croit au dialogue comme moyen légitime pour parvenir à des accords équitables. »

Interrogé sur l’attaque du 7 octobre, Abou Shabab déclare : « La décision du Hamas d’agir le 7 octobre a donné à Israël un prétexte pour attaquer les habitants de Gaza. Ce fut une décision militaire désastreuse qui nous a menés en enfer. Mais le 7 octobre ne justifie en rien la politique de punition collective qu’Israël a appliquée à notre peuple ni les attaques contre des innocents. »

Quant à savoir si ses armes seront dirigées un jour contre Israël, il répond : « Nos armes n’ont pas vocation à être utilisées contre quiconque en dehors de nos frontières. Elles sont destinées à protéger notre peuple contre l’anarchie dans la bande de Gaza, contre l’oppression, la corruption, et ceux qui exploitent la population sous couvert de résistance ou de religion. Nous ne sommes pas partie prenante dans les décisions de guerre ou de paix avec Israël. Nous n’avons jamais tiré une seule balle en dehors du cadre de la défense de notre peuple. »

Concernant une éventuelle attaque israélienne après la chute du Hamas, il précise :
« Ma position est claire : nous protégerons d’abord les civils, nous ferons du bruit à l’international et nous ferons pression pour l’arrêt de la violence. Personne ne souhaite que cela devienne un combustible pour des conflits qui nous échappent. »

Interrogé sur le droit d’Israël à la sécurité, il répond : « De la même manière que le peuple palestinien a droit à une vie libre, sûre et digne dans son propre État, les Israéliens ont aussi le droit de vivre en sécurité et en paix, dans les frontières reconnues par le droit international et sur la base d’un rapport de non-agression. »

Il adresse également un message personnel aux Israéliens : « Nous ne considérons pas le peuple israélien comme notre ennemi. La sécurité mutuelle commence par le respect des droits fondamentaux de notre peuple. Celui qui ne menace pas notre peuple ne recevra de notre part qu’une réponse fondée sur la raison. »

À propos d’un cessez-le-feu, Abou Shabab déclare : « Il est indispensable, car la faim s’aggrave. Les Palestiniens doivent pouvoir respirer et bénéficier de zones humanitaires sûres sans violence – c’est là que leurs revendications pour une vie digne trouveront réponse.
La bande de Gaza après la guerre sera une zone sinistrée qui nécessitera des efforts internationaux concertés pour sa reconstruction. Les habitants doivent pouvoir vivre dans la dignité et être compensés pour les douleurs des guerres et catastrophes. C’est ainsi que prendra fin l’ère de la violence. »

À ceux qui l’accusent d’être un bras de l’Autorité palestinienne, il répond : « Nous ne sommes pas subordonnés à l’Autorité palestinienne. Nous sommes totalement indépendants. Il y a eu des tentatives pour nous y rattacher afin de délégitimer notre initiative indépendante. »

Il précise : « Certes, certains acteurs – y compris l’Autorité palestinienne – ont fourni une petite aide à notre création, mais cela ne réduit en rien notre indépendance. Nous accueillons favorablement toute aide permettant d’atteindre nos objectifs : protéger les civils, empêcher le détournement de l’aide, renforcer la justice et la dignité. »

Abou Shabab poursuit : « Nous n’avons pas peur du Hamas, et ils ne doivent surtout pas envisager de nous attaquer. Nous avons des surprises imprévues. Nous avons le droit d’être soutenus par l’opinion publique qui croit en nous – c’est cela la véritable démocratie. »

Il conclut : « Le Hamas a déjà perdu sa popularité. Il doit présenter ses excuses à notre peuple pour sa décision du 7 octobre, quitter le pouvoir, appliquer la volonté palestinienne et arabe – pas la volonté iranienne – et cesser sa mentalité d’extrémisme.
Notre islam est une religion de justice, de sécurité et de paix.
Nous ne sommes pas nés pour combattre éternellement, mais pour vivre dignement sur notre terre. »

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