Un fonds norvégien réduit ses liens avec Israël

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Le plus grand fonds souverain au monde, gérant quelque 2 000 milliards de dollars d’actifs, a annoncé une réduction significative de ses liens financiers avec Israël. Cette décision inclut la vente de participations dans 11 entreprises israéliennes ainsi que la rupture de contrats avec des entités locales chargées jusqu’ici de gérer ses placements.

Un contexte lié à la situation régionale

Dans un communiqué officiel, le fonds explique cette réorientation par la « situation à Gaza et en Cisjordanie ». La mesure intervient après un examen interne urgent, déclenché par la révélation que l’un de ses investissements indirects concernait une société israélienne de moteurs à réaction fournissant des services aux forces de sécurité, notamment la maintenance d’avions de chasse.

Selon les responsables du fonds, cet investissement avait été réalisé via un gestionnaire tiers, d’où la décision d’annuler les accords avec ces intermédiaires. « Tous les investissements dans des entreprises israéliennes auparavant confiés à des gestionnaires externes seront désormais transférés à une gestion interne », précise l’institution.

Des cessions ciblées mais significatives

Au 30 juin de cette année, le fonds détenait des participations dans 61 entreprises israéliennes, contre 65 à la fin de 2024. Ce nombre a encore été réduit avec la cession complète de ses parts dans 11 sociétés supplémentaires. Les noms des entreprises concernées n’ont pas été communiqués, mais l’organisme souligne qu’il s’agit d’un désengagement total sur ces actifs.

L’examen en cours pourrait déboucher sur d’autres ventes, visant à renforcer les procédures de due diligence et à éviter toute exposition jugée problématique.

Un portefeuille mondial considérable
Filiale de la Banque centrale de Norvège, le fonds détient des participations dans 8 700 entreprises à travers le globe. Fin 2024, sa présence en Israël représentait environ 1,95 milliard de dollars, répartis sur 65 sociétés. Cette part a légèrement reculé en juin, puis davantage ces dernières semaines.

L’année dernière déjà, l’institution avait vendu ses actions dans une société énergétique et dans un groupe de communication israéliens, évoquant des « raisons éthiques ». Son organe de surveillance étudiait également la possibilité de céder ses parts dans certaines banques israéliennes.

Des pressions politiques internes

Cette révision stratégique intervient quelques mois après que le Parlement norvégien a rejeté une proposition plus radicale, qui aurait contraint le fonds à liquider l’ensemble de ses participations dans les entreprises opérant dans les territoires sous contrôle israélien.

En choisissant une approche graduelle, l’institution conserve pour l’instant une présence économique en Israël, tout en signalant une vigilance accrue sur ses engagements financiers dans la région.

Jforum.fr

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