Devenir blanc comme neige !

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Autour de la table de Chabbath n°506 Netsavim ROCH HACHANA

Le’ilouï Nichmath : Chalom Chah’na ben Reb Sinaï Yehouda (famille Katz / Bat-Yam) et Pessa’h Mordekhaï ben Chemouel (26 Elloul- Mordekhaï Goldstein zal) Tihié nichmatan Tsroura bitsror ha’haïm

Devenir blanc comme neige !

Cette semaine notre Paracha commence par : « Vous vous tenez tous devant Hachem pour passer dans l’alliance… » Rachi explique qu’il s’agit du dernier jour de notre fidèle berger Moché Rabbénou qui fait entrer le Clall Israël dans une nouvelle alliance avec D’. C’est vrai que nous avons reçu la Tora quarante années plus tôt (c’était la première alliance) ; seulement à l’entrée en Erets Israël nous devenons solidaires les uns des autres (d’après le Keli Yakar et les autres commentaires). C’est-à-dire que dorénavant un homme peut rendre quitte son ami en lui lisant le Kidouch (si son ami ne sait pas lire en hébreu) même s’il a déjà fait au préalable son Kidouch. Sans cette « solidarité » que nous avons acquise au cours de cette paracha, nous ne pourrions pas rendre quitte notre prochain. Depuis cet épisode, nous devenons un peuple solidaire les uns des autres dans l’application des Mitsvoth.

Ce premier passouk (verset) est aussi une allusion aux grands jours qui s’approchent : « Vous vous tenez devant Hachem : vos chefs de tribus, les Talmidé ‘Hakhamim, les hommes, enfants, femmes, les prosélytes, etc.. » car dans quelques jours (à Roch Hachana qui tombe cette année lundi soir 22 sept.), le Clall Israël va passer en jugement. Mieux encore la Michna dans Roch Hachana (ch. 1 michna 2) enseigne que ce n’est pas seulement la communauté qui est jugée mais toute l’humanité. Toutes les actions de l’année écoulée seront observées, jugées sous-pesées pour savoir si nous sommes aptes à une meilleure année dans nos familles, le travail, la santé. Pour le reste de l’humanité c’est de connaître si l’année sera positive avec moins de guerres, de terrorismes internationales et plus de parnassa, etc… Qu’est-ce que Hachem attend de ces jours cruciaux ? La réponse c’est qu’Il souhaite que nous fassions Techouva. Par exemple, celui (ou celle) qui s’est mal comporté vis-à-vis de son ami/proche (par des vexations, des mauvaises paroles, etc.) alors qu’il lui demande pardon (avant Roch Hachana et pour les retardataires : Kippour). Autre cas, un invétéré du net qui a passé l’année à diffuser toute sortes de sornettes au sujet du monde ‘harédi (d’ailleurs qu’il ne connaît pas…) ou encore, plus grave, qui a mal parlé sur les Rabanim de la communauté… C’est le moment ou jamais de rectifier le tir et de faire son mea-culpa (ndlr : et à écrire ces lignes je ne sais pas vraiment comment ses écrits qui ont été gobés l’année passée par des milliers de lecteurs vont pouvoir être réparés par un simple mot : « Je me suis trompé, je ne connaissais pas le sujet et je demande pardon… », car d’une manière générale les gens restent sur leurs premières positions).

Seulement il y a un enseignement des Sages qui nous donnera du baume au cœur (Berakhoth 12) : « Raba ben Hanina Saba dit au nom de Rav : « Tout celui qui fait une ‘Avéra et en a honte, sera pardonné de toutes ses fautes« . C’est à dire que la Techouva à la force d’effacer le passé (on parle de la faute vis-à-vis de Hachem. Vis-à-vis de son prochain nous sommes obligés d’obtenir son pardon). Le fait de regretter son passé, prendre la décision de ne plus recommencer (plus Vidouï) nous rend blanc comme neige.

J’ai lu une une intéressante question du rav Harrar de Bené Brak. Il note que la Guemara dit : « …Celui qui a honte de SA faute… sera pardonné de TOUTES ses fautes. « Il s’agit d’un homme qui a trébuché sur une faute particulière, la Guemara lui dit que le Ciel lui pardonnera TOUTES ses fautes. En quoi le fait de faire Techouva sur une faute amène l’exemption de toutes les autres fautes ? (Pour les experts, la version du Méïri est plus compréhensible puisqu’il écrit : « il sera pardonné de SA faute » or le texte de notre Guemara ne suit pas son avis).

Il existe plusieurs possibilités de comprendre.

La première c’est de savoir que la boucha (la honte) est un sentiment très fort chez l’homme. La honte entraîne que notre visage se transforme. Le sang monte à la tête qui devient rouge puis blanche livide. C’est assimilé par nos Sages (voir Berakhoth 43:) à une petite mort (bar minam). Comme on le dit bien : « J’aurais préféré m’enterrer plutôt que mon supérieur me parle de cette manière devant toute ma classe… ». Or mes lecteurs le savent, la mort entraine la Kappara (l’expiation) d’un homme. La Tora enseigne que les tuiles qui peuvent, au grand jamais, arriver apportent leurs doses d’expiations. Or la plus grande « tuile » si l’on peut dire pour un homme c’est… la mort. Le passage vers l’autre monde c’est le moment d’une grande Kappara (plus encore que celle de Yom Kippour, voir Yoma 86.).

Donc lorsque l’on prend conscience de la grandeur de Hachem et que cela entraîne le sentiment de honte, c’est une très bonne Kappara (sur toutes nos actions).

Une autre manière de comprendre cette parole de la Guemara, c’est de savoir qu’un homme n’a pas honte lorsqu’il se trouve entre quatre murs. Puisqu’il n’y a personne (dans la pièce), il se comporte comme bon lui semble (alors que normalement un homme doit savoir que Hachem remplit tout l’univers donc il n’y a aucune différence entre le moment où il fait son speech en complet veston devant 2000 personnes ou qu’il soit seul dans sa salle de bain… Hachem règne partout. Les choses changent lorsqu’il est en présence d’amis, de connaissances, il changera du tout au tout. Donc si un homme a honte devant Hachem, cela montre qu’il s’est rapproché de Lui. Or le but de la Tora c’est qu’un homme ressemble à Hachem et soit proche de Lui. D’une manière générale les fautes font obstacles entre nous et D’. Avoir honte marque qu’on s’est rapproché de Hachem en cela on répare les fautes (qui ont entrainées l’éloignement).

C’est aussi ce qu’on dit dans les Seli’hoth : « A Toi (Hachem) la droiture et la justice et nous, nous avons honte de nos actions« .

Pourquoi attendre une année entière pour faire Techouva ? Notre histoire est rapportée par le regretté rav Yaguen zatsal. Il s’agit d’un Avrekh tsadiq, le rav Yossef Jérusalem qui racontait une histoire tout à fait spectaculaire se déroulant entre Paris et Ramat Gan. Le rav Yossef est un homme qui n’a peur de rien pour promouvoir le judaïsme. Il va partout dans le pays où coulent le lait et le miel pour diffuser la voix de la Tora. Une fois il prit le bus en direction de Ramat Gan et arriva dans l’après-midi dans l’artère principale de la ville (Jabotinsky). La première des choses qu’il fit c’est de se rendre dans une synagogue la plus proche : c’était une Beth Haknesset de rite marocain. Un écriteau prévenait le public qu’à 5 heures la prière de Min’ha avait lieu. Il attendit patiemment l’arrivée du gabay. Vers l’heure dite arriva un grand gaillard vêtu d’un short et de tatanes (nu pied) avec une chemise largement ouverte : c’est le gabay (secrétaire), il s’appelle Jacques. Ce dernier dévisage rav Yossef et lui dit de but en blanc : « Vous savez, ici on ne demande pas de Tsedaka aux fidèles ! » Rav Yossef acquiesça mais demanda s’il pouvait dire un mot de Tora entre Min’ha et ‘Arvith. Jacques dit : « En aucune façon. Ici on vient pour prier et pour rien d’autre. » Rav Yossef demanda au moins d’être l’officiant, ce que le gabay accepta. A l’heure dite le public commença à se regrouper et la prière commença. Reb Yossef dit toute la prière avec beaucoup d’application mots à mots depuis « Péta’h Eliahou», les Korbanoth jusqu’à la ‘Amida, comme les bons Juifs d’origine marocaine savent tellement bien le faire. A la fin, rav Yossef demanda à nouveau de dire un petit mot et cette fois Jacques permit. Notre Tsadiq dira un court discours : « Il est marqué dans la ‘Amida : Zoréa tsedakot, Matsmia’h yechou’oth et Boré refouoth» /Hachem fait germer de la Tsedaka (de l’homme), en fait sortir de la délivrance et finalement guérit les malades », expliqua rav Yossef : des fois il peut s’agir d’un juif athée qui a fait une fois dans sa vie une tsedaka. Or comme il est plein de fautes sa Mitsva ne monte pas au Ciel. Seulement Hachem la conserve jusqu’au jour où notre homme en aura besoin, par exemple cet homme fait Techouva mais après un certain temps tombe malade. C’est alors que Hachem ressort la Mitsva qu’il a faite dans le passé et le sauve de la mort : c’est le mérite de sa Tsedaka qui le sauve. » A peine a-t-il fini son Dvar Tora que Jacques l’interpelle en disant que cela s’applique EXACTEMENT à lui, et qu’il tient (après ‘Arvith) à lui raconter son histoire personnelle. Après la prière, Jacques se tourne vers reb Yossef et lui raconte son histoire assez époustouflante : « Il y a quelques années en arrière j’habitais Paris et j’étais coiffeur. A l’époque j’étais à des années lumières de toute pratique, je coiffais même les femmes (comme on le sait bien, un homme n’a pas le droit de toucher aucune dame si ce n’est sa femme). Une fois est entré dans la boutique un «religieux» qui m’a demandé de l’aide car il n’avait rien à manger pour Chabbath. Je ne sais pas ce qui m’a pris mais pour la première fois de ma vie j’ai ouvert ma caisse et je lui ai tendu toute ma recette du jour. Il est sorti en me remerciant. Quelques jours plus tard une cliente habituelle est entrée dans le salon pour se faire coiffer. Après avoir fait mon travail elle resta sur le siège et ne voulut pas bouger. Je lui dis qu’il fallait partir car « je ne fais pas deux coupes pour le prix d’une ». Elle me répondit : «Je veux me marier avec toi !» Je lui dis «c’est impossible, tu es une Française et moi je suis Juif, tu n’as qu’à te marier avec un Français comme toi ». A l’époque j’étais très éloigné, mais cela pour tout l’or du monde je ne l’aurais pas fait (comme quoi, il lui restait quelque chose de la Dafina qu’il avait mangée chez ses parents le samedi matin). Cette femme continua et dévoila : « Tu sais, je suis une femme très riche tout ce que je veux je peux l’avoir, seulement je tiens à une chose dans ma vie, me rapprocher du Créateur du monde, le servir, or je sais une chose, c’est uniquement si j’arrive à me marier avec un Juif que j’arriverais à me rapprocher de Lui » (pour les besoins de notre bulletin on est obligé de dire que les choses ne sont pas si tranchées…On peut accéder à la Tora et au monde futur sans pour autant se marier). Je lui dis alors que je n’étais pas du tout religieux. Elle me répondit : « Ce n’est pas grave, je commence à faire une conversion et on se marie ensemble dans une entente mutuelle. Je fais ce que je veux et toi tu fais ce que tu veux et je ne te ferai aucune réflexion, es-tu d’accord ? » Je répondis que oui… Après sa conversion en bonne et due forme nous nous sommes mariés… Les années passèrent, ma femme priait une bonne partie de la journée tandis que moi, je ne respectait ni le Chabath, ni la prière – en un mot un grand incroyant. Ma femme Tsadéketh m’a même acheté des Tefilines (Mehoudarim, par un bon Soffer qui sait écrire ashkenaze et sefarade…) mais jamais je ne les ai mises. Une fois, un matin alors qu’il était 7h30, je m’apprêtais à partir au salon, ma femme déposa alors devant moi mes Tefilinnes en me demandant de les mettre. A ce moment j’ai poussé une colère, pris les Tefilines et les ai jetées par la fenêtre dans la rue. Ma femme a poussé un cri, courut et partit les ramasser. Comme ma femme s’est souvenue de la condition de notre mariage elle me demanda pardon et je suis allé au travail. Toute la journée, elle pria, jeûna et a lu des Tehilim. A mon retour je n’ai rien dit, j’ai dormi et durant la nuit j’ai fait un rêve. Je me voyais sur le balcon tandis qu’il y avait une grande fissure sur le mur. Le balcon était prêt à s’effondrer tandis que ma femme était de l’autre côté avec les enfants. Je commençais alors à crier et appeler ma femme à la rescousse, sans réponse. Fin du rêve. Le matin je pars comme d’habitude au boulot. Seulement lorsque je vais pour prendre ma voiture voilà que je sens mes forces se vider de moi et je m’écroule par terre. Un grand gaillard comme moi qui n’arrive pas à bouger le petit doigt de la main. Les amis autour de moi le prennent à la rigolade mais finalement ma femme arrive et prévient l’ambulance. Ce même jour j’ai fait huit visites d’hôpitaux et dans chacun on a procédé toutes sortes d’examens, etc… : tout était OK mais mon corps ne répondait pas. Je fus alors hospitalisé, et ce pendant… une année entière ! Ma femme Tsadéketh avait mis à mon service quatre infirmières, de plus elle venait à mon chevet presque tous les jours avec un journal et des sucreries… J’ai mis un an pour faire le rapprochement entre mon mal et les Tefilines. Au bout d’un an, A la même date jour pour jour de l’épisode des Tefilines, la veille j’ai dit à ma femme qu’elle m’apporte pour le lendemain mes Tefillines et que je les mettrai. Ma femme a pleuré d’émotion car elle savait depuis le départ que ma maladie était due à cela. La nuit même (!) à nouveau je fis un rêve : cette fois-là, le balcon était ressoudé, la famille et ma femme étaient à mes côtés. Quand je me suis réveillé le matin j’ai compris que ma maladie était terminée, que bientôt je sortirai de l’hôpital. Les infirmières n’y croyaient pas, mais moi, je leur disais « mes Tefilines sont bien posées sur ma tête, le balcon est en place avec ma famille c’est fini je suis guéri. » Effectivement, quelques jours après notre Jacques sort de l’hôpital, avec des Tefilines et surtout une nouvelle tête et un nouveau cœur. Il a fallu douze mois afin qu’il comprenne la cause de son malheur. Comme quoi Hachem est bien Miséricordieux avec les pécheurs… et attend patiemment leur repentir.

Coin Halakha : Cette année Roch Hachana tombe lundi soir. On écoutera le son du Chofar mardi et mercredi. La Mitsva (d’écouter le Chofar) est en journée depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher. Tout celui qui n’est pas redevable de la Mitsva ne pourra pas rendre quitte son ami (ou la collectivité). Donc un enfant de moins de treize ans ne pourra pas sonner. Si le garçon est Bar-Mitsva (plus de treize ans) il faudra être sûr qu’il ait les signes de puberté pour nous rendre quitte. Une femme (même grande) ne peut pas rendre quitte les hommes car c’est une Mitsva qui dépend du temps et les femmes seront exemptes de toutes les Mitsvoth qui dépendent du temps. Cependant la coutume achkenaze est qu’elles font la bénédiction avant l’écoute (Or Ha’haim 589.1). Comme toute Mitsva, il faudra que l’assemblée pense se faire acquitter par l’officiant et que ce dernier ait l’intention de les rendre quitte. Nouveauté : un homme seul qui prie sans la collectivité devra attendre la fin de la troisième heure de la journée pour prier la prière de Moussaf (ce qui revient à l’heure limite du Chema Israël du matin soit en Erets/Elad : 9h30). L’explication est que durant les trois premières heures de la journée de Roch Hachana, Hachem juge le monde avec sévérité. Nécessairement l’homme-seul devra attendre l’heure où les communautés ont l’habitude de dire le Moussaf afin qu’il s’associe à leurs prières (592.8).

Ketiva ve’Hatima tova pour tous les Rabanim, Avrékhim, Ba’houré Yechivot, tous mes lecteurs et le Clall Israël ; que nous soyons inscrits dans le Livre des Tsadikim et que l’on mérite d’une année pleine de joies et de bénédictions.

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Une bénédiction à Daniel Albala et à son épouse (Villeurbanne) à l’occasion des fiançailles de leur bon fils Gabriel néro yaïr, Mazel Tov !

Une Tefila pour tous les captifs de Tsion à Gaza qu’ils retrouvent la liberté.

Une Berakha à mon Roch Collel rav Eliahou Ulman chlita à Elad (pour ceux qui veulent le soutenir tel : 0533189595)

Une bénédiction au Roch Collel rav Asher Brakha-Bénédict chelita et à son épouse (Bené-Brak/Raanana) pour son grand travail de développement de Tora en Erets Israël.

Une Berakha à mon ami le rav Mordekhaï Bismuth chlita et à son épouse (Bené Brak) dans ceux qu’ils entreprennent et la réussite dans l’éducation des enfants.

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