Greta Thunberg exclue du leadership de la flottille

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Le projet Sumud rassemble des dizaines de bateaux provenant de plusieurs pays avec l’objectif déclaré de briser le blocus imposé à Gaza. Plus de 40 navires ont déjà franchi Malte, d’autres attendent encore en Grèce. Au départ programmé depuis Barcelone fin août, l’embarquement et la navigation ont été retardés par des obstacles logistiques, administratifs et techniques. Parmi ces obstacles : stationnement prolongé en Tunisie, congestion des ports, pénurie de carburant, demandes de vérifications d’identité, ou encore incidents à bord de certains navires.

Un point d’achoppement a été l’incident survenu au port de Sidi Bou Saïd, en Tunisie. Le Family Boat, battant pavillon portugais, aurait été touché par ce que les organisateurs décrivent comme un drone, causant un incendie sur le pont — aucune victime n’a été signalée. Les autorités tunisiennes contestent la version du drone, évoquant un incendie accidentel lié à un combustible, une explosion ou un élément matériel. Ce désaccord alimente la méfiance au sein de la flottille.

Greta Thunberg a expliqué qu’elle ne quitterait pas la mission pour autant, mais qu’elle se retirerait des fonctions exécutives pour continuer à participer comme organisatrice et simple militante. Elle jugeait que la stratégie médiatique du comité s’attachait trop aux problèmes internes plutôt qu’au message central : la situation humanitaire à Gaza. Son nom a été retiré de la page de direction du site officiel après ses critiques.

L’un des défis est le retard accumulé à Bizerte (Tunisie) où les navires ont dû attendre du carburant, passent par des formalités administratives lourdes, ou subissent des dysfonctionnements mécaniques. Le malaise s’installe parmi les militants : fatigues physiques et mentales, abandon de certains participants, sentiments de découragement.

Malgré toutes ces difficultés, la flottille maintient son cap, avec des navires principaux ayant quitté la Tunisie pour se diriger vers la Grèce, au moment où d’autres sont encore dispersés en Méditerranée entre la Sicile et la Grèce. Les retards ne semblent pas avoir détourné l’objectif principal : livrer un aide humanitaire symbolique, rompre le silence international et attirer l’attention sur le blocus de Gaza.

Cet épisode n’est pas le premier du genre : à plusieurs reprises cette année, des flottilles similaires, telles que le Madleen ou le Conscience, ont été interceptées ou entravées, certains navires saisis, des militants arrêtés. Ces expériences passées renforcent l’idée que l’obstacle principal de ces missions réside autant dans les contraintes logistiques, politiques et juridiques que dans les défis maritimes eux-mêmes.

Le conflit interne au sein de l’organisation de Sumud souligne deux tensions : entre l’urgence de l’action humanitaire et la stratégie de visibilité médiatique, et entre la coordination nécessaire pour un convoi international et les divergences de priorité parmi les militants. Dans un moment pareil, l’efficacité de la communication et la solidarité entre participants apparaissent aussi cruciales que la mission elle-même.

Jforum.fr

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