Mercredi après-midi, un drone lancé par les Houthis depuis le Yémen a ciblé la ville d’Eilat, station balnéaire israélienne au bord de la mer Rouge. L’impact dans le centre urbain a provoqué un bilan officiel de 22 blessés, parmi lesquels deux se trouvent dans un état grave. Le moment choisi était particulièrement sensible, la ville accueillant de nombreux touristes pour célébrer Roch Hachana.
Les premières évaluations indiquent que le drone n’a été repéré que tardivement — seulement 30 à 40 secondes avant l’impact — malgré les procédures d’alerte. L’alarme a néanmoins retenti dans la ville dès la détection. Des hélicoptères et un avion de chasse ont été mobilisés dans une tentative d’interception, sans succès.
Sur les lieux, la police a rapidement sécurisé le périmètre et activé une unité de déminage pour analyser les débris afin de déterminer s’il s’agissait d’éléments du drone lui-même ou de l’un des intercepteurs tirés par les défenses israéliennes. Les autorités ont vivement conseillé aux habitants d’éviter de toucher ou de déplacer tout fragment suspect et de signaler immédiatement leur découverte.
Le ministre de la Défense israélien, Israel Katz, a réagi sur les réseaux sociaux en promettant une réponse sévère : « Qui s’en prend à Israël subira sept fois plus de dégâts. » Il a aussi souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Le Premier ministre s’est entretenu avec le commandement militaire, appelant à renforcer la protection d’Eilat.
Cet incident survient quelques jours seulement après une attaque précédente — un drone houthi avait percuté l’entrée d’un hôtel dans la même ville, provoquant des dommages matériels sans faire de victimes. L’escalade se confirme donc dans la stratégie des Houthis, qui affirment leur solidarité avec Gaza en multipliant les frappes contre Israël, malgré la distance géographique.
Des médias indépendants rapportent que la majorité des blessés souffrent de plaies par éclats ou fragments. La plupart ont été pris en charge à l’hôpital local de Yoseftal, tandis que les plus gravement touchés ont été évacués vers Beersheba comme mesure de précaution. La zone d’impact serait située dans une zone de commerces et d’hôtels, fréquente des touristes.
L’attaque met à rude épreuve le système de défense israélien, longtemps réputé parmi les plus sophistiqués au monde. Le fait qu’un drone ait pu franchir cette protection et atteindre le cœur d’Eilat questionne les capacités de surveillance aérienne et la rapidité d’interception. Les forces armées soulignent toutefois qu’elles vont tirer des leçons de cette défaillance.
Sur le plan géopolitique, cette frappe renforce la pression régionale : les Houthis sont soutenus par l’Iran, et ces attaques sont perçues comme un élargissement du conflit au-delà de Gaza. Israël a déjà répliqué par des frappes aériennes sur des positions houthies au Yémen. L’offensive actuelle pourrait provoquer une réaction militaire accrue, surtout compte tenu de la gravité de l’attaque et du lieu ciblé.
Eilat, jusqu’ici perçue comme une enclave touristique paisible, devient un exemple clair des défis sécuritaires auxquels Israël est confronté dans son sud. Le bilan humain, la vulnérabilité du système de défense et l’ampleur médiatique de l’attaque en font une trame dramatique dans un conflit régional aux ramifications multiples.
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