Un commandement américain en Israël

Un commandement américain en Israël

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Une nouvelle dimension de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas vient de se dessiner : la création d’un quartier général américain en Israël, chargé de superviser l’application des engagements liés à Gaza. Le plan, impulsé par le président Donald Trump, vise à garantir que les compromis signés ne restent pas lettres mortes, mais soient contrôlés avec une structure robuste et internationale.

Un commandement américain pour sécuriser l’avenir
Donald Trump a donné instruction au CENTCOM (Commandement central américain) d’installer un centre de commandement et de contrôle sur le sol israélien pour coordonner les questions sécuritaires liées à Gaza. Si le mandat exact de cette structure reste en cours de définition, les premières annonces indiquent qu’elle jouera un rôle actif dans la recherche des corps d’otages disparus, dans la supervision des forces étrangères déployées, et dans la logistique humanitaire.

En appui à cette mission, près de 200 soldats américains seront déployés en Israël — mais sans pénétrer dans la bande de Gaza. Leur stationnement sera à proximité de la frontière, et ils travailleront depuis le territoire israélien dans un dispositif multinational, aux côtés de représentants militaires égyptiens, turcs, qataris et émiratis. Le commandement sera également chargé d’identifier et sanctionner toute violation du cessez-le-feu, selon les premiers échos diplomatiques.

Les responsables israéliens se montrent favorables à cette initiative — certains la qualifient de « mieux que tout mécanisme qataro-turc » — en lui reconnaissant le mérite d’apporter une centralisation crédible du contrôle. Ils assurent qu’à travers cette structure, chaque incident ou retard dans l’exécution de l’accord pourra être porté devant les Américains pour arbitrage.

Une coordination internationale structurée
Cette évolution traduit une approche plus ambitieuse que dans les cycles précédents de négociation. Non seulement les États-Unis ne se contentent plus de jouer les médiateurs, mais ils deviennent acteurs opérationnels du dispositif de suivi. Le nouveau centre de commandement jouera le rôle d’interface entre les forces étrangères, les autorités israéliennes et les équipes humanitaires.

L’opération prend place dans le cadre du plan de paix prôné par Trump, qui postule la mise en place d’une International Stabilization Force (Force internationale de stabilisation) pour superviser la désescalade, le désarmement éventuel, et la transition vers une gouvernance civile à Gaza. Ce dispositif s’inscrit aussi dans l’idée que l’application d’un traité exige des mécanismes concrets de surveillance.

Aux États-Unis, cette initiative est présentée comme une garantie : que l’accord ne soit pas seulement un document, mais un régime contrôlé, capable de réagir aux violations. Le fait que les 200 soldats américains opèrent depuis Israël, et non depuis Gaza, est une précaution pour limiter les risques et respecter les contraintes diplomatiques.

Défis, résistances et légitimité
Bien sûr, ce choix n’est pas exempt de critiques. Pour certains partis israéliens, voir des soldats étrangers installés en Israël dans un rôle opérationnel est une atteinte à la souveraineté. La question du désarmement du Hamas, la possibilité d’intervention future, le sort des militants armés restants, tout cela reste flou.

Mais les partisans du plan soulignent que cette structure est une avancée stratégique : Israël garde ses capacités d’action, tandis que la responsabilité du suivi est externalisée à un acteur allié fiable. Cela offre une forme de tampon diplomatique utile en cas de tensions futures. Le rôle de cette structure pourrait évoluer avec le temps, mais dès maintenant elle incarne l’architecture de contrôle qu’Israël souhaitait — un contrôle non pas indirect, mais supervisé par des alliés stratégiques.

Enjeux régionaux et répercussions géopolitiques
Cette initiative américaine en Israël redéfinit les équilibres du Proche-Orient. D’un côté, elle renforce la position d’Israël dans le cadre du dialogue de paix, en lui donnant un cadre de sécurité stable et crédible. De l’autre, elle envoie un signal politique fort : Washington s’engage non seulement diplomatiquement, mais militairement à l’arrière-plan de la trêve.

Cela pourrait également servir de levier dans les relations d’Israël avec les pays arabes modérés. En confiant le contrôle du cessez-le-feu à une structure américano-multinationale, Israël réduit la perception d’une domination directe sur Gaza par ses forces seules. Ce positionnement pourrait faciliter la normalisation avec certains États arabes, déjà en réflexion depuis les Accords d’Abraham, en montrant qu’Israël assume ses responsabilités mais avec un cadre multilatéral de sécurité.

L’installation d’un quartier général américain en Israël marque une inflexion stratégique audacieuse : Israël ne concède pas sa souveraineté, mais choisit un contrôle externalisé avec un allié puissant. En confiant à Washington le rôle de garant opérationnel de la trêve, Israël se prémunit contre les manœuvres du Hamas tout en cultivant une légitimité internationale. Cette structure offre à Israël la flexibilité nécessaire pour préserver ses intérêts sécuritaires, tout en engageant la communauté internationale dans un rôle de surveillance. En cela, elle traduit un choix pro-Israël : celui de négocier sans renoncer à la maîtrise de son avenir.

Jforum.fr

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