Le Roch Yechiva de Kissé Ra’hamim, le gaon rav Tsema’h Mazouz, a ouvert la session d’hiver dans la grande salle d’étude.
Dans son discours d’ouverture, il a abordé plusieurs thèmes : la place du ben Tora face à la consommation des médias, la foi dans les événements récents — notamment la libération des otages et le plan Trump —, ainsi que le décret sur la conscription des étudiants des Yechivoth.
Voici les principaux extraits de ses propos.
Be’hadré ‘Harédim
La Yechiva, une « arche de Noé »
Le rav Mazouz a commencé par comparer la Yechiva à l’arche de Noé, la tévath Noa’h : « La paracha de Noa’h vient nous enseigner une manière de vivre. La Yechiva, c’est l’arche. Mon père, notre maître le rav Meïr Mazouz זצ״ל (Ish Matslia’h), nous a protégés dans cette arche. Sans cela, que serions-nous devenus ?
Nous avons vu ce qu’il est advenu de nos camarades qui ont quitté cet environnement — et ce que nous sommes devenus, c’est grâce à la vigilance de notre père sur ses “pierres précieuses”.
Celui qui veut être un diamant doit rester dans la téva. Noa’h n’est pas sorti prendre l’air : il savait que sa vie dépendait du fait de rester à l’intérieur. Aujourd’hui, la tévath Noa’h, ce sont les Yechivoth. Plus on reste à l’intérieur, plus on est protégé. Dehors, on ne sait pas où cela peut mener. »
Il a cité la prière de rabbi Ne’hounia ben Hakana : « Tu as fait que notre part soit parmi ceux qui s’assoient dans la maison d’étude, et non parmi ceux qui traînent aux coins des rues. »
Et d’expliquer : « Être simplement dans une Yechiva, même avant de parler d’étudier, protège déjà l’homme des vents mauvais du dehors. »
Contre la dépendance à l’information
Le rav s’est montré très ferme sur la consommation d’actualités et de médias, notamment via les “lignes d’informations” téléphoniques très populaires : « J’ai entendu qu’il existe maintenant des numéros où, chaque minute, on te dit ce qui se passe dans le monde. “Il faut savoir vivre dans le monde”, disent-ils… Des paroles vaines !
Moi, je ne regarde que les titres du journal après la prière du matin, juste un coup d’œil à la première page, et cela me suffit.
Je n’écoute pas la radio (peut-être parfois en voiture, mais je n’y consacre aucun temps). Et, Baroukh Hachem, je suis encore vivant !
Il ne faut pas s’attacher à l’idée : ‘Je dois absolument savoir ce qui se passe’. Non, ce n’est pas la voie ! »
Louange aux étudiants assidus
Le Roch Yechiva a ajouté : « Même parmi les yochevé Beth hamidrach, tous ne reçoivent pas le même salaire. Pendant bein hazmanim, j’ai vu des jeunes ici, seuls dans un coin, en train d’étudier. Sur eux, j’ai pensé au verset : “Il s’assoit solitaire et silencieux, car il a pris cela sur lui” (Eikha 3,28).
Celui qui étudie seul, Hachem fixe Sa récompense pour lui. Et combien vaut-elle ? Comme la Michna le dit : il y eut dix générations de Noa’h à Avraham — jusqu’à ce qu’Avraham vienne et reçoive la récompense de tous ! »
La libération des otages
« Nous devons savoir reconnaître les miracles récents. Qui aurait imaginé que ces prisonniers seraient libérés exactement deux ans après leur capture — en ce même jour de Sim’hath Tora ?
C’est un rappel du verset : ‘Des plaies terribles et fidèles’. Fidèles, car Hachem détermine à l’avance le moment exact de chaque épreuve et de chaque délivrance.
Comme lorsqu’un médicament ne marche pas, et qu’un autre finit par guérir : ce n’est pas le médecin, mais le décret divin qui fixait que la guérison viendrait par ce remède-là. Nous avons vu de grands miracles, dernièrement. »
Le plan Trump
« J’ai lu les vingt points du plan de Trump. Mon cœur me dit que ce n’est pas lui qui les a écrits, mais Netanyahou, et Trump les a recopiés… Mais peu importe, que le bien vienne de là où il viendra !
Qu’ils expulsent les chefs du Hamas, qu’ils désarment Gaza — espérons-le !
Mais moi, j’ai la foi absolue que tout cela, c’est grâce aux jeunes qui étudient la Tora. Nous, nous ne voyons rien d’ici-bas, mais là-haut, après cent vingt ans, tout est clair : tel miracle est arrivé grâce à tel groupe d’étudiants, tel autre grâce à un autre. »
« Les signes de la délivrance »
Sur le décret de conscription visant les étudiants de Yechiva : « Nous sentons tous que le Machia’h est proche. Jamais on n’a persécuté les hommes de Tora comme cette année.
La semaine dernière, un garçon en deuil a été sorti de sa chiv’a pour être arrêté parce qu’il ne s’était pas présenté à la conscription — que D’ nous en préserve !
Ces signes ont été écrits dans la Guemara de Sota il y a plus de 1 800 ans. Ce n’est pas un hasard : la Tora t’annonce que viendra un temps comme celui-ci.
C’est comme une femme en travail : plus les douleurs sont fortes, plus la naissance est proche.
Ne sois pas effrayé ! C’est le signe que la délivrance approche. Heureux celui qui saura en tirer profit ! »
Conclusion
« Le Saint béni soit-Il nous montre de nombreux miracles, comme il l’a promis : ‘Comme aux jours de ta sortie d’Égypte, Je te ferai voir des merveilles’.
Qu’il mette dans nos cœurs de revenir à Lui sans coups, sans souffrances.
Beaucoup reviennent à la Techouva aujourd’hui — mais après des épreuves.
Prions pour que nous sachions reconnaître de nous-mêmes qui est le Maître du monde, et alors nous accomplirons Sa volonté de tout cœur. »


























