Le régime iranien prépare sa prochaine guerre

0
18

Par Majid Rafizadeh – Gatestone

Au premier jour, le régime iranien s’est construit sur la guerre. Ses slogans révolutionnaires ne prônent ni la coexistence ni le respect mutuel ; ils visent la domination, l’élimination des ennemis et l’édification d’un empire sous l’égide du Guide suprême. Le régime n’a jamais cherché à étendre son influence par la persuasion ou la diplomatie, mais par les armes nucléaires, les missiles balistiques et les assassinats ciblés à travers le monde. Photo : Le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, prononce un discours le 1er novembre 2023, sur la chaîne iranienne Channel 1. (Source : MEMRI)

Dès ses origines, le régime iranien actuel s’est construit sur la guerre. Au premier jour de leur révolution en 1979, les ayatollahs ont instauré une théocratie dont la mission première n’était pas de gouverner, mais d’exporter leur révolution et d’imposer au monde une doctrine islamiste chiite radicale. L’idéologie fondatrice du régime repose sur la conquête des peuples et des territoires par la terreur, la tromperie et la force.

Les slogans révolutionnaires du régime ne prônent ni la coexistence ni le respect mutuel ; ils expriment une volonté de domination, d’élimination de l’ennemi et de construction d’un empire sous l’égide du Guide suprême. La Constitution fait obligation à la République islamique d’Iran d’exporter la révolution. Répandre son idéologie au-delà de ses frontières n’est pas une option, mais un principe structurel de l’État. Le régime n’a jamais cherché à étendre son influence par la persuasion ou la diplomatie, mais par les armes nucléaires, les missiles balistiques et les assassinats ciblés à l’échelle mondiale.

Aujourd’hui, les ambitions révolutionnaires de l’Iran se dissimulent derrière un arsenal d’armements sophistiqués et d’opérations clandestines. Le régime scande des slogans religieux et développe une rhétorique révolutionnaire, mais son véritable instrument d’influence est la violence. Son programme d’armement nucléaire et ses missiles balistiques sont à la fois un bouclier et une lance, un outil de protection du régime et une menace contre ses adversaires à l’étranger. Il finance et arme des milices à travers le Moyen-Orient – ​​le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen, des milices en Irak – et les déploie comme instruments de sa volonté. Il commet des attentats terroristes sur tous les continents et ses tueurs assassinent des Juifs, des chrétiens, des dissidents et des responsables occidentaux.

Pour les ayatollahs, la paix n’est pas un but divin ; c’est une illusion temporaire à exploiter avant la prochaine frappe. Le régime perçoit chaque confrontation non comme une fin en soi, mais comme une préparation en vue d’un conflit plus vaste qui concrétisera sa vision révolutionnaire et apocalyptique.

L’Occident ne doit pas tomber dans le piège dangereux de croire que le régime est devenu rationnel, mesuré ou pragmatique – une des illusions les plus périlleuses de la politique internationale actuelle.

Le régime iranien prépare déjà sa prochaine guerre : 2 000 missiles pointent vers Israël pour l’assaillir simultanément et submerger ses intercepteurs.

Le président iranien a déclaré ouvertement que le programme d’armement nucléaire du pays se poursuivrait à un rythme accéléré. L’Iran refuse de coopérer avec les inspecteurs internationaux, laissant planer l’incertitude sur le sort d’un stock important d’uranium enrichi qui a mystérieusement disparu des installations déclarées. Nul ne sait véritablement où se trouve ce matériau ni à quel niveau de préparation militaire il a été inséré.

En coulisses, Téhéran continue de consolider ses partenariats avec des États dangereux et anti-occidentaux : la Chine, la Russie et la Corée du Nord. Chacun de ces pays apporte une assistance technique, une protection économique ou politique aux ambitions de Téhéran. La Chine finance l’économie iranienne par des achats de pétrole malgré les sanctions internationales. Ensemble, ils construisent un bouclier protecteur qui permet au régime iranien de poursuivre son rêve nucléaire, son destin.

Le Guide suprême et le Corps des gardiens de la révolution islamique considèrent très probablement les missiles et les armes nucléaires comme des outils divins permettant de détruire l’État d’Israël, qu’ils entendent ouvertement rayer de la carte. La réalisation de cet objectif accomplirait une des prophéties de longue date du régime : la destruction d’Israël, le « Petit Satan », et l’instauration d’un ordre mondial placé sous la coupe d’un système clérical chiite. Le régime n’a jamais rien dissimulé de cette vision.

Les cibles du régime ne se limiteront pas à Israël ou aux États du Golfe. L’Europe et le « Grand Satan » américain sont dans son collimateur. Amir Hayat-Moqaddam, membre de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, s’est récemment félicité de la capacité des missiles balistiques iraniens d’atteindre les capitales européennes et les villes américaines. Le régime a récemment proféré des menaces, laissant entendre à l’Occident que ses ennemis auraient intérêt à se méfier de sa capacité balistique. Ces déclarations ne sont pas de simples fanfaronnades ; elles révèlent la mentalité d’un pouvoir politique qui a fait de la confrontation une option inévitable, voire souhaitable. Les dirigeants de la République islamique ne se contentent pas de survivre ; ils veulent la victoire, une victoire obtenue par l’intimidation, la terreur et la destruction finale de leurs ennemis.

Dans l’intervalle, tout en se préparant à une confrontation de plus grande ampleur, le régime a déjà commencé à réactiver ses réseaux terroristes en Australie, en Allemagne et en Grèce. Ses agents s’emploient déjà à assassiner et à terroriser des Juifs, des chrétiens et diverses personnalités à travers le monde. Un attentat déjoué contre l’ambassadeur d’Israël au Mexique donne une idée de l’influence mondiale de la Force Qods iranienne et de son service de renseignement. Le Mossad, les services de renseignement israéliens, a identifié certains des agents iraniens à l’origine de multiples attentats et complots terroristes contre des personnes et des institutions juives. Ces incidents, loin d’être isolés, s’insèrent dans des campagnes coordonnées visant à semer la peur, à créer le chaos et à faire passer le message que les ennemis de l’Iran ne sont jamais à l’abri. Les services de renseignement occidentaux doivent s’attendre à ce que Téhéran planifie des tentatives d’assassinat plus nombreuses – et plus sophistiquées -, ciblant de hauts responsables israéliens y compris aux États Unis, comme il y a quelques années. Le régime sait aussi qu’une fois les anciens responsables libérés de leurs fonctions, ils redeviennent de simples citoyens, dotés d’une protection relative.

Il est impératif qu’un ultimatum sans équivoque soit adressé au régime : soit il met fin à son programme nucléaire, démantèle son arsenal de missiles balistiques et cesse ses opérations d’assassinats ciblés et de terrorisme à l’échelle mondiale, soit il s’expose à une nouvelle campagne militaire. L’Occident ne peut donner du temps à Téhéran, l’autoriser à tromper les inspecteurs et à se retrancher derrière un jargon diplomatique. Les pressions économiques et politiques seront vaines si elles ne sont pas accompagnées de quelques mesures coercitives. La stratégie du président Trump de couper toutes les sources de financement du régime, y compris par le biais de sanctions secondaires, demeure l’une des plus efficaces. Chaque dollar tiré des ventes de pétrole ou du commerce est un dollar qui finance les missiles et les milices iraniens.

Le Parti communiste chinois doit être tenu responsable de l’achat de pétrole iranien : il viole directement les sanctions internationales et permet au régime de financer ses projets militaires et nucléaires.

L’Europe doit cesser de considérer le régime comme un partenaire diplomatique légitime. Les consulats et ambassades iraniens dans les capitales européennes abritent des activités de renseignement et de planification d’opérations clandestines. Nombre de complots terroristes du régime ont été conçus ou coordonnés depuis ces enceintes diplomatiques. L’Union européenne doit immédiatement fermer les consulats iraniens et expulser leur personnel. L’immunité diplomatique ne doit pas protéger les assassins et les conspirateurs d’une action judiciaire. Si l’Europe veut jouer le jeu de la diplomatie, elle ne doit pas s’étonner de surbir les conséquences de la duplicité du régime.

Le régime iranien ne se réforme pas ; il se regroupe. Il ne se modère pas ; il se militarise. L’Occident ne peut rester les bras croisés tandis que Téhéran prépare discrètement la prochaine grande guerre. Les enjeux sont plus importants que jamais – pour Israël, pour l’Europe, pour les États-Unis et pour toutes les nations attachées à la stabilité et à la paix. Si l’Occident ne maintient pas la pression sur le régime, le prochain conflit ne sera pas une simple flambée de violence régionale. Il sera catastrophique.

Le régime iranien interprète le silence comme une faiblesse et l’hésitation comme une capitulation. Pour éviter une nouvelle guerre dévastatrice, l’Occident doit maintenir la pression militaire et économique et agir avant que les ambitions du régime ne créent une situation quasi irréversible. Téhéran prépare sa prochaine guerre. Le seul moyen de l’empêcher est de de se confronter au régime dès maintenant, avec unité, force et détermination.

Majid Rafizadeh, docteur en sciences politiques et analyste diplômé de Harvard, est membre du comité de rédaction de la Harvard International Review. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère américaine. Vous pouvez le contacter à l’adresse suivante : dr.rafizadeh@post.harvard.edu

Aucun commentaire

Laisser un commentaire