Selon l’ancien président de la Cour suprême, Barak, la démocratie israélienne est en danger, ainsi qu’il l’a déclaré ces jours-ci, en suite aux efforts déployés par le député Sim’ha Rotman contre la Cour suprême. Rotman, en revanche, affirme que c’est le contraire qui est vrai. Il a qualifié les juges de « Cosaques spoliés qui ont volé des pouvoirs aux représentants des citoyens pendant des décennies ». À la déclaration de Barak, « Nous ne sommes plus des citoyens, mais des sujets », il a répondu : « Vous et vos collègues commencez simplement à vous sentir comme des citoyens ordinaires ».
Ynet – Tova Zimuki
Le discours de l’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak, lors de la conférence de l’Association pour le droit public qui s’est tenue jeudi, a provoqué une vive réaction du président de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, Sim’ha Rotman.
La phrase de Barak, « Je pense que nous ne sommes plus des citoyens, mais des sujets », qui signifie qu’il y a de facto un régime autoritaire en Israël, est au centre de la critique de Rotman. « Cette déclaration étonnante a été faite alors que Barak était assis en présence d’un président de la Cour suprême qui s’est nommé lui-même, contrairement à la loi et en forçant le ministre de la Justice, et en présence de juges qui ont émis une ordonnance conditionnelle contre une Loi fondamentale adoptée par une large majorité à la Knesset concernant la méthode de sélection des juges », a déclaré Rotman.
Il a attaqué les juges à la retraite et ceux qui sont toujours en fonction, et a déclaré : « Ces malheureux, les Cosaques spoliés, qui, pendant des années, étape par étape, ont volé tout pouvoir possible au peuple et à ses représentants, pleurent les uns sur les épaules des autres parce que pour la première fois, après des décennies de vol, le peuple s’est réveillé et réclame son pouvoir. La différence essentielle entre un citoyen et un sujet est la liberté de déterminer les lois et les arrangements fondamentaux de la vie dans l’État, et ce peuple ne renoncera pas à sa liberté, peu importe à quel point vous criez. »
Rotman a ajouté : « Alors non, Honorable Président à la retraite Aharon Barak, le sentiment que vous ressentez maintenant n’est pas que vous êtes devenus des sujets, mais que pour la première fois, après de nombreuses années de vol de pouvoirs et de vol de la caisse publique, vous et vos collègues commencez à vous sentir comme des citoyens ordinaires. Et dans une démocratie, chaque citoyen a une seule voix dans l’urne, même s’il est juge, même s’il est général, même s’il s’est bien marié dans votre famille royale. Et les vrais sujets, ceux qui pendant des années ont voté à droite et ont reçu votre idéologie extrémiste et dangereuse, qui préfère que 30 à 50 sujets explosent, pourvu qu’il y ait des ‘droits de l’homme’, cessent d’être des sujets et deviennent des citoyens. »
Barak affirme que la démocratie israélienne est en danger. Le président de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice, en revanche, affirme que « la législation qui redonne le choix au peuple progresse. Nous avons appelé cela une réforme judiciaire, vous avez appelé cela un coup d’État constitutionnel. Car, comme tout dictateur du passé, la prise de pouvoirs et leur transfert au peuple ont été perçus par vous comme une remise en question de l’ordre naturel des choses, des demi-dieux qui décident et des masses de sujets qui obéissent. »
« Nous continuerons à réformer le système judiciaire, de manière responsable et efficace, jusqu’à ce que la Cour suprême accueille des positions que vous avez brutalement et violemment réprimées pendant des années parce qu’elles ‘n’étaient pas faites du bon bois’, ou parce qu’elles ‘n’avaient pas l’ADN judiciaire’. Nous ramènerons le pouvoir là où il doit être : aux mains du peuple. La cage est ouverte, le barrage est brisé, la forteresse est tombée. Appelez cela comme vous voulez, mais le peuple s’est réveillé, et ils n’accepteront plus d’être des citoyens de seconde zone, ou comme vous appelez cela, des sujets. »
