Trump interdit aux Palestiniens d’entrer aux États-Unis

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L’administration Trump a annoncé un durcissement majeur de sa politique migratoire en élargissant de manière significative la liste des pays soumis à une interdiction totale ou partielle d’entrée sur le territoire américain. Parmi les mesures les plus sensibles figure désormais l’interdiction visant les Palestiniens voyageant avec des documents délivrés par l’Autorité palestinienne, une décision qui s’inscrit dans une stratégie globale de sécurité nationale assumée par la Maison Blanche.

Selon le communiqué officiel, le président Donald Trump a signé une proclamation renforçant les restrictions d’entrée pour les ressortissants de pays jugés incapables d’assurer des procédures fiables de contrôle, de vérification et de partage d’informations. L’objectif affiché est clair : prévenir toute menace potentielle contre la sécurité publique et nationale des États-Unis. Cette nouvelle vague de restrictions concerne désormais des interdictions totales pour les citoyens du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Soudan du Sud et de la Syrie, ainsi que pour ceux du Laos et de la Sierra Leone, auparavant soumis à des limitations partielles.

L’ajout des détenteurs de documents de voyage émis par l’Autorité palestinienne marque une évolution notable de la politique américaine. Cette décision intervient dans un contexte régional tendu et reflète la volonté de Washington de contrôler strictement l’origine et la fiabilité des documents d’identité présentés aux frontières américaines. La mesure entrera officiellement en vigueur le 1er janvier prochain.

Le cas syrien illustre les contradictions apparentes de cette stratégie. Quelques semaines plus tôt, Donald Trump avait exprimé son soutien à la reconstruction politique de la Syrie à la suite de discussions inédites avec le nouveau président syrien, Ahmed al-Sharaa, ancien chef rebelle ayant renversé Bachar al-Assad. Pourtant, la Syrie figure désormais parmi les pays frappés par une interdiction totale. La Maison Blanche justifie cette décision par l’absence persistante d’une autorité centrale pleinement opérationnelle, capable de délivrer des passeports sécurisés et de garantir des contrôles fiables.

La situation s’est encore tendue après l’annonce de la mort de deux soldats américains et d’un interprète civil lors d’une attaque en Syrie attribuée à un assaillant lié à l’État islamique. À la suite de cet incident, Trump a promis des représailles sévères, qualifiant l’attaque de particulièrement grave. L’exécutif américain a également mis en avant les taux élevés de dépassement de séjour des ressortissants syriens pour renforcer la légitimité de l’interdiction.

Cette extension des restrictions s’inscrit dans une politique initiée dès le mois de juin, lorsque douze pays avaient déjà été soumis à une interdiction complète et sept autres à des limitations partielles. Depuis, quinze nouveaux États ont été ajoutés à la liste des restrictions partielles, dont le Nigeria. Ce dernier a vivement contesté les accusations américaines concernant la persécution des chrétiens, affirmant que la réalité sécuritaire du pays est plus complexe et que la liberté religieuse y reste protégée.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale l’un des piliers de son action. Des opérations fédérales renforcées ont été lancées dans plusieurs grandes villes, tandis que les demandeurs d’asile sont systématiquement refoulés à la frontière sud. L’élargissement des interdictions intervient également après une fusillade à Washington impliquant un ressortissant afghan, un événement que l’administration cite comme preuve des défaillances passées des procédures de vérification.

Jforum.fr – Illustration : le chanteur palestinien Ma’hmoud Darwish (2006)

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