A quel point le ‘Hamas a repris le contrôle de Gaza – témoignages

0
9

« Le Hamas est de retour. Il se réunit et recrute à nouveau des militants, il est revenu plus fort que jamais », affirme un Gazaoui

israj.media – Johanna Afriat – Illustration : Flash 90
Deux mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le Hamas reconquiert méthodiquement le terrain à Gaza. Des témoignages recueillis par N12 et une analyse du New York Times convergent : l’organisation terroriste, bien qu’affaiblie par deux ans de guerre, rétablit son emprise sur la population par l’intimidation, l’extorsion et la violence.

Un retour en force sur le terrain

« Le Hamas est de retour. Il se réunit et recrute à nouveau des membres, il est revenu plus fort que jamais », témoigne G., un habitant de Gaza. L’organisation a rouvert ses bureaux, posté des hommes armés aux carrefours et dans les marchés, et repris ses positions dans les hôpitaux et les camps de « réfugiés ».

Selon les estimations citées par le New York Times, environ 20 000 terroristes demeurent dans les rangs du Hamas, et plus de la moitié du réseau de tunnels souterrains reste intact. L’organisation a rapidement remplacé les commandants éliminés pendant le conflit et conserve des armes légères, des lance-roquettes et des mortiers.

Un système d’extorsion généralisé

Le contrôle du Hamas se manifeste surtout par un système d’extorsion qui frappe toute la population. « Quiconque possède un commerce doit payer cinq ou dix shekels par jour pour pouvoir rester là. Si vous ne payez pas, ils vous battent », explique G. La police du Hamas se poste aux carrefours pour prélever de l’argent aux automobilistes, tandis que les commerçants doivent partager leurs bénéfices pour continuer leur activité.

Les sources de financement sont multiples. Un paquet de cigarettes qui coûtait 20 shekels en vaut désormais 140, le Hamas empochant la différence. Plus terrible encore, l’organisation kidnappe de riches hommes d’affaires pour obtenir des rançons de plusieurs millions de dollars. « Ils ont pris 5 millions de dollars à notre voisin Fadi a-Dayeb », raconte A., une habitante de Gaza. Quant à l’aide humanitaire, elle continue à être détournée : « Ils ouvrent les colis, prennent les chocolats pour les revendre, ainsi que les tentes. »

Répression féroce

M., l’un des organisateurs des manifestations contre le Hamas, décrit lui aussi l’oppression : « Des arrestations massives ont lieu contre toute personne qui s’oppose au Hamas, toute personne apparaissant dans une vidéo ou publiant un message sur les réseaux sociaux. » À la mi-octobre, huit hommes ont été exécutés dans le centre de Gaza en représailles à l’assassinat de membres du Hamas.

Pendant que la population s’enfonce dans la pauvreté, les dirigeants du Hamas « accumulent des sommes considérables pour vivre confortablement et dans le luxe », souligne A. Shalom Ben Hanan, ancien haut responsable du Shin Bet, confirme au New York Times que le Hamas « a subi un coup dur, mais n’a pas été vaincu. »

« Les gens attendent avec appréhension la deuxième phase, car le Hamas ne devrait pas y être présent et tout le monde attend qu’il disparaisse de Gaza », confie M.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire