L’organisation ‘Honénu publie un nouveau témoignage accablant, dans la foulée de la révélation d’enregistrements du chef de la division juive du Shin Bet (service de sécurité intérieure). Un habitant des implantations, arrêté il y a une dizaine d’années pour suspicion d’atteinte à des biens arabes, raconte avoir été détenu pendant deux semaines dans des conditions très dures, sans pouvoir rencontrer un avocat. Aucun acte d’accusation n’a jamais été déposé contre lui.
Il déclare : « Lors d’un des interrogatoires, un enquêteur a perdu son sang-froid, m’a donné un coup de genou dans la poitrine, m’a plaqué contre une chaise et m’a étranglé. J’étais sous le choc, puis il m’a relâché et a quitté la pièce. On m’a empêché de dormir pendant plusieurs jours jusqu’à ce que je m’évanouisse. »
Dans son récit, il décrit son arrestation et sa détention : « Des policiers sont entrés dans la maison d’étude, m’ont arrêté et emmené dans une jeep. J’ai vite compris que ce n’étaient pas des policiers ordinaires, mais des agents du Shin Bet. Dès mon arrivée au centre de détention du service, on m’a annoncé que je n’avais pas le droit de voir un avocat. On m’a attaché les mains et les pieds, bandé les yeux. Pendant quatre jours, on ne m’a même pas dit de quoi j’étais accusé. Ce n’est qu’après qu’un enquêteur est arrivé, m’a énuméré une série de villages arabes et m’a dit : “Tu es soupçonné d’avoir commis un ‘prix à payer’.” »
Il poursuit : « Ils m’ont empêché de dormir plusieurs jours jusqu’à ce que je m’évanouisse. On m’a brièvement emmené voir un médecin, puis je suis retourné à l’interrogatoire. »
Après deux semaines de détention, il a été libéré sans qu’aucune inculpation ne soit déposée contre lui, mais un ordre d’éloignement administratif de Judée-Samarie lui a été imposé pour une durée d’un an : « J’ai été détenu pendant deux semaines, au terme desquelles il n’y avait aucun acte d’accusation. À la fin des interrogatoires, on m’a donné une feuille avec l’ordre d’éloignement et on m’a dit : “C’est ton cadeau pour ta libération.” »
L’organisation ‘Honénu affirme que d’autres témoignages seront bientôt rendus publics, mettant en lumière ce qu’elle qualifie de persécution systématique des habitants juifs de Judée-Samarie par la division juive du Shin Bet. Elle déclare : « Cette unité arrête des Juifs sans preuves et agit avec une brutalité illégale et incontrôlée. Nous demandons la réouverture de tous les dossiers où de telles actions ont été menées, y compris celui d’Amiram Ben Uliel. »
