Actes antisémites : l’inquiétude de la communauté juive de Strasbourg

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La communauté juive de Strasbourg, l’une des plus importantes de France, ne cache pas son inquiétude face à la recrudescence des actes antisémites en Alsace et dans l’ensemble du pays depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Certains ont même changé leurs habitudes.

Face à la forte hausse des actes antisémites à Strasbourg depuis l’attaque du Hamas, face à la découverte d’étoiles de David ces derniers jours en région parisiennela communauté juive de Strasbourg ne cache plus son inquiétude, même si ses responsables appellent à ne pas céder à la peur.

Venue au rassemblement organisé par le CRIF d’Alsace ce mercredi pour demander la libération des otages du Hamas, cette strasbourgeoise explique avoir changé ses habitudes : « C’est difficile de dire qu’on a pas peur, moi je ne vais plus me balader au parc du Contades, je ne vais plus au restaurant, je ne vais plus prier à la synagogue. Je ne me sens plus en sécurité, j’ai l’impression de vivre un mauvais rêve » avoue-t-elle, des sanglots dans la voix.

« On sent la possibilité d’être agressé à n’importe quel moment »

« On en parlait hier à table, moi j’ai plus peur ces jours ci d’être ici à Strasbourg et j’hésite à retourner à Tel Aviv » ajoute une jeune femme d’origine alsacienne, rentrée d’Israël au début de la guerre. « J’ai beaucoup hésité à venir ce matin à ce rassemblement avec ma fille. On sent la possibilité d’être agressé à n’importe quel moment« . « C’est un sentiment d’inconfort et de révolte« , conclut son père, venu, lui aussi, au rassemblement.

« Je refuse d’avoir peur. Il n’en est pas question »

 » Moi je n’ai rien changé » dit de son côté Jean-Pierre. « La Mezouzah reste à la porte, je continue d’aller à la synagogue, si y en a un qui veut me taper dessus, je me défendrai« . Même discours de la part de Vanessa : « L’histoire ne recommencera pas. On résistera. On est ici dans notre pays, en France. Je refuse d’avoir peur. Il n’en est pas question. C’est un antisémitisme qui n’est pas celui du XXe siècle, c’est un nouvel antisémitisme et j’espère que la France fera absolument tout pour arrêter ça. »

Entre les deux, le grand rabbin de Strasbourg, Harold Abraham Weil, essaye de rassurer : « Je suis partagé entre, à la fois mon devoir d’appeler à la prudence, parce que le danger est réel, et le fait de ne pas exacerber cette ambiance. On fait tout pour essayer de rassurer les gens : il y a notre service de sécurité, le travail en lien avec la préfecture. Le message c’est la prudence donc, tout en essayant d’avoir au maximum une vie la plus normale possible. »

Pour le CRIF d’Alsace, la hausse des actes antisémites est un traumatisme pour la communauté juive, mais aussi une alerte pour l’ensemble de la société explique Pierre Haas : « Nous avons un combat à mener, pour intégrer les valeurs de la République pour que ce genre de discriminations s’arrête. Aujourd’hui c’est les juifs mais demain c’est tous ceux qui ne penseront pas de la bonne façon qui risquent d’être attaqués« .

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